Partie 4 : Livaï VS Juke

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Le lendemain, je devais à nouveau les réveiller, alors je passe de chambre en chambre comme la dernière fois. Cette fois-ci Juke est en sous-vêtement quand je viens dans sa chambre pour la lever. Je regarde son corps couvert d'hématomes violacés. Elle semble avoir du mal à faire des mouvements, mais elle fait comme si de rien n'était. Je la regarde s'habiller, et je la vois entourer ses poignets et ses chevilles de chaussettes à l'allure étrange.

- Qu'est ce que tu as mis dedans ?

- Du sable et des petits cailloux. Pour faire des poids.

Je m'approche d'elle et soupèse les chaussettes entourant son poignets.

- Je n'ai pas réussi à faire mieux.

Je ne lui réponds pas. C'était assez léger. Mais elle m'a convaincu par sa motivation, je lui donnerais mes propres poids et mes haltères tout à l'heure. Aujourd'hui encore, elle s'entraîne sans relâche malgré ses douleurs. Je m'éclipse à un moment, et posais dans sa chambre vide mon matériel d'entraînement. Quelques jours plus tard, quand je l'estimais suffisamment rétablis, je lui donnais rendez-vous là où elle faisait du corps à corps d'habitude, un soir. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas fait de vrai combat, mais je sens que j'apprécierais faire ça avec elle. Je ne tiens pas à ce que tout le monde nous voit nous battre, ça ferait trop de bruit de couloirs. Techniquement, on n'en n'avait pas le droit, mais je pense que n'importe qui pourrait comprendre s'il connaissait un temps soit peu son caractère. Quand j'arrive, elle m'attend déjà.

- Alors, tu penses que les poids vont faire leur effet ?

- Oui je pense, merci mon Caporal.

- Tch..

Je sers les dents et je vois qu'elle s'en amuse. J'enlève ma veste et elle fait de même, puis on se met en position. Elle n'est pas sûre d'elle comme elle l'était face à Annie, mais elle a cet air qu'on pourrait décrire comme prête à en découdre. Je ne comptais pas lui faire de cadeaux et elle non plus. J'attends qu'elle assène le premier coup, je veux la faire sortir de sa zone de confort. Elle s'approche alors, et lance son poing en direction de mon visage en sautant. J'évite le coup de poing qui passe sous mon bras mais sa jambe s'enroule soudainement autour de la mienne et je tombe en arrière sous son élan. Putain ce n'est pas son style de combat habituel ça, elle a apprit cette technique où ? Elle cachait son jeu depuis le début ? Son corps surplombant le mien, elle m'assène plusieurs coups sur le visage avant que je ne réagisse. Sa prise est ferme et elle est dans la bonne position, mais son corps est trop léger pour retenir le mien, alors je me retourne et c'est elle qui se retrouve dessous. Je vois des gouttes de mon sang couler sur son visage mais je la frappe à mon tour. Elle se le protège vivement de ses avant-bras. Alors je cogne dans ses côtes, et sans que je ne m'en aperçoive, elle passe un de ses bras sous un des miens et se raccroche à ma nuque, mon front se retrouvant collé à mon épaule. Elle m'a prise au piège. Je frappe ses côtes jusqu'à ce qu'elle me lâche mais sa prise se fait encore plus ferme, me coupant presque la respiration. Nos jambes emmêlées rendaient le moindre mouvement pour la faire lâcher difficile, alors je cesse et me lève. Je suis étonné de voir qu'elle est toujours accrochée à moi, mais elle se lâche et est de nouveau sur ses deux pieds en moins de deux. Elle est en train de sourire. Elle s'approche à nouveau, et avant qu'elle s'avance encore, je lui envoie mon pied directement dans l'estomac. Elle a seulement un léger mouvement de recul, mais aucun signe de douleur. Je sens pourtant déjà mes joues me brûler, ses coups ont bien gagné en puissance. Je la frappe une fois, mais je ne touche que de l'air, elle a esquivée si rapidement qu'elle est déjà derrière moi, et son pied frappe l'arrière de mon genou, le mettant à terre. Son bras s'enroule autour de mon cou, son genou appuie sur le centre de mon dos pour me faire tomber en avant et m'étrangler, mais à l'inverse, je choppe une de ses jambes et me jette en arrière pour la faire lâcher prise, mais elle me sert encore plus ! Je n'arrive pas à me relever non plus, ses jambes encerclant mon buste. Mais elle me lâche quand je cesse de me débattre à bout de souffle et m'éjecte avec ses genoux et ses pieds. Quand je me lève à nouveau, elle est elle aussi debout, et elle est encore bien en forme par rapport à moi. C'était pas possible, je ne vais pas me faire battre par une recrue ! Je me remets en position et j'attends à nouveau qu'elle m'attaque. Elle feinte plusieurs coups, mais finis par heurter mon plexus. J'évite ses assauts au possible pour qu'elle se fatigue, mais elle ne cesse de toucher le même endroit et la douleur commence à me rendre moins attentif. Je n'ai pas le temps de reculer lorsque son corps se colle presque au mien et que ses doigts s'enfoncent profondément une nouvelle fois dans mon plexus. Bordel de merde. Je tombe à genou, et je vois soudainement l'occasion rêvé de la faire tomber. Je prends sa jambe et me relève d'un seul coup. Elle se défend en frappant avec son autre pied mes abdos, mais je la fais passer par dessus mon épaule et laisse son propre poids tomber par terre. Je vois sa tête cogner le sol. Merde. Mais elle se relève encore, essuyant avec son poignet le sang qui coulait un peu de son front. Le combat dura toute la nuit. Lorsque le soleil se levait, nous étions tout les deux éreintés et on avait de nombreuses blessures sur le corps et le visage. On hoquetait sous l'effort, chaque geste devenait une torture. On finit par conclure à un match nul. Putain elle m'avait vraiment donné du mal, quelque soit les coups que je lui portais, elle ne semblait rien sentir ! Aujourd'hui c'était un weekend de permanence, on pourrait se reposer.

- J'ai de quoi nous soigner dans ma chambre.

Elle hoche la tête, épuisée. Elle m'accompagne en titubant.

- Vas te laver, puis je te donnerais de quoi t'habiller, j'irais me laver aussi puis je te soignerais.

A nouveau, elle opine. Elle se déshabille et entre dans ma salle d'eau, fermant la porte derrière elle. J'enlève aussi mes habits, restant en boxer. Je me sens épuisé, vidé. Ça fait bien longtemps que je n'avais pas ressentis ça. Je pense que je pourrais m'endormir de suite si je ne me retiens pas. Au bout d'une courte minute, elle sort de la salle de bain, et je lui donne une chemise et un sous-vêtement et pars me laver à mon tour. L'eau brûle mes plaies et me fait frissonner. Je me lave soigneusement, puis je sors en ayant mis un caleçon propre. Je vois Juke à moitié allongée sur mon lit, dormant dans une position qui ne devait pas être des plus confortable. Je m'occupe donc en premier de mes plaies, puis des siennes. Etonnamment, ça ne la réveille pas. Je suis presque à bout de force, mais je la porte pour la mettre dans une position plus agréable pour elle, sous la couette, puis je ferme le volet pour que la lumière ne passe plus, et enfin je me couche à côté d'elle. La douleur rend ma position désagréable mais la fatigue prit rapidement le dessus.

Obsession. (Livaï X OC) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant