Chapitre 3 : Le jour où tout a basculé

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Le mercredi 12 juillet fut une journée décisive. Je pu enfin connaître les notes de mon bac qui étaient excellentes, et me mirent de bonne humeur pour le reste de la journée. Ce fut donc tout heureuse que j'arrivais à la plage cet après-midi là, clamant fièrement à qui voulait l'entendre mes notes. Je retrouvais mes amis sur le ponton,accompagnée de mon petit frère de six ans. Ce dernier restait collé à Alex, à qui je ne faisais pas confiance. Je restais donc avec eux deux pour veiller sur ce bambin que j'aimais tant, et puis,avouons-le, Alex n'était pas laid. Cela nous permis de nous rapprocher. Nous parlions, nous taquinions, nous rembarrions, enfin bref, je riais beaucoup avec lui et ça faisait du bien. Mon attirance à son égard ne faisait que grandir. A tel point que j'en oubliais mon copain... 

Le vendredi 14 juillet était le dernier jour de mes vacances là-bas. Je repartais le lendemain par le bus de 9h qui devait nous emmener, mon frère,  ma soeur et moi, à la gare de Toulon. Ce jour-là, je demandais à mes grands-parents de me déposer à la plage plus tôt pour que je puisse profiter davantage de mes amis pour ce dernier jour. Mon oncle me déposa vers 15h. Je prenais mon sac à dos, me servant de sac de plage, et me dirigeais, le cœur lourd de souvenirs, vers le sable.Je soufflais un bon coup, m'intimant à moi-même de profiter à fond de ce dernier après-midi, puis retirais mes sandales avant d'entamer ma descente sur le sable brûlant. Je posais ma serviette dans un coin tranquille et me déshabillais pour me retrouver dans mon maillot de bain noir. Je vis alors approcher Alex et un copain à lui. Je leur fis de grands signes en souriant. Ils me rejoignirent avant qu'on ne s'avance ensemble vers le ponton. Ce fut un après-midi calme, délicieuse. Les fauteurs de trouble n'étaient pas encore arrivés et Gabriel non plus. J'étais allongée à côté d'Alex, laissant le soleil me dorer doucement le corps. Plus tard dans l'après-midi, le ponton fut pris d'assaut, et nous étions tellement nombreux qu'il devenait de plus en plus difficile de rester debout à une même place sans se faire éjecter dans l'eau.Las de cette lutte, Alex et moi nous écartâmes du groupe et partîmes nous allonger sur nos serviettes. Nous passâmes alors le reste de l'après-midi à discuter et à rire. Au moment où je devais partir, il prit mes coordonnées et me fit promettre de venir à la plage ce soir pour le feu d'artifice. J'insistais alors auprès de mes grands-parents pour aller voir le feu d'artifice sur la plage. Ils finirent par céder. J'attendais cette soirée sur la plage avec impatience.

Seulement, je fus extrêmement déçue. Alex avait acheté une bouteille de whiskey et il était plus intéressé par son alcool que par moi. Si Chloé n'avait pas été là, je me serais ennuyée toute la soirée en regrettant d'avoir insisté pour venir. Je rentrais à la maison,terriblement déçue d'Alex qui m'avait tant pressée pour que je vienne. De plus, j'avais eu le droit qu'à deux smacks sur chaque joue, même pas un câlin comme adieu, car j'étais pratiquement sûre que je ne le reverrais plus jamais.

Cependant, à peine arrivée à la maison, il m'avait envoyé un message racontant à quel point je lui manquais. Il voulait qu'on se revoie. C'était la meilleure ! Je venais de passer peut-être une heure avec lui à sa demande, et il m'avait à peine parlé et maintenant il voulait absolument qu'on se voie ? J'aurais dû dire non,qu'il se fichait de moi, que je venais de passer du temps avec lui et qu'il l'avait gâché. Seulement, j'étais naïve, stupide, et beaucoup trop loin de mon copain. Cependant à ce moment-là, je ne me rendais pas totalement compte de ma bêtise.C'est donc avec empressement que je lui demande quand il veut qu'on se voie. Il me demande là, tout de suite. Je lui dis que je ne peux pas, que je dois aller me coucher. Il me propose alors demain matin.Je lui explique que je repars très tôt. Il semble désespéré et je meurs d'envie de le revoir. Je décide alors de faire une chose folle et idiote. Je lui dis rendez-vous près de chez moi à 00h30. Je suis tout excitée à l'idée de le revoir seule à seule, sans personne pour nous déranger, dans le noir de la nuit. Et puis, j'ai peur, mais en même temps je suis excitée à l'idée de braver un interdit pouvant être dangereux. Je garde donc la combishort dont j'étais vêtue pour aller à la plage, enfile par-dessus mon pyjama constitué d'un short et d'un t-shirt. On n'y voit que du feu. Je me couche ainsi avec ma sœur et ma cousine, fébrile à l'idée de retrouver ce garçon qui m'attire tant. Lui, il est prêt à faire vingt minutes de vélo pour venir me voir dans la nuit. Il ne cesse de me dire qu'il a envie d'un baiser depuis le feu d'artifice, et moi j'ai très envie de le revoir, mais en même temps je pense à mon copain. Je me suis toujours dis que je ne tromperai jamais mon petit ami et c'est ce que je m'apprêtais précisément à faire. Je me dis alors que j'allais juste aller le voir pour lui faire un câlin d'adieu, et que s'il voulait plus je refuserais.


Le moment tant attendu vient. J'enlève mon pyjama, attrape mes tongs et mon téléphone portable, et me faufile par la fenêtre. La maison est de plain-pied,ce qui fait que je saute directement dans le jardin. Je dois passer sous le fenêtre de mes grands-parents, mais je ne me fais aucun souci. Les volets sont fermés, mon grand-père ronfle et ma grand-mère a dû prendre son somnifère. Plusieurs fois je m'arrête dans mon élan, prête l'oreille à tout bruit suspect avant de continuer doucement mon avancée. Je finis par arriver sur le goudron de la terrasse. Je souffle un bon coup, soulagée de n'avoir réveiller personne malgré le bruit de mes pieds crissant sur des feuilles mortes. J'enfile mes tongs, et me glisse hors de la propriété. Une dernière frayeur m'envahit quand je suis détectée et que la lumière du portail se déclenche. Heureusement tous les volets des différentes pièces sont fermés. Je me dépêche alors de m'avancer plus bas sur la route pour venir à la rencontre d'Alex. Il fait nuit noire et je n'ai pas mis mes lunettes de vue. Je me dirige donc à l'aide de la lampe torche de mon téléphone. Bientôt, je distingue une silhouette tirant sur sa droite un vélo. C'est lui. Il me voit à son tour et nous nous dirigeons l'un vers l'autre. Je pensais lui faire un simple câlin, mais à peine arrivée à son niveau, il m'embrasse, et je réponds à son baiser. Cela dure peut-être quinze minutes. Notre baiser est tendre, doux, délicat mais puissant en même temps. Il me colle à lui. Je sens la douce chaleur dégagée par son corps. Je ne lui suis pas indifférente. Nos baisers sont entrecoupés de câlins où je niche ma tête dans son cou, pensant amèrement au moment où il va falloir se séparer pour ne peut-être plus jamais se revoir.Il me répète que je vais beaucoup lui manquer. Au bout d'un moment, il suggère que je rentre pour éviter que quelqu'un ne se réveille et ne remarque mon absence. Nous nous embrassons une dernière fois, puis je lui dis au revoir avant de tourner les talons sans me retourner.

« Oh mon dieu,qu'as-tu fais Diane ? »

« As-tu pensé à ton copain ? Non. Pas le moins du monde quand j'étais entrain d'embrasser Alex »

« Vas-tu lui dire ? »

« Non, je ne peux pas »

« Si, il le faut, par respect pour lui »

Toutes ces pensées me taraudent tandis que je fais le chemin du retour, faisant tout autant attention à ne réveiller personne. Je finis par escalader le rebord de la fenêtre de ma chambre, à me glisser dedans, puis à me déshabiller, pour cette fois-ci, me mettre réellement en pyjama.Mon vêtement est imprégné de l'odeur de ma tromperie. Son parfum sent divinement bon. Je le hume longuement avant de le ranger dans la valise et de m'allonger sur mon lit, mon téléphone à la main.

« Merci »,envoyais-je à Alex.

La réponse ne se fit pas trop attendre.

« Merci, c'était parfait »

« Vraiment ?ça ta plu ? »

« Oh oui. J'en avais tellement envie »


Puis j'envoyais un message à Chloé. Je lui avais tout dis. Elle me demanda comment ça s'était passé, comment je l'avais senti. Je voyais qu'elle désapprouvait ce que j'avais fait. Elle m'encourageait à le dire à mon petit ami. Je n'étais pas fière de ce que j'avais fait. J'avais, certes passé un bon moment, mais j'avais oublié mes principes pour une aventure de vacances, et j'avais trompé Arthur. Cela ne me ressemblait pas. A ce moment-là, je pensais savoir pourquoi j'avais fait cela. La première raison semble évidente. Alex m'avait flattée, attirée et je m'étais laissée prendre dans son jeu de séduction. Il n'avait pas eu grand-chose à faire. Juste me sortir sa tête d'ange, son sourire angélique et son rire qui tintait si bien à mes oreilles. De plus, la distance et l'absence de nouvelle avaient, semblent-ils, éteint mes sentiments envers Arthur. Peut-être que je m'étais dit alors que, vu que je ne ressentais visiblement plus rien pour mon copain, c'était comme si j'avais rompu. Seulement, lui n'en savait rien et devait toujours m'aimer. Mon raisonnement était faux, mais j'étais trop aveuglée par ma bêtise pour m'en apercevoir. Non, je n'aimais pas Alex. D'abord, je ne le connaissais pas assez, et puis c'était trop tôt. De plus, habitant à Lille et moi à son opposé, nous ne voulions pas sortir ensemble. Peut-être qu'ayant habité proches l'un de l'autre nous aurions tenté quelque chose, mais la relation à distance semblait simplement inimaginable.

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Voilà, un nouveau chapitre. Le plus désagréable à écrire. A bientôt :)

DouleurWhere stories live. Discover now