T'es qu'une putain de fille.

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Gaby se cramponne à un meuble pour ne pas tomber.
Il tremble. Il pleure.

Il voit Riccardo inconscient dans sa cuisine.

Gabriel ne comprends rien. Qu'est ce qu'il lui arrive ?

Le jeune homme essaye de se calmer et de respirer profondément.

Il fouille fébrilement dans la poche de son ami et récupère le double des clefs.
Puis il appelle Rosie, la copine de Riccardo.

- Allô Gaby ?

- Rosie ?  Riccardo s'est endormi chez moi, il devait être très fatigué. Tu peux venir le récupérer ?

- J'arrive dans dix minutes !

- À toute suite Rosie.

Gabriel se munit d'un rouleau à pâtisserie au cas où Riccardo se réveille entre temps.

Les dix minutes lui parurent si longues. Il avait peur. Peur que Riccardo se réveille. Peur qu'il lui fasse du mal.

Pourtant Riccardo était toujours très calme et réfléchi, toujours gentil et serviable. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Le gris remua.

Gaby pointa le rouleau à pâtisserie vers lui.

- BOUGE PAS OÙ JE TE FRAPPE.

Riccardo se leva en se frottant la tête.

Gaby frotta sa joue afin d'arrêter la course d'une larme qui venait de lui échapper.

- Pourquoi t'as fait ça ?

- Tu te souviens du collège ? T'étais seul et harcelé. Personne ne t'aimais.

Des souvenirs envahissaient le cerveau de Gaby. Ça faisait mal.

- Et puis je suis devenu ton ami. En fait c'était un gage. Je devais faire ami-ami avec toi et te jetter comme une merde.

- Pourquoi tu l'as pas fait ?

- Parce qu'avec ton corps de fille et ton caractère doux je suis tombé amoureux de toi. Sauf que c'était trop tard, je n'étais qu'un "ami" pour toi.
Je ne voulais pas te faire mal alors je ne t'ai ni rejeté ni dit la vérité. Mais toute à l'heure, quand j'ai vu ton corps dénudé, j'ai pété un plomb.

- Alors t'es comme tout ses mecs qui réfléchissent qu'avec leur bite ?

- Au moins moi je suis sûr d'être un mec.

Gaby n'arrivait plus à retenir ses larmes et elles se déversèrent en cascade sur ses joues.

La sonnette se fit entendre.

- C'est Rosie qui vient te chercher. Dégage.

- Gaby.

- Dégage.

Riccardo posa sa main sur l'épaule de Gaby

- DÉGAGE !

Quand il fut seul, le rosé laissa s'échapper toute les larmes qu'il avait toujours retenu.
Il se sentait souillé.
Il retourna dans la salle de bain et fit face à son miroir.

Il voyait son reflet.
Ce dernier lui disait :

" Tu vois bien, tu chiale comme une fillette. Tu es un fille Gaby, tu es une putain de fille "

Gaby défit ses cheveux qui étaient encore tressés. Sa fine chevelure tomba avec légèreté dans son dos.
Il se brossa les cheveux. Avec un peu de chance, il verrait son prince charmant dans ses rêves ce soir.
Il rit amèrement.

Finalement il n'avait plus faim. Il s'allongea sur son lit.
Il prit son téléphone.

20 messages non lus de Riccardo. Il les supprima.

Il voulu écouter de la musique pour calmer son chagrin mais ça ne marcha pas. Il était seul. Et triste. Il se sentait nul, vide, mal. Il étouffait. Son corps surchauffait malgré les sueurs froides qui glissaient le long de sa peau.

Finalement il se moucha. Et il ouvrit Tinder.

La vie est une blagueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant