Hey Tom,
Ça fait un bail nan ?
Tu sais, chaque jour est une opportunité d'en apprendre plus sur le monde, les autres, et la vie.
Ce week-end m'a fait prendre conscience de plusieurs choses, mais ce soir, en ce 25 août, je veux te parler de celle-ci.
Je n'ai jamais supporté l'abandon, qu'il soit subit par les autres, ou par moi-même.
La mort nous oblige à ressentir cela, mais parfois, une simple rupture suffit.
J'ai été victime d'un naufrage dont je n'ai jamais vraiment réussi à trouver la cause. Comme tu le sais sûrement, parfois, le navire coule et l'eau nous submerge avant même que l'on puisse réagir. Quand j'y repense, je me dis que c'est peut-être là, l'origine de ma peur irrationnelle envers les orages. La crainte de perdre le contrôle, de perdre ce qui nous fait flotter, de perdre tout ce qui nous entoure.
Ce jour là, plus rien n'existait. La terre s'effondrait, je me noyais. L'océan aurait pu s'évaporer, je l'aurais tout de même rempli de larmes chaudes et salées.
Et, dans ce terrible événement, un seul être m'a redonné une raison de remonter à la surface.
Tu ne m'a accordé le même rôle que j'ai pu te donner, et je le sais. Je n'ai voulu voir dans tes yeux que ce que mes émotions reflétaient. Mais ce jour là, mon âme perdue a rencontré la tienne. Je n'ai pas de preuves, non, aucunes. Mais je me souviens de ce regard, de cette fusion passionnée qui nous réunissait. Ça parait fou ahah, mais c'est là tout l'intérêt de l'histoire, cela démontre qu'un grain de folie n'est pas impossible, car la vie elle-même est une folie qu'aucun Humain ne pourra comprendre.Le jour où tu es parti, sans dire un mot, ni même un geste, j'étais dévastée. Car j'ai ressenti de nouveau cet abandon que je crains tant. Mais maintenant je le sais ; même si le tigre ne se retourne pas, il se souvient.
Alors merci, soiffard.
Que Dieu, s'il existe, te protège de la jungle inconnue dans laquelle tu t'es aventuré, sans cérémonie d'adieux.
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Héautontimorouménos
Non-FictionAnge plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? L'Ennemi, mon cher ami, n'est pas toujours celui que tu hais, mais plutôt celui avec qui tu vis sans arrêt.