Chapitre 18

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Et c'est parti pour l'avant-dernier chapitre ! (et le dernier "vrai" chapitre en soi, puisque l'épilogue sera probablement plus courte. Je dis probablement car je ne l'ai pas encore écrite, je prie pour avoir le temps et l'inspiration pour la sortir à temps, malgré mon emploi du temps de ministre et mon stress exponentiel) 

Sur ce, j'espère que ça va vous plaire, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ~



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Dazai écarquilla les yeux en sentant les lèvres douces de Chûya se presser contre les siennes, alors qu'il semblait prêt à lui fracasser le crâne quelques secondes auparavant. Il devait être en train de rêver, ce n'était pas possible autrement. Ou bien il était mort, dans tous les cas cela ne pouvait pas être réel. Cette pensée lui arracha un léger pincement au cœur, alors qu'il fermait les yeux, s'abandonnant au baiser offert par son partenaire. Il se mit à l'embrasser à son tour avec avidité, et glissa même une main derrière sa nuque pour intensifier leur échange, alors que son cœur s'emballait dans sa poitrine. Qu'avait-il à perdre après tout ? Si rien de tout cela n'existait vraiment, autant en profiter pour assouvir des désirs qu'il n'aurait jamais assumés dans la réalité.

Et peut-être, pendant un instant, parviendrait-il à oublier que ce n'était qu'une illusion.


Il passa ses bras autour de la taille du rouquin, l'enlaçant fermement tout en se dirigeant lentement vers son lit aux draps de coton blanc. Chûya n'émit même pas l'ombre d'une protestation et se laissa basculer sur le dos, ses longues mèches flamboyantes s'étalant pêle-mêle sur l'oreiller telle une auréole. Dazai s'allongea à son tour, son corps recouvrant celui de son partenaire. Il prit le temps de le contempler quelques instants, d'admirer le bleu de ses yeux, la blancheur de sa peau de porcelaine, l'odeur envoûtante qui émanait de ses cheveux, le galbe de ses lèvres qu'il désirait embrasser encore et encore. Et alors qu'il avançait la tête pour joindre le geste à la pensée, l'évidence le frappa.

Tous ces détails étaient bien trop réels pour n'être que le fruit de son imagination.


Chûya lui rendit son baiser avec ardeur, tentant lui aussi d'ignorer la voix pernicieuse qui émergeait dans son esprit. Il ne voulait pas entendre raison, réaliser que Dazai ne faisait que se servir de lui, et qu'il l'abandonnerait une fois encore dès que tout cela serait terminé. Pas maintenant. Pas alors qu'il se sentait enfin vivant, pour la première fois depuis bien trop longtemps. Alors il l'embrassa de plus belle, et alla même jusqu'à glisser une main pressante sous sa chemise blanche, espérant que le bruit des battements de son cœur parvienne à couvrir la voix de sa raison. Il s'abandonnait corps et âme à cette étreinte passionnée, comme ensorcelé par les lèvres brûlantes du détective. Peu importe s'il se brûlait les ailes, peu importe si la chute n'en était que plus brutale. Il se sentait comme Icare, se rapprochant toujours plus du soleil sans pouvoir s'arrêter. Incapable de se soustraire à l'inexorable attraction exercée par cet astre, qui le menait pourtant sans nul doute à sa perte.

Mais Dazai n'était pas dupe, une fois de plus. Il se détacha lentement des lèvres de son partenaire et recula légèrement pour l'observer, les sourcils froncés et la mine inquiète. Chûya pouvait tenter de berner n'importe qui avec son assurance de façade, mais pas lui. Il le connaissait trop bien pour se laisser avoir par une telle mascarade. Il rapprocha une main de son visage rougi et lui caressa tendrement la joue en lui demandant, d'une voix douce :


« Qu'est ce qui ne va pas, Chibi ? »


[Soukoku] L'Ordre de la RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant