Le samedi, le magasin est bondé. Et Caroline est sur les dents : stressée et tendue comme pas possible. C'st pourquoi, pour notre sécurité à tous et pour la sienne également, il est préférable de ne pas rester en travers de son chemin. A ses risques et périls !Comme chaque weekend Gaétan, le reste de l'équipe et moi, nous somment surmenés. Entre le monde en caisse, la marchandise à mettre en rayon, et tout les gamins qui courent dans le magasin en faisant des courses de chariots : je peux officiellement affirmer que je déteste le samedi.
Tranquillement, en train de remettre de l'ordre dans le rayon yaourts, j'entends Caroline crier mon prénom.
Cependant le ton qu'elle emploie est assez particulier.
Elle ne semble ni en colère, ni stressée.Je vous rappelle que nous sommes samedi. Et le samedi Caro, elle fait très peur. Retenez ça.
—Emma ?! Emma ! Appelle t-elle une seconde fois.
Punaise ! J'ai encore du faire une boulette. Je suis « boulette girl »moi. Pour être totalement transparente, je serai même pas étonnée d'apprendre que j'ai mis les camemberts dans le congélateur. RIP à moi même si c'est la cas, j'aurai pas pu assister au concert de Ricky Martin finalement.
— Rayon Yaourts ! M'annoncé-je afin que me responsable me rejoigne.
Rapidement, j'entend le son que fait le trousseau de clés de Caro approcher dans ma direction. Bizarrement je perçois également le claquement qu'exerce une paire de talons.
Caro en escarpins au taff? Impossible. Sinon il faudra marquer ce jour d'une pierre blanche.
Je me retourne pensant trouver ma responsable seule.
Je reste statufiée.
Une superbe femme, brune, aux jambes vertigineuses et vêtue d'une robe rouge parfaitement taillée s'arrêtant au dessous des genoux est postée derrière Caro. ( oui j'ai eu le temps de collecter tout ses détails)
Je m'arrête sur ses talons brillants à la semelle rouge.
Des louboutins? Des louboutins au Discount Market? Du jamais vu !Soufflée par la beauté de cette femme, je reste là à la contempler pendant un instant qui me semble interminable.
Quelle magnifique créature ! Sa beauté est sans pareil et sa prestance, indéniable.
Naturellement, j'ai ce sentiment de me sentir insignifiante et ridicule avec mon uniforme et mon chignon brouillon. Des années que je fais cette coiffure d'ailleurs. Impossible de me voir autrement.
Je déteste le changement.
Caro et la jolie brune se sont postées devant moi. Je remarque que l'inconnue se déplace de façon gracieuse, cachée sous une immense paire de lunettes griffée.
Des Gucci? Rosa n'en croira pas ses oreilles.
Je l'admire immédiatement, à cet instant précis. Si seulement je pouvais procurer un tel effet aux personnes qui m'entourent. Juste le temps d'une fraction de seconde.
J'en rêve secrètement.
— Emma?! Cette jeune femme vient d'entrer dans le magasin. Mais je ne comprends rien à ce qu'elle raconte, débute Caro.
J'hoche la tête pour lui signifier qu'elle a toute mon attention.
— Elle semble parler italien. Si tu veux bien t'en occuper. J'ai l'impression qu'elle est perdue. Sinon elle n'aurait pas mis ce genre de tenue pour se rendre ici, s'amuse Caroline.
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La vendeuse Hard Discount
RomanceEmma , 25 ans, vient d'une famille italienne très traditionnelle. De nature très réservée cette jeune femme diplômée n'a jamais réussi à surmonter sa grande timidité pour devenir l'interprète qu'elle a toujours voulus être. A défaut de vivre ses r...