départ ?

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La fin de la journée commençait à défiler devant mes yeux et l'arrivée de ma sortie du lycée arrivait à toute vitesse. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, mon genre n'était pas de courir hors du bâtiment dès la journée terminée, non, mon genre était plutôt de prendre mon temps et d'être le dernier à sortir pour être ainsi plus tranquille. Alors quand la sonnerie retentit, mes cahiers mirent un temps conséquent avant de se retrouver dans mon sac. Quand je relevai la tête, déjà, la salle était vide de monde et un fin sourire prit place sur mon visage. Enfin seul et tranquille. Mon manteau mis, je me levai enfin et ; la lanière de mon sac d'un noir presque délavé posée négligemment sur mon épaule gauche ; je sortis de la classe. Après quelques pas et alors que j'allais tourner pour descendre les escaliers, je fus violemment poussé contre le mur et j'entendis un rire gras :

« Hey, hey, comment ça va, toi ? ; C'était Érèbe. Sa voix qui n'avait pas encore mué m'était facilement reconnaissable. Je levais ma tête sans émotion vers lui ; Pas très bien j'imagine, tu dois beaucoup trembler là ; Trois de ses amis s'avancèrent doucement vers moi, des battes de base-ball aux poing et de mauvais sourires au visage.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. ; Ma voix était sans appel. Je ne saurais dire si j'étais résigné ou si je ne réalisais pas encore la situation mais je me trouvais étrangement calme.

- Oses me dire que ces battes ne te font pas flipper ; Il pointait les bâtons de fer tout en riant grassement, content d'être en position de supériorité.

- Ils ne me font pas flipper. Pas du tout. ; Mes yeux atones se plantèrent dans ses rétines pétillantes, le faisant tressaillir et reculer de quelques pas.

- Tu es complètement fou ma parole... ; Il se tourna vers ses acolytes avec un sourire moins sûr qu'avant ; Il est vraiment taré, hein ? ; Tous répondirent par l'affirmatif et moi, je les regardais dire, dégoûté ; Bon, assez ris. Faîtes votre boulot maintenant les gars. » ; Son doigt élancé se dirigea vers mon corps encore au sol et les trois hommes se dirigèrent alors vers moi, les battes remontées sur leurs épaules leur donnant un air plus menaçant.

Premier réflexe : mon bras gauche passa devant ma tête pour la protéger de tous coups. Deuxième réflexe : ma main droite sortie mon portable de ma poche – avec un angle nécessaire pour que mes agresseurs ne le voient – et l'allumai pour me rendre directement sur l'application de Zagreus. Dessus, deux contacts apparaissaient : « Arès » ; « Zagreus ». Mon doigt appuya instinctivement sur « Zagreus », lançant un appel d'urgence. La sonnerie de mon téléphone fût recouverte par le bruit du coup que je venais de me recevoir. Mon souffle s'était coupé et quand j'entendis la voix de mon ami, pas un seul mot intelligible réussi à sortir de ma bouche. Seulement quelques gémissements de douleur intense due aux forts coups des hommes dans mon ventre et mes jambes sortirent de ma gorge sèche. « Dio', Dio' qu'est ce qu'il se passe, là ? ». La voix de mon ami devenait de plus en plus angoissé. Je regrettai soudainement de l'avoir appelé, j'aurai dû le laisser tranquille et ne pas encore l'embêter avec mes problèmes.

Érèbe entendit la voix de Zagreus à travers le combiné et aussitôt un rictus traversa son visage bouffi par la haine.

« Alors comme cela tu appelles à l'aide, Monsieur je n'ai peur de rien ? ; Il rit ironiquement avant de reprendre un sérieux très certain ; Détruisez son téléphone. Tout de suite. » ; Ordonna-t-il sèchement à ses subordonnés.

D'un coup de batte, mon téléphone se fit envoyer vers l'autre bout du couloir avant de se fracasser contre le mur en pierres blanches. Comme si ce coup de batte ne suffisait pas, Érèbe se dirigea vers la carcasse de mon vieux téléphone et commença à taper avec son pied dedans, encore, encore et encore, toujours plus fort. Sans se déconcentrer, les trois hommes continuaient à m'encercler et à me frapper. J'avais l'impression que j'allais partir, que ma vie allait me filer entre les doigts et que j'allais me retrouver semi-mort dans peu de temps.

Mais soudain des pas se firent entendre. Dans l'escalier, Za' courait à belle allure vers notre direction. À sa suite... Arès ? Était-ce bien lui ? Oui. Tous deux couraient vers moi et mes bourreaux et aussitôt arrivaient à ma hauteur Arès s'interposa entre moi et les trois hommes pendant que Zagreus me prenait dans ses bras en me demandant si tout allait bien. Je me sentis tout à coup soulagé et tout mon corps se relâcha, relaxé... Peut être un peu trop car mes paupières se refermèrent et je me retrouvai dans un monde plongeait dans un noir complet.


‟ appel d'urgence " Où les histoires vivent. Découvrez maintenant