Poème 14 : L'agonie

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Le jour où je l'ai rencontré, ses yeux m'ont privé de liberté. Je ne faisais que l'écouter parler, chaque soirée sans jamais l'arrêter. 

Elle riait toujours aux éclats, mais j'ai perdu le son de sa voix. Je reste là à chercher des souvenirs qui ne reviennent pas. 

Le temps se distend, et je ressens sur mes humeurs, la lenteur des heures. Le silence, son absence, conduisent à ma perte de connaissance. 

Et je perd la tête, je ne vois plus net, et je m'oublie, et je me détruis. 

Je me sens rejetée, jetée et du haut de la jetée, poussée. En bas, sur les rochers, fracassée, et l'eau s'est teintée, mon sang s'est dilué.

La mer devenue rouge n'étonne pas, personne ne bouge, c'est comme ça. 

Un pied, une main, un morceau de peau, et mon corps, et mon cœur sont en lambeau. 

Les Couleurs de la PoésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant