53# ESPOIR

474 35 6
                                    

Oui, en trois jours on a réussi à se voir pas mal.
À parcourir Rio et ses alentours.
Même à taper une soirée avec Squat et ses amis.
Musique 🎶 et tutti quanti.
Voilà comment mes rappeurs étaient refaits.
Des enfants avec des étoiles dans les yeux.
Ils ont même pas osé demander un feat à Mathias.
On s'est quand même, vite fait, foutu de leurs tronches d'abrutis.
Ce qui a bien réchauffé l'atmosphère 😜

Je vais pas vous mentir, c'est toujours un peu compliqué avec Hak.
Avec moi, passe encore.
Une fois qu'on s'est bien gueulé dessus, les choses s'apaisent.
Quoique cette fois, c'est un brin différent.
Il n'a pas la réponse qu'il désire.
Je n'abonde pas dans son sens. Et ça, le parrain en est pas vraiment fan.

Par contre, avec Monte...
Là... Là... Là... On touche le fond.
De la banquise ou de l'iceberg, à vous de juger.
En tout cas, entre eux, c'est le grand nord. Je vous le garantis.

Un exemple : Hak parle moyennement anglais, certes. Mais le parle quand même.
Sauf avec Mentore. Bah, ouais. Il n'a plus que du français et de l'arabe à sa disposition.
Foutu caractère de merde !

Avec João , par contre, c'est le panard, l'éclate totale!🤩
Ah bah, le gamin virevolte de l'un à l'autre. Parle de mieux en mieux français, et il en fait des efforts, lui.
Certains feraient bien d'en prendre de la graine, si vous voyez ce que je veux dire.

Bon, toujours est-il que "les supers tontons" ne sont pas à Rio, ad vitam aeternam.
Et même si je trouve que c'est trop court, qu'à peine habituée, à cette joyeuse colocation, il faut réellement que je me prépare à les laisser repartir.

Monte en sera certainement soulagé. Il ne laisse rien paraître, s'efforçant d'être amical, chaleureux et ouvert d'esprit. Oui tout arrive! Ne soyez pas mauvais!
Comme moi, je dois m'efforcer de rester lucide. Mentore subit. Garde le sourire , et encaisse.
Pour moi, pour João, et pour le pays tout entier!
De l'orgueil et de la fierté, il pourrait en revendre aux Algériens, parole.
🇧🇷 🆚 🇩🇿

Enfin leur séjour ne doit pas se résumer à cette rivalité.
Et à la surenchère de gentillesse du S, tentant de compenser cette dualité.

Hier soir, était notre dernière soirée.
Notre dernière nuit, en vérité.
Puisque j'ai dormi trois heures.
Que dans peu de temps, la maisonnée va se réveiller.
Et mes 4 parigots, vont décoller pour L. A.

J'ai un vague à l'âme qui n'est pas imputable à l'alcool.
Malheureusement.
Je préférerais une bonne gueule de bois à un coup de hache dans le cœur.

- Stel...
Je sursaute mais je ne me tourne pas.
À l'image de mes réflexions qui ne s'arrêtent pas pour autant.
- Viens prendre ton kawa, frère.
Je tapote la chaise à côté de moi.

- Pour une fois qu'on est seuls. Sis.
Le bresson s'assoit donc à mes côtés.

- T'as d'autres révélations à me faire où j'attends un peu ?!
Je souris effrontément.
Premier et dernier matin, même combat.

- Ouais.
Il boit une gorgée.
Attends un peu.
Je le détaille sans gêne.
Tu veux me qué-blo ou quoi ?
Je pouffe.
Tu me fatigués, wallah.
- Genre ?! C'est pas le manque de sommeil ?

Un regard extrêmement noir me répond. Alors je reprends la parole, plus sérieusement :
- Tu m'as fatigué aussi avec ton attitude de... Merde. Wouais. C'est le terme.
Il soupire, sans mot dire.
J'ai l'impression d'apercevoir ton côté obscur pour la première fois.
Bien loin du nounours... Que j'affectionne.

P'TIT CON  tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant