If You Dare

Féministes

Lorsque Harry était arrivé dans la cabane hurlante en compagnie de Hermione, Sirius, Severus et Drago étaient déjà présents. Sirius avait souri, sans commenter, comme s'il se doutait de la présence de la jeune femme. Severus s'était renfermé, pinçant les lèvres pour montrer son agacement de se trouver face à l'insupportable Miss-Je-Sais-Tout. Drago était resté stoïque, comme s'il n'était pas surpris mais qu'il attendait de voir.

Au début, la conversation avait été un peu tendue. Hermione était mal à l'aise, et Harry semblait perdu. Sirius avait soupiré en jetant un regard noir en direction de Severus, comme si le maître des potions était responsable du climat étouffant.

Ils avaient commencé à parler des cours, sujet neutre par excellence. Alors qu'Hermione se détendait peu à peu, le sujet des vacances de Noël arriva sur le tapis.

Pour le plus grand plaisir de Harry, Sirius annonça qu'il avait fait en sorte que le jeune homme soit confié à la garde d'Emmeline Vance. La jeune femme, ancienne membre de l'ordre du Phénix, avait été la petite amie de Sirius avant qu'il ne soit envoyé à Azkaban.

Malgré la situation, elle n'avait jamais cru à la culpabilité de Sirius et elle lui faisait confiance.

Leur relation avait été secrète pour tout le monde. Aux yeux de l'ordre, ils étaient amis proches, rien de plus.

Emmeline avait été l'une des seules à savoir que Sirius n'était pas le gardien du secret des Potter. Malheureusement, la disparition de Pettigrow avait été un élément accablant et elle avait gardé le silence.

Elle n'avait pas pu parler avec Sirius, mais ils avaient échangé un long regard, et la jeune femme avait laissé son ami être emprisonné.

Pour autant, pendant ce temps, elle avait en permanence cherché pourquoi l'homme qu'elle aimait était soudainement devenu un tueur, réduisant Pettigrow à néant alors que le rat était le seul moyen pour lui de prouver son innocence. L'évasion de Sirius avait été comme un électrochoc pour elle.

Aussi, Emmeline Vance n'avait pas été réellement surprise de recevoir un parchemin lui donnant la tutelle provisoire de Harry Potter.

La jeune femme ayant toujours été irréprochable, et étant une ancienne membre de l'ordre du Phénix, personne - pas même Dumbledore - n'avait pu s'opposer à la décision de Sirius Black. Ainsi Harry Potter passerait les vacances de Noël Square Grimmaud sous la tutelle d'Emmeline Vance. Et même si le Directeur de Poudlard se doutait que Sirius serait présent, il ne pouvait pas dénoncer l'animagus au risque de passer pour un de ses complices.

Harry n'avait retenu que le fait qu'il allait passer Noël avec Sirius, Severus et Drago. Lorsqu'il s'en était réjoui, Hermione avait gloussé.

- Un Noël exclusivement masculin, les féministes moldues adoreraient !

Severus avait pincé les lèvres en secouant la tête alors que les trois autres l'avaient regardé sans comprendre. La jeune fille avait rougi.

- Oubliez ça.

Drago fixa Harry un long moment, avant de parler.

- Et sinon Potter, elles avancent tes recherches ?

Harry s'empourpra et le fusilla du regard, d'un air mécontent. Mais il en fallait bien plus pour perturber ou effrayer le Serpentard. Harry soupira.

- Elles avancent. Oui.

Drago eut un sourire que Harry connaissait bien, et le Gryffondor lui jeta un regard d'avertissement. Mais le jeune homme prit une voix innocente pour poser sa question, avec au fond des yeux une lueur triomphante.

- Et elles portent sur quoi tes recherches, déjà ?

Harry grimaça mais ne répondit pas. Il sentait sur lui le regard acéré de Hermione et il savait que son amie ne le lâcherait plus, jusqu'à ce qu'il lui révèle tout. Le jeune homme soupira et leva les yeux au ciel. Sirius en profita : après un large sourire, il intervint.

- J'avoue que je suis impatient de savoir de quoi il retourne, gamin.

Harry grogna.

- Rien d'important.

Severus fixa l'air gêné du garçon avec un mélange de jubilation et de pitié. L'espace d'un moment, il se retrouva à sa place, essayant de se faire oublier alors que les Maraudeurs tournaient autour de lui en riant.

- Je dois avouer que je suis également curieux, monsieur Potter. Je n'ai jamais vu une telle assiduité chez vous.

Harry jeta un regard blessé au professeur de potions, et l'espace d'un instant, Severus eut honte et se sentit coupable. Finalement, Harry répondit, une lueur de défi dans les yeux.

- Je fais des recherches au sujet de la prophétie.

Le regard d'Hermione se fit soudain plus perçant, et Drago masqua un sourire satisfait.

- La prophétie ? Mais... Je ne comprends pas... Quelles recherches ?

Sirius intervint.

- Tu devrais tout lui dire, Harry.

Pour la plus grande surprise de la lionne, Severus enfonça le clou.

- Cessez de tout garder pour vous, Monsieur Potter. Acceptez les mains tendues, l'aide que l'on vous propose !

Harry, vaincu, céda.

- La prophétie avait une seconde partie qui indique que je dois mourir pour que Voldemort soit vaincu. Dumbledore est décidé à... me sacrifier pour... pour pouvoir tuer Voldemort. Voilà.

Hermione émit un couinement étranglé.

- Mais... Mais... Je croyais que Dumbledore...

Severus eut un rire sans joie.

- Miss Granger. Le Directeur est sans aucun doute un grand sorcier, mais il... Il a une fâcheuse tendance à ne voir que l'objectif final sans se soucier des conséquences.

- Mais je croyais que Harry... Il disait que Harry était important !

- Harry est important pour lui oui. Pour le but qu'il souhaite atteindre. Les choses ne sont pas si simples que vous le pensez. Ce n'est pas le bien contre le mal, il y a toutes les nuances, Miss Granger.

Hermione semblait perdue, les yeux pleins de larmes. Harry détourna la tête.

- De toutes façons, je m'en doutais, Hermione. Comment quelqu'un qui n'a découvert la magie que tardivement pourrait vaincre un mage noir aussi puissant ? Ne me dis pas que tu n'as pas eu de doutes !

- Non ! Non Harry ! Je n'ai jamais douté de toi ! Tu es puissant, et quand tu t'en donnes la peine, tu peux faire ce que tu veux. Tu es doué, ta magie est puissante. Ne le vois donc tu pas ?

Harry laissa échapper un rire amer.

- Puissant... Tu reprends les mots de Dumbledore. Je ne pense pas être capable de...

Severus claqua sa langue contre son palais.

- Comme je vous l'ai déjà dit, Monsieur Potter, vous êtes capable de plus que ce que vous pensez. Il suffit de vous en donner la peine.