Me voilà de nouveau à Dakar chez ma tante avec son mari ce vieux vagabond et pervers, " goor bou seuy ci " même pas honte...
Je n'ai pas de problème avec les hommes qui viennent habiter chez leur épouse, c'est avec cet homme que j'ai un problème. Depuis mon retour de Gambie il me mène la vie dure, en même temps il n'a pas tort, quand on sait qu'on habite avec la personne qui peut faire basculer ton monde en un rien de temps y'a de quoi être flippé...En effet durant cette sombre nuit que j'ai passé dans la capitale gambienne, je n'avais ni de toit, ni un sou pour loger dans un hotel ou même payer le transport pour rentrer à Dakar.
Je trainais dans les rues avec mes valises, dans l'espoir de tomber sur un ange qui me sauvera. Il y avait beaucoup de passants mais ma dignité ne me permettait pas de tendre la main, même si j'étais vraiment dans le besoin.
Il était 22h passé de quelques minutes, la nuit paraissait s'éterniser, j'étais assis sur un arrêt de bus, je voyais les voitures defilaient devant mes yeux, mais je n'osais pas les arrêter. J'étais dans une ville qui m'était inconnue, je ne connaissais pas les gens de cette ville, je ne connaissais pas leur nature véritable, ni leur personnalité, encore moins ce qu'ils sont capables de faire. Sont-ils des psychopates qui n'hésiteraient pas à me trancher la gorge pour le plaisir ?
Des toxicomanes qui pouvaient me violer ? Sont-ils des proxénètes qui pourraient me kidnapper pour ensuite me vendre à l'autre bout du monde ? Toutes ces interrogations envahissaient mon esprit, j'étais devenue paranoïaque, je craignais le pire, et j'avais peur pour une fois dans ma vie. J'avais pris la décision de retourner chez Birahim pour le supplier de rester une nuit chez lui, j'allais même inventer une histoire montée de toute pièce en prétendant qu'on m'a violée pour réveiller un peu d'empathie en lui.
Je me suis levée, je traversais la route quand j'entendis soudainement un crissement de pneu qui me fit sursauter, je me suis retournée, j'ai vu la voiture qui était à 3cm de moi, j'avais tellement peur que je suis restée immobile, je sentais mon coeur battre à un rythme anormale, j'ai même crû qu'il allait sortir de sa cage thoracique.
Pendant ce moment d'effroi j'entendis une voix grave, ce qui me fit comprendre que c'était un homme, me criait dessus:
《 Mais tu es folle toi, tu ne peux pas regarder là où tu marche, hey je te parle Mlle 》
A ce bruit s'ajoute celui les klaxons des voitures qui se trouvaient derrière lui, et comme si cela ne suffisait pas ? les autres piétons y remettaient une couche !! Ils jacassaient eux aussi.
N'ayant plus dans la capacité de supporter cette cacophonie je me suis effondrée sur la route en sanglot...
Et là comme par magie c'est l'accalmie totale tout le monde c'était tu pour me regarder pleurer. A un moment j'ai senti une main sur mon épaule et j'entendis une voix me dire:
《 calmez vous mademoiselle venez ne rester pas sur la route je vais vous déposer 》
C'était la même voix que celle de l'homme qui a failli m'écraser.
J'ai levé les yeux pour regarder son visage mais je n'y voyais pas clair il faisait nuit noire. J'ai pas cherché à faire le difficile je me suis levée avec mes valises et je suis montée dans le véhicule avec cet homme.
La voiture a commencé à rouler et c'était silencieux, j'étais là assise le regard fixé sur mes pensées, elles fûrent interrompues par ce monsieur :
- Je ne t'ai même pas demandé où est-ce que je vais te déposer ? Me demanda-t-il.J'ai hésité un moment puis je me suis décidé à répondre:
- en vérité je n'ai nulle part où aller...
- ah bon une belle femme comme toi qui n'a pas où aller j'ai du mal à y croire. Répondit il
- je suis sérieuse mon mari m'a chassée de chez lui et je ne connais personne ici.
- Ton mari tu as dit ?? Quel salop est assez insensible pour chasser sa femme si tard la nuit ? Demanda-t-il
Mais je savais que c'était une question sarcastique j'ai pas donc répondu j'ai juste haussé les épaules.
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chronique de Dior : Une Vie Malgré Moi
AventureLes gens te voient, ils te jugent sans te connaître. Ils te voient mener une vie sans pour autant chercher, le pourquoi. Parfois, de temps en temps, on choisit une vie qu'on ne veut pas. Les gens m'ont jugé, ils m'ont collé cette étiquette ignorant...