Five

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Je m'arrêtai et posai mes mains sur mes genoux pour reprendre mon souffle. Depuis le début de la journée, je n'arrêtais pas de courir pour ramener à Harry ce qu'il me demandait. Et ce n'était pas toujours simple. De plus qu'il faisait extrêmement chaud.

"Sherry, ramène-moi un café au lait demi-écrémé mais sans le lait"

"Ramène-moi des biscuits au chocolat sans cacao."

"Je veux un lapin bleu."

Pour ce dernier ordre, j'avais renversé de l'encre sur un innocent petit lapin. Tout ça pour Harry, franchement c'était n'importe quoi, même révoltant.

Ma grande mission du jour était de trouver un chien qui n'aboyait pas, ne mangeait pas, ne griffait pas et ne faisait pas ses besoins. J'allai à Jouet Club et achetai un doudou.

Bah oui, je ne voyais aucune autre solution. Et ça me permettrait de montrer à Styles à quel point ses demandes étaient dérisoires.

Je le ramenai à Harry, fière de moi. Je lui avais tout de même trouvé une belle peluche, taille réelle en plus. Que demander de plus ?

Je poussai la porte d'entrée de l'immeuble avec ma hanche quasi inexistante, fis un signe de la main à Ella qui était la réceptionniste, avant d'avancer vers les ascenseurs. J'appuyai sur un bouton et les portes s'ouvrirent. J'entrai dedans. Arrivée au huitième étage, je souris à la secrétaire d'Harry avant de m'engouffrer dans le couloir.

Je ne me pris pas la fameuse porte. Harry semblait m'attendre. Il était assis sur son fauteuil devant son bureau et faisait je-ne-sais-quoi sur son téléphone. Lorsqu'il me vit, il me sourit.

Je ne lui rendis pas son sourire et lui tendis la peluche. Il la regarda, la prit puis la jeta à l'autre bout de la pièce.

Je rêvai alors de lui montrer mon magnifique majeur avant de balancer cet idiot par la fenêtre qui était derrière lui. Mais ce n'était qu'un rêve, à mon plus grand malheur.

"Trêve de plaisanteries. Malgré que tu fasses de la merde, tu es prête pour passer au niveau supérieur."

" Comment ça ? "

" Tu vas devenir mon assistante à plein temps. "

" À plein temps... " répétai-je doucement.

" Exactement. Et l'idéal serait que tu t'installes chez moi. "

Je commençai alors à rire comme le père Noël. Qu'avait-il cru ? Que j'allais accepter sans même réfléchir ? Dans tous les cas, même si j'y réfléchissais, je n'accepterais jamais.

" Jamais de la vie, même s'il ne restait plus que ta maison sur terre, je préférais vivre dans la rue. "

" Je t'explique chérie : tu n'as pas le choix. C'est clair ? "

" Aussi clair que le cul de Barack Obama. Donc NON ! "

" Ne sois pas grossière devant moi, bordel de merde ! "

" J'en ai assez, Harry. Depuis que j'ai commencé à travailler pour toi, tu me demandes sans cesse de te ramener des choses inutiles qui ne te servirons jamais à rien ! En gros, je dépense mon énergie pour rien ! En plus, tu veux toujours tout contrôler et c'est lourd à la fin. "

Il se leva, furieux et se posta près, très près de moi. Je reculai d'un pas, me collant à la porte.

" Je ne te permet pas de me parler pas comme ça ! Je suis ton patron ! "

" Quel patron ! Un patron n'est pas censé draguer son assistante ni embrasser tout le personnel ! "

" Je ne te drague pas. Tu ne me plais pas, c'était faux. "

" Ça veut dire que si je fais ça, ça ne te fait rien... "

Je me mis sur la pointe des pieds et déposai un baiser au coin de ses lèvres.

Beurk.

" Ça non plus, du coup. "

Je lui fis quelques baisers humides dans le cou.

C'était à contrecœur, bien sûr.

" Et si je t'embrasse, ça ne te fera rien ? "

" Essaye, on verra. "

" Bien tenté mais non. "

Comme si moi, j'allais embrasser ça. Qu'il était drôle !

Je poussai la porte avec mon coude avant de me retourner et quitter le bureau.

" Donc c'est non. Je n'en veux pas de ta promotion. "

" Tu fais là une bien grande erreur. Je suis persuadé que dans quelques temps, même d'ici demain, tu me supplieras de te laisser venir chez moi. "

" Rêve pas trop. "

Je lui fis un clin d'œil et partis.

Ma journée de travail était terminée - il était plus de 18 heures, donc je rentrai chez moi.

*

Deux heures après, j'étais affalée sur mon canapé devant la télé quand quelqu'un vint sonner chez moi. Je tentai de remettre ma crinière en ordre avant d'aller ouvrir. C'était la propriétaire de l'immeuble.

" Bonsoir mademoiselle Cooper, je viens vous informer que nous allons faire des travaux dans votre étage donc vous devriez trouver un autre endroit où loger d'ici après-demain. "

" Oh, d'accord. "

Si j'avais répondu aussi calmement, c'était pour qu'elle ne me prenne pas pour une folle. Car si elle m'avait simplement appelé j'aurais détruit tout l'appartement.

De plus qu'une intuition féminine me disait que cette histoire avait un rapport avec Styles.

Je me souvins de ses paroles : d'ici demain, tu me supplieras de te laisser venir chez moi.

Après que la dame fut partie, je lui envoyai un message .

Comment t'as fait ?

La réponse me parvint quelques secondes plus tard.

Je lui ai proposé de l'emmener au septième ciel. Il y a des avantages à être canon, t'as vu ?

J'eus une soudaine envie de meurtre. Comme à chaque fois que je voyais cet idiot.

J'attrapai un coussin et le lançai sur ma télévision, la faisant tomber. Oups.

Je me levai et allai voir l'étendue des dégâts. Verdict : écran cassé, et lecteur DVD décapité.

J'avais eu de la chance par rapport à la dernière fois où je m'en étais pris à ma pauvre petite télé.

Pour tout vous dire, je ne l'avais plus jamais revue.

Mon téléphone sonna, m'avertissant que je venais de recevoir un nouveau message de « Hair Style » ( c'était l'œuvre de la correction automatique de mon iPhone ).

Tu sais où tu vas aller ? J'ai une place de libre chez moi ;)

Et je lui répondis immédiatement.

Vas te faire voir (;

Je fus soulagée de lui avoir dit cela car c'était ce que je souhaitais lui dire depuis plusieurs jours déjà.

{ Chapitre réécrit }

Awkward // H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant