[EN CORRECTION] Oni [NamJin]

Inquiétude

Comme prévu, le pauvre jeune homme était mort de fatigue en ce début de semaine.

Cela faisait trois nuits qu'il n'avait point dormi.

Se levant de son bureau pour son rituel du mâtin, il manqua de tomber plusieurs fois sur le chemin.

《Pourquoi la salle de bain à l'air d'être aussi loin?!?》S'exclama-t-il silencieusement.

Il avait l'impression que le couloir avait doublé de longueur.

《Je dois vraiment trouver un moyen de dormir, moi...》Se dit-il, pensif, en mangeant son petit déjeuner.

Mais là n'était pas la question.

Le plus important était d'oublier l'incident, histoire de pouvoir franchir la porte de sa demeure sans aucune once d'inquiétudes. 

Il se rassura en se disant que l'agresseur voulait son argent en le voyant sortir d'une maison aussi grande que celle-ci.

Et qu'il ne reviendra pas car sinon il aura des problèmes avec la justice.

Mais...

Rien ne justifiait ses paroles.

Rien ne justifiait cette haine aussi profonde dans le coeur et les gestes de cet homme.

Une haine qui fit frissonner SeokJin d'horreur tant qu'elle était énorme.

Rien ne justifiait cette aura meurtrière qui émanait de son corps masqué.

Du moins, au yeux de SeokJin.

Et c'est ce qu'il l'inquiétait.

Car il ne savait vraiment pas pourquoi l'agresseur voulait à tout prix le tuer.

Mais, il espérait tout de même que cet étrange -et effrayant- personnage ne croisera pas son chemin...

Le jeune homme serra son sac, et respira un bon coup, toujours devant la porte de sa grande maison.

Et puis, il se décida enfin à sortir de sa luxurieuse demeure.

Il ne reviendra pas.

Non.

Il risque qu'on ne l'arrête, si il se montre encore une fois.

Oui.

Tout va pour le mieux.

...

Il se rassura comme il pu, mais il savait qu'au fond de lui, il n'était pas du tout convaincu.

Et son inquiétude ne faisait que s'amplifier à mesure que ses pas marchaient dans la neige de Tokyo, serrant fortement les bretelles de son sac de ses mains gantées.

Faites qu'il ne soit pas là.

Il arriva devant le bâtiment estudiantine.

Faites qu'il ne soit pas là.

Il salua ses camarades.

Faites qu'il ne soit pas là.

Il pénétra le bâtiment.

Faites qu'il ne soit pas là.

Il passa sa journée dans l'Université.

Faites qu'il ne soit pas là.

Il sortit de son université.

Faites qu'il ne soit pas là.

Il salua ses amis, et partit direction sa maison.

Et effectivement...

Il n'est pas apparu.

Et ce, depuis une semaine.

Et enfin, le jeune garçon pouvait respirer un peu.

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Marchant dans les rues de Tokyo encore une fois afin de regagner sa demeure, il s'arrêta, intrigué.

Il observa une petite masse blanche, qui s'avérait être un petit doudou qui gisait par terre, sale et probablement glacé.

À côté d'une poubelle.

Il s'approcha de la peluche, et vit une sorte de petit alpaga blanc, le sourire doux et les yeux innocents, ayant une petite écharpe rouge autour de son cou.

Sa patte de droite était abîmé par des morsures, sûrement un chien.

Et son petit ventre était parsemé de griffes, sûrement un chat.

Il imaginait aisément une petite dispute entre ses deux bêtes pour l'obtention de cette peluche.

Elle était vraiment abimé.

Mais il la ramassa, malgré tout.

Et l'observa.

Elle lui faisait penser à lui, d'un côté.

Blessé par la vie elle même.

Mais malgré qu'elle soit meurtrie par les aléas de la vie, les morsures et les griffes, la peluche était toujours souriante.

Un sourire sincère.

Un sourire que SeokJin ne faisait plus.

Depuis très longtemps.

Il trouva cette peluche très mignonne malgré la crasse sur celle-ci.

Et il se surpris entrain d'envier son sourire.

Car malgré tout ce qu'elle a pu enduré,

Malgré qu'elle a été probablement jetée comme un vulgaire déchet, elle continuait à sourire, en attendant qu'il y ait au moins une seule personne qui voudrait bien d'elle.

Qui pourra la ramasser sans s'arrêter sur ces blessures et son apparence affreuse.

Et cette personne était SeokJin.

Parce qu'elle lui ressemblait.

Parce qu'elle avait besoin de quelqu'un qui s'occuperait d'elle comme il le faut.

Même si elle était inerte.

Il la regarda longuement, et hésita à la prendre dans ses bras.

Mais il ne le fit pas car elle était sale et qu'il fallait la laver.

Il sortit de ses pensées, mettant la peluche sale dans son sac, et reprit sa marche en direction de chez lui.

Il la lavera et il lui réparera ses blessures.

Et la posera sur son lit.

Et bien que ça ne soit qu'une simple petite peluche...

Il se sentira moins seul dans sa grande maison glacé.