café des dieux

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La sonnerie de mon téléphone sonna. Six heures quinze. Je me levai difficilement, me frottant les yeux. Je pris mon cellulaire et y vit quelques notifications. Alors que je m'attendais à voir des retours sur la dernière musique que j'avais partagé, seul un flot d'insultes apparu à mes yeux. J'eus un haut le cœur. Je devrais avoir l'habitude à force et pourtant, cette méchanceté gratuite à mon égard me touchait à chaque fois, me compressant le cœur, et je ne pouvais m'en détacher, ne pas penser à elle. Je refermai mon portable pour préserver mon moral. Je me levai de mon lit et m'habillai rapidement avant de me diriger vers mon frigo d'où je sortis une brique de lait. Le souffle encore court après la découverte de ces mots haineux à mon encontre, je versai le lait dans un grand verre puis en avalai difficilement le contenu, la gorge nouée. Cela sera mon seul déjeuner. Je me dirigeai vers l'entrée de mon petit une pièce et enfilai mon manteau, un grand bonnet noir et mis mes Converses noires. Je sortis à pas feutrés, j'avais envie d'être invisible, insonore aux yeux des autres aujourd'hui.

Les escaliers de mon immeuble descendus, mes pas me menèrent dans une rue vide de vies et silencieuse. La neige venait déposer son manteau blanc sur l'entièreté de la ville, la rendant austère. Par ce froid matinal, personne n'osait encore pointer le bout de son nez.

Après avoir marché quelques minutes, je me trouvais dans une allée marchande. Presque aucun magasin était ouvert, il y avait uniquement un petit café à la devanture abîmée par le temps. Je m'avançai vers celui-ci puis y entrai. La douce odeur de café emplie mes narines. Je m'assis sur une chaise en bois, le cœur soudainement léger. Ainsi affalé, je sentis mon portable vibré dans la poche de mon chaud manteau. Priant qu'une fois encore cela ne soit pas une quelconque insulte, je l'en sortis et l'allumai. C'était un message de Zagreus, mon unique affidé. Alors que je voulais lire le contenu du texte, l'affichage d'un appel de la part de mon ami rempli mon écran lumineux. J'y répondis aussitôt :

« Allô, Za' ?

- Tu es où Dio' ? ; La voix de mon camarade était emprunte d'une joie que je ne lui connaissais que quand il me parlait d'informatique.

- Je suis dans un petit café dans la rue marchande. ; Je regardai la panneau lumineux sur la devanture du magasin ; « Le café des Dieux », tu connais ?

- Gogole Maps est mon ami ! J'ai quelque chose à te montrer » ; Et il raccrocha, me laissant étonné par son comportement inhabituel.

Une serveuse apparue mes côtés et me proposa de commander. Mes yeux encore endormis choisirent un café : je voulais être sûr de pouvoir supporter l'énergie de Zagreus quand il arriverait.

Le café arriva sur la table rêche et je remerciai d'un signe de la tête la serveuse et son sourire automatique. Et aussitôt après, Zagreus arriva. Ses grandes lunettes rondes sur le bout de son nez aquilin parsemé de tâches de rousseurs, ses joues rougies par le froid, son grand sourire découvrant ses dents blanches comme de la porcelaine, ses cheveux d'un roux tirant vers le châtain. C'était bien lui. Il s'assit sur la chaise en face de moi et je lui souris :

« Alors... Bien dormi ? ; Me questionna-t-il automatiquement.

- Et bien, pas vraiment... ; Sans le vouloir, mon corps répondit lui aussi en baillant ; Mais ce n'est pas le plus important : que voulais-tu me montrer ?

- Tu sais me parler, toi ! ; Il rit franchement, me faisant sourire à mon tour, et me regarda dans les yeux ; Je viens de créer une nouvelle application... Attends, donne-moi ton téléphone deux minutes, je vais te l'installer tout de suite ! ; Je lui confiai mon cellulaire, l'application fût vite installée puis il me le rendit. Je l'ouvris et regardai l'affichage d'attente.

- " Géolocalisation et appel d'urgence " ?

- C'est pour que l'on puisse se joindre à tout moment ! On saura mutuellementest l'autre et on pourra se contacter à tout moment ; Son grand sourire me fit sourire à mon tour.

- Très bonne idée ! ; J'entrai le numéro de Zagreus puis d'une autre personne dans l'application en sifflotant.

- En espérant que tu n'aies pas à l'utiliser bientôt... » ; Conclu mon ami en me tapant dans le dos amicalement mais avec une pointe de tristesse dans la voix.


‟ appel d'urgence " Où les histoires vivent. Découvrez maintenant