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PROLOGUE

- Mais puisque je vous dis que nous ne pouvons pas le lancer ! Du moins pour le moment !

- Et moi, je vous dis qu'il est grand temps. Il est prêt. Depuis des mois. Avec vos conneries, vous nous avez fait perdre un temps fou...

- Mais, enfin ! Le programme n'est pas encore au point pour le grand lancement !

Les deux hommes sont tendus dans la pièce. L'un défend. Et l'autre force. La tension entre eux se refroidit...

- Je vous en supplie, reprit le premier, vous devez m'écouter : le prototype X-708 n'est pas encore stable, il lui manque certaines informations qu'il doit absolument recevoir. C'est donc alors qu'on ne peut lui infuser le linaom de synthèse. Ses paramètres vont se formater si le processus se lance trop tôt, monsieur !

- Il suffit Aensland ! s'agace le second. Dois-je vous rappeler que vous travailler sous mes ordres ?

Aensland tente de protester, mais l'homme le fait taire d'un puissant regard noir. Le chien est alors dressé vis-à-vis de son maître.

- Ne me faites pas faire des choses, auxquelles vous pourrez regretter ensuite...

L'homme détonne ces mots d'un ton aussi sec que froid avec un malin plaisir à manipuler son scientifique. Il ne s'en excuse pas. Puisqu'il était son larbin favori...

- Nous lancerons le prototype X-708 comme prévu. Aujourd'hui même ! Dans une heure ! Et on lui injectera le linaom de synthèse bien comme il faut aussi !

Le scientifique pâlit, sentant son sang faire un tour. Il observe impuissant son supérieur, qui lui, allume une cigarette puis se la coince entre les lèvres. Il tourne les talons à Aensland, humectant quelques bouffées de sa fumée nauséabonde.

- Je reviendrais en aucun cas sur mes choix. Ma décision est prise ! Je vous laisse donc nous préparer la procédure. Ne me décevez pas.

Il sourit soudainement avant de reprendre :

- Ou sinon, je ferai certainement bye-bye à votre petite carrière pathétique de scientifique... Qu'en dites-vous ? Il me suffit simplement de colporter quelques paroles à votre sujet... Et puis... Et puis pouf !

Il jette sa cigarette par terre, et sa chaussure l'écrase comme un vulgaire insecte. Aensland regarde la scène en sursaut. Le supérieur adresse à ce dernier ses iris de braises, débordantes de flammes monstrueuses. Elles laissent transpercer chez celui-ci, une peur absolue naissante de son patron.

L'homme d'affaires se retire, mains dans les poches de son pantalon, rire sarcastique de démon faisant écho dans la salle. Son rire démoniaque est si bruyant que les ménages qui l'entendent en ont des sueurs froides. Aensland devient blanc comme neige. Le résultat obtenu dont rêvait son patron. Il s'en salive les mains. Sa menace est mise à exécution, telle une bombe à retardement aux mains de l'otage. Cette bombe attend son unique fonction : exploser, et réduire le corps de sa victime en joyeuse poussière de cendres... Il espère parvenir à ses fins avec ses petits chantages. Il en bave rien que de renvoyer son meilleur salarié. Pourtant, en a-t-il la capacité ? Oui, puisque comme on dit : le temps c'est de l'argent !

Aensland est pris entre deux murs : exécuter les plans de son boss sordide ou perdre le poste le plus important de sa carrière. Dix ans. Perdre dix ans de carrière pour une simple broutille sur l'avant-garde ? Certainement pas ! Aensland ne veut pas ! Il refuse ! Il dit non ! Aensland se révolte ! Mais quelque chose lui traverse : qui lui dit que son patron, ne s'en prendrait peut-être pas à sa famille ?! Alors là, le scientifique deviendrait furax ! Sa mâchoire se contracte, ses poings se serrent rien qu'à la pensée de cette ordure approcher ses enfants, ou encore même sa femme... Ces images le trouble, et le rendent malade.