La nuit tombe vite ces temps-ci. Quand elle sort du travail, les lampadaires sont allumés, le ciel est sombre. La lune encadre le ciel. Elle sort son téléphone et envoie un texto à son amie pour confirmer leur rendez-vous de demain. Elle marche dans les ruelles partiellement éclairées, oubliant presque sa vie minable et son travail minable. Soudain une main lui empoigne le col avec violence.
- Si tu cries je te bute.Un homme d'environ la quarantaine se tient devant elle, un pistolet à la main. Il la tient fermement. Elle essaye de se débattre malgré la panique. Personne n'a idée de ce qu'on ressent quand quelqu'un pointe une arme sur vous jusqu'à ce que ça vous arrive. Sa respiration s'accélère.
- Donne moi ton sac dépêche-toi !
Ses mains se crispent autour des anses de son sac presque automatiquement. Il essaye de lui prendre de force tout en continuant à pointer son arme sur elle. Et alors, sans qu'elle ne comprenne pourquoi ou comment, sa main se dirige vers la joue de son agresseur qui se retrouve par terre inconscient trois mètres plus loin. Machinalement elle regarde ses mains. Comment a-t-elle pu faire ça ? Elle se met à courir jusque chez elle où elle s'enferme à double tour. Elle jette son sac et se dirige vers le miroir de la salle de bain. Elle venait de propulser un homme à plusieurs mètres d'elle, elle venait de se faire menacer à l'aide d'une arme à feu. Ses pensées défilent, trop vite pour qu'elle comprenne. Elle sent comme un "clic" en elle et puis, plus rien, juste du noir.
*****
Lentement, elle reprend connaissance et ouvre les yeux. La lumière intense des néons de la pièce l'aveugle quelques secondes. Elle lève la tête et regarde à droite, puis à gauche. La pièce était d'un blanc immaculé, une absence totale de fenêtres. Une grande machine avec un écran se trouvait au fond de la pièce, il lui était impossible de déchiffrer ce qui était inscrit sur l'écran à cette distance. Elle veut bouger les bras mais comprend vite qu'elle est allongée et que ses poignets et chevilles sont attachés. Son rythme cardiaque accélère, elle ne comprend strictement rien à ce qui est en train de se passer. Elle était chez elle, puis elle se retrouve dans cet endroit dont la localisation lui est inconnue.
Soudain, elle entend une porte coulissante et des bruits de pas.
- Qui êtes-vous !? Qu'est-ce que vous me voulez, où je suis ?
Elle voit un homme s'approcher d'elle. Il a un visage rond, encadré par une barbe fournie poivre et sel. Il a des rides au coin des yeux et des sourcils broussailleux. Il porte des lunettes carrées.
- Bonjour Elise, je suis le docteur Kylika, où devrais-je dire : l'inventeur.
- Quoi ? Mais comment connaissez-vous mon nom ? Je suis où !?
Qui est cette homme ? Elle ne comprend décidément toujours rien. Elle respire bien trop vite. Elle a mal au niveau de la poitrine, comme si son coeur pouvait sortir de sa cage thoracique à tout moment.
- Un calmant pour mademoiselle Gasy, dit le docteur Kylika à une des infirmières qui était entrée avec lui.
Cette dernière s'exécute et fait une piqûre à Elise qui se calme instantanément tout en restant parfaitement lucide.
- Je reprends, je suis le docteur Kylika. Vous avez eu une surcharge.
- Une surcharge ? Quoi, mais de quoi parlez-vous ?! Vous n'avez aucun droit de me retenir ici !
- Donnez-lui un sédatif. Nous reparlerons quand elle sera prête à écouter. Quand elle dormira, changez-la et mettez-la dans la salle C5.
- Sédatif ?
La même infirmière s'approche avec une autre seringue. Elise se met à crier, hurler. Elle essaye de bouger les bras et les jambes mais ses liens étaient trop fort pour qu'elle puisse faire quoi que ce soit. D'une lenteur extrême, elle se sent flotter peu à peu. Ses membres sont lourds sur le matelas du lit. Ses paupières se ferment et elle finit par s'endormir.
Elle reprend conscience pour la seconde fois. Mais cette fois-ci, elle n'est plus sur un lit d'hôpital. Elle est assise sur une chaise en métal, le froid qui s'en dégage lui glace le sang. Ses mains sont attachées derrière son dos. Elle porte un jean et un t-shirt blanc. Devant elle se trouve un grand écran qui pour l'instant lui indique son propre reflet.
- Re-bonjour mademoiselle Gasy.
Elle reconnaît la voix du docteur, pourtant il n'est pas là. Elise comprend alors que sa voix résonne des hauts-parleurs situés aux 4 coins de la pièce.
- Bienvenue à Steel Industrie, j'en suis le créateur. (un logo remplace son reflet) Qu'y faisons-nous ? Quel est notre but ? Améliorer l'humanité. Améliorer l'existence. Cette entreprise est pourvu de centaines de chercheurs, d'ingénieurs, d'inventeurs pour améliorer la technologie. En quoi cela vous concerne ? Vous êtes notre expérience numéro une, celle avec qui tout a commencé.
Elise fronce les sourcils. Elle ? En quoi était-elle concernée ? Elle n'avait jamais entendu le nom de Steel Industrie avant aujourd'hui. L'écran affiche alors un robot sur une table d'hôpital. On peut y voir de la peau entouré des câbles et toutes pièces nécessaires à la création d'un robot. L'image change encore et son monde bascule. Elle se voit elle-même à l'écran, allongée, les yeux fermées, la cage thoracique ouverte. Mais nous n'y voyons pas d'organes, mais un coeur artificiel fait de métal. Elle n'en croyait pas ses yeux. Cela ne pouvait pas être vrai.
- Vous êtes un succès mademoiselle Gasy. Vous avez su vous fondre dans la population humaine et interagir avec eux. Vous avez su vous adapter et construire une vie comme un vrai être humain. Nous nous avons doté d'un système d'auto-défense si votre vie, si je puis dire, est en danger. Hors avant-hier soir à 21h03 précisément, votre vie était menacée. Votre système s'est alors déclenché. Cependant, ce que nous n'avions pas prévu, c'est que vous avez tellement bien réussi à vous intégrer dans notre environnement que vous en avez développer notre faculté à avoir des sentiments. Vos émotions ont submergé votre système. Vous avez fait une surcharge si vous préférez. C'est une première en 8 ans d'existence.
Le monde d'Elise s'effondre. Elle avait la nausée. Non, elle n'y croit pas. Comment a-t-elle des souvenirs de son enfance si tout cela était vrai ? Peut-être que tout est un mensonge. C'était pourtant bien elle sur l'écran. Une larme roule le long de sa joue sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit pour la retenir. Sa vie entière est juste un énorme mensonge.
Contrainte : futuriste.
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Histoires courtes.
Short StoryUn receuil d'histoires courtes de deux parties maximum. Ces histoires courtes traîteront de n'importe quel thème selon mon inspiration mais aussi de vos suggestions.