2010 cinq ans plus tôt.

1 0 0
                                    


2010 cinq ans plus tôt.

La voiture stationnée sur la parking de l'hôpital, d'un bip de sa commande à distance Marc verrouille les portières en rejoignant l'entrée des urgences.

La fraîcheur de la nuit ne lui gâche pas la beauté du ciel étoilé qu'il contemple tout en marchant.

Il ignore d'où lui provient depuis toujours cet insondable plaisir à observer la profondeur du ciel, mais il se sait secrètement guidé par son âme. Elle lui insuffle la certitude qu'au plus profond de l'univers vivent d'autres espèces, et parmi elles, celles qui depuis que la terre est terre ont contribué à l'éveil de l'humanité.

Encore accroché à sa ceinture dans la précipitation du départ pour l'hôpital, son téléphone de service vibre et sonne d'une manière spécialement programmée lorsqu'un message à caractère urgent lui est adressé ainsi qu'à tous ses collègues.

Pour ce type de sms provenant de la salle opérationnelle, il a paramétré sa messagerie avec l'introduction musicale de la bande son du film Mission impossible. Elle n'annonce généralement rien de bon.

Machinalement tout en parvenant à l'entrée de l'accueil des urgences, il porte à ses yeux l'écran de son Xperia, puis s'arrête brusquement en lisant le contenu du sms : « Code 421 Zénith »

Le code 421 informe d'une prise d'otage. On ne s'attend généralement pas à ce genre d'événement extrêmement rare, et heureusement.

Le commun des forces de l'ordre n'est pas vraiment formé pour faire face à ce genre de situation, mais avec le temps, l'expérience du terrain leur donne certains réflexes.

Il était un des plus anciens dans les équipes qui tournaient cette nuit. Marc se doutait que sa patrouille annulée par l'hospitalisation de sa femme, allait constituer un manque dans le dispositif qui se mettait en place. Il ne pouvait pas laisser ses jeunes collègues face à cette gestion particulière qu'est une prise d'otages, et il était tout proche du Zénith.

Rester sans rien faire n'était pas dans ses habitudes, et déjà au loin le hurlement des sirènes perçaient le silence de la nuit.

Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour se décider. Le téléphone déjà rangé dans son étui, il se précipite vers l'infirmière de l'accueille qui, assise derrière son comptoir, le regarde approcher.

Laure rédigeait les dernières fiches d'entrée de la soirée. Elle avait pris son service à dix neuf heures, et avait commencé à compléter et classer les dossiers de la journée. En entendant dans le hall les pas précipités que font résonner les rangers de Marc sur le sol carrelé, elle lève la tête et sursaute presque en voyant revenir jusqu'à elle le gendarme de tout à l'heure, les traits tendus, qui de la plus calme des manières lui intime de l'écouter et de prendre note des consignes qu'il lui adresse.

« Bonsoir. Pardonnez moi, je dois m'en aller, prenez note s'il vous plaît, je n'ai pas le temps de répéter. »

Laure surprise s'apprêtait à lui répondre de patienter le temps qu'elle finisse la fiche en cours, mais l'uniforme et la gravité du visage de son interlocuteur, sont suffisants pour la convaincre que quelque chose de grave se produit.

Sur son bloc-notes elle griffonne les éléments que lui communique le gendarme.

« Mon épouse vient d'entrer il y a quelques instants dans vos services, vous vous en souvenez. C'est pour une péritonite, chambre 240.

Une urgence m'appelle, je dois m'en aller, je ne peux pas dans l'immédiat retourner auprès d'elle. Informez la s'il vous plaît que je suis de retour dés que j'en ai la possibilité, mais surtout prévenez-moi si quoi que ce soit se produit ! Sur cette carte vous avez mon numéro de téléphone. »

SAUVER LE BONHEUR DES FEMMESWhere stories live. Discover now