Frissons

CHAPITRE 2 - MARCOS

J'ai eu une nuit agitée. Je ne pensais franchement pas me faire prendre, si j'avais su que Ju me surveillerais j'aurais forcément fais plus attention.

- Marcos, comment tu peux ? J'ai promis à Rachel de jeter un œil sur toi de temps en temps, alors je t'en prie pour une fois garde ta braguette fermée.

- Calma tio. Rien ne s'est passé du coup tu as tenu ta promesse. Julien est loco. Il me fait sortir loin de ma ville et crois que je ne vais pas profiter des jolies jeunes chicas qui se frottent à moi.

- Tu vas te poser un jour ? On est dans la voiture donc même si je voulais m'éclipser, je ne peux pas.

- Ju, moi je ne promets rien à personne, je vis le moment présent comme si c'était le dernier. Tu sais que l'amour et moi nous ne sommes pas compatibles.

En effet, je ne le cache pas, je n'ai jamais été un de ces gars qui tombe amoureux. Je suis plutôt ce genre de mecs qui prend son pied d'une manière un peu perverse et qui ne s'attache pas. Mon truc à moi c'est le boulot, les amis et la famille. Même si je n'ai pas vu la mienne depuis quatre ans. Je protège les miens coute que coute. Je suis assez dur comme mec mais joder qu'est-ce-que j'aime ca ! Pour rien au monde je changerais qui je suis, fier de ce que j'ai accompli ma vie est devenu ce que j'ai toujours voulu. Ju c'est mon ami, c'est mon ami mais aussi mon employé. Depuis qu'il bosse avec moi il me soutient toujours mais ça ne veut pas dire qu'il me comprenne. Lui c'est l'amoureux, le romantique et toutes ces choses qui vont avec. Moi, c'est la facilité et l'envie, c'est tout ce qu'il me faut. Ce soir c'est direction le bonheur de Julien, ce n'est pas une ville mais c'est juste comme ça que l'on peut la décrire. Je vais rencontrer sa Sara, celle dont il est éperdument obsédé. Oui car ça fait un an qu'il ne l'a pas vu mais il ne cesse de penser à elle. C'est sûr que les téléphones tous les jours n'aident pas à oublier quelqu'un mais joder, un an. Bref cette chica a intérêt à être au top et à le considérer car je ne supporterais pas qu'elle lui fasse du mal.

- On y est dans une heure, on ne sera pas en retard. Il sourit comme un gosse.

- Bordel, elle a quoi de particulier cette chica ? Je ne comprends pas ce genre d'excitation.

- Rien. Elle est juste elle-même, folle, belle. Oh c'est bon je ne l'écoute même plus car je sais comment se termine cette phrase.

- Mais elle sait pour vous ? Je risque de regretter cette question.

- Pour nous quoi ? Bah que tu sois amoureux d'elle, que tu la veux dans ton lit, que tu veux des enfants ? Je crois que ma question est assez claire !

- Elle le saura bien assez vite. Je ne regrette aucun de mes choix.

Une heure après comme prévue, nous sommes devant le restaurant et personne n'est là. Ju appel Sara « Salut chou ! On est arrivés. Ok, on vous attend dehors alors. ». Quand il raccroche, il me fait un bref topo « Ils partent de Massia ». Carajo, je n'avais pas fait le rapprochement avec cet endroit. Ces personnes sont déjà tout ce que je déteste des danseurs prétentieux et sur d'eux. Lorsque la première voiture arrive elle a à peine le temps de se garer et les personnes descendre du véhicule que Julien se jette de la voiture tout en échappant un « Stp Marcos comporte-toi bien », comme si j'étais une espèce de connard qui ne peut pas se montrer agréable. Este tio est super, il a le cœur sur la main, il est doux même s'il a du caractère et qu'il peut se montrer très impulsif. Après s'être rué sur une des filles, il embrasse les deux autres et nous présente. « Les filles, lui c'est Marcos, mon boss, collègue et meilleur pote ! ». Je sens que la petite blonde aux yeux verts me dévore des yeux. L'autre brune aux cheveux longs ondulés et au regard à en séduire plus d'un ne bouge pas, m'observant. Et celle qui ressemble à pretty woman sors une de ces phrases stupide « La Vache » qu'elle regrette aussitôt avoir dit, enfin je pense. Je finis par m'avancer et me présente à ces demoiselles tout en gardant mon espace et aux autres qui sont arrivés entre temps, un couple et un mec seul. Le repas se passe bien, ce n'est pas trop mauvais et ces personnes ne sont pas si catastrophiques. Je suis en face de Sara qui est assise à côté de Julien, l'alcool coule à flot et les propositions pour sortir vont de bout en train :

- Alors on va ou après ? demande Débo, celle qui ressemble à pretty woman.

- J'ai entendu parler d'une nouvelle boite, c'est Jérémy qui me l'a dit. Tu connais chou ? Julien s'adressant à Sara mais elle n'a pas le temps de répondre car une des filles prend la parole.

- Nous on rentre. Le nous veut dire elle et son mec, je crois qu'ils sont en couple depuis longtemps. Demain matin on se lève pour finir les préparatifs de la soirée de demain soir qu'il ne faut pas oublier ! renchérit-elle d'un ton protecteur.

- Ouai c'est ça Audrey, dis plutôt que tu as envie d'un câlin ! Lui balance Ju.

Pendant qu'il se bagarre sur la suite de la soirée, je fini par fixer la personne en face de moi. Je reste figé sur le regard de cette Sara, elle ne baisse pas les yeux et je continu. Elle a le regard noir et brillant, une robe qui la met parfaitement en valeur. Elle a cette allure de petite fille sexuelle et sérieuse à la fois, c'est très sensuelle, je comprends que Julien est envie d'elle.

- Sara ? Sara ? Hello ? Elle ne se rend pas compte que quelqu'un tente de lui poser une question.

- Oui ? Elle parait gênée.

- Ça te dis le xoxo, tu viens toi hein ? Tu ne me laisses pas toute seule ? Ces pétasses ne veulent pas venir.

- Surveille ton langage Débo stp. Oui je suis partante mais je ne vais pas rester longtemps.

- Ah c'est cool ma chérie ! Et Ju lui dépose un bisou sur la joue.

Le xoxo c'est apparemment une boite de Carsi, leur ville. Ça ne doit pas être extraordinaire mais vu que l'on est déjà tous bien alcoolisé ce n'est pas important. Si j'ai bien compris tout le monde rentre, sauf la Deborah, Sara, Laurent le mec seul, Ju et moi-même. Au xoxo, l'ambiance n'est pas si terrible, on est tous installés autour d'une espèce de bar au fond de la pièce principale. On discute beaucoup, je passe du temps avec cette chica, un verre à la main, on trinque et ce mouvement on le répète à plusieurs reprises. Les filles proposent d'aller danser, j'accepte même si je déteste. Je vais me ridiculiser pour ne pas montrer de quoi je suis capable. Je sens l'alcool prendre le dessus sur mon corps et tout le monde nous suit sauf Julien et Laurent qui partent fumer une cigarette. « Vous êtes nul » leur lance la Déborah et elle finit par se faufiler sur la piste avec un de ses sex toys. Je suis avec cette étrangère et Dios, tout le monde sait que je ne peux pas rester seule avec une chica. Je sens un désir monté, suis-je fou ? Ou trop bourré ? Je tente de la séduire involontairement ou pas, en mettant tous mes atouts en avant sur de la musique latine, son regard me transperce, je sens la chaleur monté de plusieurs crans alors je décide de quitter la piste. Lorsque la fin de la soirée approche je pars dans le fumoir, elle est là, assise sur les marches noires de l'escalier fumeur de la boite mais elle ne fume pas. Je crois que sa tête tourne un peu même beaucoup, alors je m'installe à côté d'elle. J'allume ma cigarette, la regarde et sans même comprendre pourquoi je l'embrasse sur la joue en lui disant « Il en a de la chance Ju' ! »