Je le vis se gratter le haut de son nez. C'est ce qu'il faisait lorsqu'il était gêné. Alors, je ne pût m'empêcher de le taquiner.
- Bah alors, c'est quoi ? Tu veux me demander en mariage ou quoi ?
Je me mit a rigoler puis, voyant qu'Adrian ne se joignait à moi que d'un léger sourire honteux, je m'arrêtai puis le regardai, intriguée.
- C'est a dire que... Enfin, je te laisse découvrir les deux premiers cadeaux à l'intérieur.
Je soupirai légèrement avant de pousser la porte. Un grincement se fit entendre et je ne pût réprimer un couinement plaintif. Il était grand temps de mettre un peu d'huile.
Et puis, je la vis en premier. Ce n'était pas compliqué, elle était là, devant moi, comme si elle m'attendait. Je n'arrivais pas à y croire. Il l'avait fait. C'est à ce moment là que je me rendit - vraiment - compte que j'avais un ami formidable.
L'intéressé se positionna alors derrière moi.
- Elle te plait ?
- T'es sérieux ? Fallait pas...
- Tu la voulais absolument, je me sentais obligé !
- Excuse bidon ! T'exagère, Adrian, t'exagère...Il rigola puis me fit pivoter vers l'étagère dans l'angle avant de me pousser légèrement.
- Deuxième cadeau !
Et là, il y avait une boîte avec mon nom positionné dessus. Je l'ouvris précautionneusement puis regarda, émerveillée, ce qui s'offrait à moi.
- Un porte bonheur, pour la compèt". Je me suis dit qu'il allait te plaire...
- Il est magnifique. Merci beaucoup, vraiment, j'apprécie énormément.A ce moment, même s'il était derrière moi, j'étais sûre de le voir sourire. Je vis ses mains se diriger vers la boîte et prendre son contenu. Ensuite, cette même paire de main parcourait mon cou et ma nuque pour attacher le collier. Je ne pût alors m'empêcher de tressaillir. Je ne sais pas réellement de quoi ou comment ça se faisait, mais mon cœur battait fort dans ma cage thoracique.
- Voilà, il est complètement a toi maintenant.
Je le pris dans mes mains et l'observai attentivement pour bien le détailler. C'était un collier avec à son bout, une version miniature de l'ancienne planche de surf que j'avais. Derrière celle-ci, il y avait un petit mot de sa part : "Pour garder espoir".
Enfin, il me fit tourner sur moi même puis m'arrêta pour que je puisse le regarder dans les yeux, et lui aussi. Visiblement, j'en perdais la parole.
- Et, le troisième présent c'est...
Il inspira profondément puis prit son temps pour expirer. Notre entraîneur nous conseillait de faire ça, lorsqu'on stressait trop.
- C'est que...
Il se tut alors subitement puis essaya de calmer de nouveau sa respiration.
- Écoute. Quand je te vois, J'ai des papillons dans les yeux, et quand je ne te vois pas, je pense systématiquement à toi. Je veux te voir t'abandonner à moi, j'en rêve. Tu es... si drôle, si patiente, si attentionnée, si charmante... A mes yeux, tu es l'être parfait, celui dont j'ai besoin. J'ai de la chance de t'avoir à mes côtés, beaucoup de chance. Ça fait tellement longtemps que je voulais te le dire, a vrai dire, avant même l'histoire avec Théo... Enfin, là n'est pas la question. Tu vois, je n'osais pas te le dire, te l'avouer. Mais maintenant que j'en ai plus le courage, je te le dis enfin. Je t'aime.
J'en avais le souffle coupé. Je ne pensais pas qu'Adrian m'aimait... Moi qui le voyait toujours courir après les filles du club.
- Tu n'es pas obligée de me répondre maintenant, hein ! Vraiment pas, j'attendrais...
Je lui sourit doucement, Adrian était si mignon quand il était gêné. Je lui pris ses mains puis le regardai dans les yeux
- Adrian... Viens, on va surfer. Je veux bien tester ma nouvelle planche. Et, arrête de faire ton timide, c'est pas ton genre, je t'assure ! Et puis... En vérité, je n'ai pas oublié ce qui s'est passé avec Théo, je n'arrive pas à l'oublier.
Je soupira avant de replonger mon regard dans le sien.
- Je suis désolée. Je sais que je devrais ne plus m'en occuper, mais je n'y arrive pas, je ne peux pas.
Adrian n'avait rien dit, pas bronché mais quand je lui dit que je ne pouvais pas, il commença à s'emporter légèrement.
- Comment ça tu ne peux pas ? Tu serais pas en train de me dire que tu... enfin, non. C'est juste pas possible ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Non, sinon tu ne dirais pas ça.
- Adrian, c'est pas ça, c'est juste que...
- C'est juste que quoi ? Tu te souviens pas de ce qu'il a fait ? Tu me déçois en fait. Désolé, je m'en vais, ne m'attend pas pour surfer. Je reviendrais quand je serais plus calme, ce serait mieux pour nous deux.
- Adrian, attend !Trop tard. Il venait de faire claquer la porte.
- Adrian...
J'étais énervée. Énervée envers moi, et également énervée envers Adrian qui ne m'avait pas laissé m'expliquer. La seule façon de me calmer était d'aller dompter les vagues.
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Meurtre à l'Eau de Rose
RomanceUn Triangle Amoureux, un meurtre, 3 versions de l'histoire différentes. Laquelle est la meilleure ?