"D'abord, l'orage qui grogne, qui résonne, qui intimide les bambins.
Vient ensuite les premières gouttelettes, douces, fines, qui effleurent et caressent la peau, qui humidifie les trottoirs.
Puis la pluie réelle, qui coule à flot, qui se déverse, qui renverse, qui ruisselle dans la canniveau.
Alors, on accélère le pas, et on espère que ça cesse, pendant qu'autour de nous s'élèvent les parapluies.
On apprécie, le bruit des gouttes qui martèlent le béton, qui frappe les manteau.
On apprécie sentir l'odeur de mouillé imprégner l'air pour les heures à venir.
On apprécie l'air lourd, chargé, tiède, qui appuie sur le corps tout entier.
Et l'eau commence a traverser les vêtements.
Elle se faufile, joueuse, entre les mailles des tissus, venant toucher a celui d'en dessous.
On est comme une momie, avec les doigts engourdies, les habits qui collent à la peau et la capuche qui frêne la vision.
On plisse les yeux, à travers le décors diluvien, pour essayer d'apercevoir les fars des voitures à travers la rivière qui s'écoule de notre front, de nos cheveux.
Les passants nous doublent, pressés de retrouver l'air chaud de leur foyer, de quitter la fraicheur de l'automne.
Finalement, on ralentit. On ne peut pas être plus trempé qu'on ne l'est déjà, de toute façon, alors on accepte les grosses gouttes qui tombent des gouttières, et les éponges qui nous servent de chaussettes.
Et pendant que les essuies-glaces oscillent, on tanguent nous aussi de droite à gauche au rythme de nos pas, devinnant son nos pied les bouches d'égouts et les mégots de cigarettes.
Nous voilà arriver, devant cette porte sue l'on connait si bien, sur ce sol qu'in a tant et tant foulé.
On tends le bars, la pluie continue de toucher notre main de ses milliers d'aiguilles, comme pour s'assurer qu'on ne s'en sorte pas indemne."
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Mes Mots
Non-FictionMon âme divague, Je me perds, je cours, Je pose la mine sur le papier, Et j'écris.