Poème 12

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La sonnerie de onze heure résonne. Tout le monde bouge. Pas moi.
Moi je reste là, sur mon banc, tapant quelque chose sur mon téléphone.
Moi je reste seule.
Perdue.
Échouée.
Écrasée.
Brisée.
Effrayée.

Abandonnée dans une marée de requin, sans même se demander si je savais nager.
Laissée à l'angoisse, qui m'accompagne durant la noyade.
Envoyée sur un bateau qui n'avait pas de rambarde.
Secouée dans la houle, tombée à l'eau.
Accrochée à des bouées percées, des bouées remplies d'eau, des bouées remplies de plomb.
Étranglée par l'eau salée qui s'insinue dans ma gorge, dans mes poumons.
Aveuglée par les algues qui m'enchaînent, qui m'empêchent de remonter à la surface.
Attirée vers le fond, dans les abîmes sombres de l'océan.

J'attends mon sauveur, mais personne n'attrapera ma main tendue vers la surface.

Tout est noir, froid.

Hostile.

Mes MotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant