CHAPITRE 3 - SARA

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La fête de fin d'année qui plus est celle de mon départ est dans moins de cinq heures. Je dois rentrer à la maison pour finir mes bagages. Ma mère est super, elle m'a élevée seule. Mon père est décédé quand j'avais à peine deux ans. Je ne m'en souviens pas mais je ne suis pas perturbée, enfin pas plus que ça. J'ai cru comprendre que c'était un salopard, il trafiquait des choses pas claires. Maman m'a toujours bien parler de lui pour que j'en ai une belle image mais ma grand-mère m'a toujours raconter la vérité. Elle a fini par réussir sa vie grâce à mes grands-parents et son caractère, ça n'a pas toujours été facile mais maintenant elle est responsable d'un hôpital. Depuis peu, l'argent ne manque plus dans notre famille. Ils sont tout ce que j'ai de plus chers. C'est jeudi la maison est vide mais ma mère a pris sa journée de demain pour la passer avec moi, mon dernier jour. A la maison, je commence à ranger mes affaires quand mon téléphone sonne :

- T'es ou princesse ? C'est Jen.

- Chez moi.

- J'arrive dans quinze minutes.

On est début Juillet, dans un mois environ, après m'être installée je reviendrais chercher ce qu'il me faut, mais pour le moment je prends les affaires d'été et des pulls car apparemment l'été à Arges n'est pas le même qu'à Carsi. Ici, il fait chaud, très chaud, le soleil brille presque toute l'année et la mer est au pied de mon jardin. L'endroit idéal mais pour le moment je m'oriente vers de nouveaux projets. Quelques minutes plus tard Jen est déjà là :

- Coucou Princesse. Jen fait partie de la famille, elle rentre chez moi comme chez elle. Alors comment s'annonce ce départ ? Les valises sont prêtes ?

- Tu me connais, je maitrise toujours tout.

- C'est vrai. Je suis tellement heureuse pour toi.

Avec une larme coulant de ses yeux verts émeraude elle me prend dans ses bras, je sens ses cheveux blonds vénitiens me couvrir le visage, elle me serre très fort « Tu vas me manquer fort ». Elle se ressaisit.

- Dis donc tu as vu ce Marcos, c'est une belle bête. Il donne envie de s'amuser, tu ne trouves pas ?

- Tu ne t'arrêtes jamais. Tu es une vraie peste Jen !

Marcos c'est le genre de brun ténébreux cheveux mi- longs, style décoiffé au regard érotique. Il a ce corps parfaitement sculpté et des bras bien dessiné, sous son tee-shirt noir moulant laissant place à l'imagination. Une allure rebelle, tentante et savourante à la fois émane de lui. Ma pensée est vraiment gênante et inappropriée. Enfin c'est ce genre de garçon qu'il faut éviter à tout prix.

Le départ approche à grand pas, il a lieu demain en fin de journée. Toutes mes affaires sont prêtes, je n'ai plus rien à penser sauf à profiter de mon entourage pour ces derniers moments.

Il est vingt heures, j'ai les cheveux ondulés et je porte une jolie robe rouge de soirée courte à l'avant et longue à l'arrière. Jen porte un haut en dentelle transparent qui laisse apercevoir la couleur laiteuse de sa peau. Elle est splendide. Nous sommes prêtes à décoller pour la soirée de fin d'année. Un premier apéro dinatoire ce fait à l'école puis nous nous dirigerons vers le club, le Dragui. Arrivées tout le monde est là, Debo, Steven un ami de notre bande, Laurent, et même Ju et son pote. En une fraction de seconde je repense à la phrase de ce Marcos, « Il en a de la chance Ju ». Je n'y ai pas prêté attention hier mais j'ai du mal comprendre, ma tête tournait un peu. Je m'approche de lui pour le saluer mais Ju m'attrape et m'embrasse fort, « T'es la plus belle chou ». L'école est bondée des dernières années. Entre accolades, félicitations et danses, le début de soirée se passe bien.

A une heure du matin, la soirée bat son plein et nous sommes devant le Dragui. Débo déjà bien fraiche vient me voir :

- Hey, tu crois que le sexy ténébreux a une copine ?

- Aucune idée chérie !

- De toute façon on s'en fou, je ne la connais pas ! Elle a cette attitude de petite garce qui me dépasse parfois.

- Deb, non. Ce n'est pas correct tu sais ce que j'en pense et c'est le pote à Ju.

- Et alors j'ai déjà eu Ju. Quelle pétasse.

- Cet endroit est plein de mec qui rêveraient de passer la nuit avec toi.

- Attends une minute, il te plait ? quoi ? n'importe quoi ? Il va y avoir des histoires, trop cool ! Je me fiche de savoir avec qui ce gars couche mais pas avec Déborah c'est tout.

- Oh et puis fais ce que tu veux.

Je fais signe à Mike le videur pour qu'il nous laisse entrer vu que l'on a réservé. A l'intérieur le club est déjà rempli, je monte au troisième étage là où chaque danseur peut s'exprimer. On se retrouve en comité plus réduit. Il n'y a plus que notre bande et les quelques rattachés à notre bande. On se détend, on profite et on commande trois bouteilles de champagnes pour commencer. Nathan et Audrey le vieux couple de notre bande sont sur la piste et à les voir, ils se sentent seuls au monde, ils nous offrent un slow langoureux et tellement séduisant que tout le monde les regardent. J'observe la salle, elle est magnifique, chaque mur banquette et bar à sa couleur, répartis en trois le jaune, gris et bleu. Avec Debo, Jen, et les gars, nous sommes installés sur les banquettes grises, pailletées de couleurs jaunes encerclant une table bleue fumée. Tout d'un coup une de mes chansons préférées passe « Asi se baila el tango » de Veronica Verdier, j'insiste auprès de Laurent pour qu'il m'accompagne mais rien n'y fait. Alors se lève Marcos et me tend sa main. Surprise et choquée j'accepte avec plaisir. Il m'entraine sur la scène. Lorsque nous sommes au milieu, il me relâche gracieusement en m'éloignant de lui. La danse commence. Il me transperce du regard tout le long, j'avance tout doucement vers lui et il en fait de même suivant le rythme de la musique. Il tourne autour de moi, puis nous nous attrapons, descendons, remontons, sa main contre la mienne, son corps maintenant la bonne distance entre nous. Enfin, il me serre très fort, il soulève ma jambe droite et la place autour de sa hanche et l'autre le long de sa jambe droite et tourne sur lui-même. Il guide toute la prestation me laissant croire que je suis sa soumise. Nos jambes se croisent puis il attrape ma jambe nue et la repousse. En plus de la danse je ressens autre chose, mon corps frissonnent plus que d'habitude, je transpire presque, sa main posé sur mes hanches fait entrer la chaleur en moi, je suis déconcertée et même embarrassée. Mon corps réagit de façon surprenante à son contact. Je veux qu'il me serre, qu'il m'attrape et qu'il me plaque contre le mur. Voilà ce que mon corps souhaite et aimerait crier. Il me rapproche de lui et me penche en arrière, c'est alors que je croise le regard de Julien. Un regard qui en dit long, je vois de la frustration, de la colère, du dégout. Au moment où Marcos s'en aperçoit, il me relâche comme au début de la danse et s'en va. Je ne sais pas ce que Julien lui a raconté mais apparemment quelque chose le dérange fortement. Je me faufile alors sur la banquette à coté de Julien et lui donne un bisou sur la joue. « On rentre! » hurle Audrey. Elle nous embrasse tous, part chercher Nathan et quitte les lieux. Nous continuons la soirée, entre la piste et la banquette. Lorsque Jen m'annonce qu'elle veut rentrer je lui demande si elle veut que je l'accompagne mais elle me répond que Steven va le faire. Je lui certifie mon plus jolie sourire et lui fais signe qu'elle devra tout me raconter demain matin. Il est cinq heures dix et je vois Marcos au bar passer commande. Une force intérieur me pousse à y aller ou tout simplement l'alcool. Je lui demande alors une dernière coupe pour moi car j'ai suffisamment bu pour ce soir, je peux le sentir dans tout mon corps mais surtout dans ma tête. En attendant le service on discute avec un homme au bar qui se trouve à gauche de Marcos. Evidemment Déborah ne tarde pas à nous rejoindre et se met juste dos à Marcos qui se retourne donc sur sa droite là où je suis. Il me fige entièrement, je ne sais plus ou me mettre mais mon désir est présent et l'alcool ne m'aide pas à le cacher. Marcos me surprend, se surprend, il attrape ma cuisse nue et glisse tout doucement ses doigts dessus. Rapproche son corps du mien, effleure mes lèvres, et échappe un baiser juste avant que le barman nous interpelle avec les boissons. J'espère que Ju n'a rien vu.

FrissonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant