Mal, fille cadette de la famille Weaver, se voit devenir fiancée au très riche Seigneur Weisrock d'Aragone.
Elle, qui d'habitude est reléguée au second plan dû à ses prouesses magiques qui la relie au Malin, est aujourd'hui placée au centre de l'att...
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▔▔▔▔▔▔▔▔▔▔▔▔ CHAPITRE 2 | ❝ MAL ❞ ▁▁▁▁▁▁▁▁▁▁▁▁
Je pose mes mains sur mes cuisses en regardant par la fenêtre. Je lâche un soupir avant de placer ma tête contre celle-ci alors qu'un frisson parcourt mon corps. Le voyage est bien plus long que ce à quoi je m'attendais et en plus de cela, je suis seule. Mon corps est glacé, nous montons plus haut dans le Grand Nord et mère ne m'a vêtu que d'une simple robe bleu des bals d'été. Plusieurs frissons envahissent mes bras. Je sais qu'ils sont aussi liés à autre chose que ce froid glacial.
La peur. Cela fait bien longtemps que je ne ressentais plus ce sentiment.
À qui ai-je été vendu ? Est-ce un savant fou ou est-ce un piège pour me livrer à l'Inquisition ?
Arrête de penser à ces sottises, me réprimande ma conscience.
Le Malin a détruit ma vie, bien plus que mon peuple. Si je venais à le rencontrer un jour, jamais ne partirais avec lui. Pourquoi pensent-ils donc tous que je suis une sorcière ? Je n'ai jamais rencontré la Bête, je n'ai même jamais montré de véritables prouesses magiques. Changer la couleur de mes cheveux et celle de mes yeux est peut-être dû à un don. La Sage n'a jamais décelée en moi la noirceur.
Soudainement, plusieurs bruits de trompettes me tirent de mes pensées alors que mon regard se porte vers l'extérieur. Mes sourcils se froncent automatiquement quand au loin, derrière la brume, se dessine vaguement les ombres d'un château.
Par qui ai-je été achetée ?
***
Mon dos me fait affreusement souffrir. Et je pense que mes fesses sont endormies dû au peu de confort que représente le siège sur lequel je suis installée. Je crois que je me suis endormie pendant un moment puisqu'au moment où mes yeux s'ouvrent, l'immense château que je voyais au loin est désormais juste devant mon nez.
Il est encore plus impressionnant.
Le carrosse s'arrête alors que j'entends plusieurs personnes tourner autour pour y décharger mes deux uniques valises. Et tout d'un coup, comme si le temps venait de s'arrêter ; plus personne ne bouge et plus personne ne parle. Les battements de mon cœur accélèrent alors que la porte de mon carrosse s'ouvre en grand, me faisant lâcher un cri.
« Nous sommes arrivés, mademoiselle. » Commence un homme devant moi.
Je reste figée pendant quelques secondes sans savoir quoi faire ni répondre. Si je sors du carrosse, va-t-il essayer de me tuer par derrière ?
« Expliquez-moi la situation. » Je lâche d'une petite voix.
« Vous allez mieux comprendre en entrant dans ce château, mademoiselle. » Il dit en me faisant une révérence.
