Light

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"Merci de m'avoir aider à porter ça jusqu'ici.

- Je me rachète pour les fraises, rit l'américain vite suivit de son nouvel ami. Au fait, je m'appelle Johnny.

- Il me semblait que tu avais un accent, tu viens d'où ?

- D'Amérique, de Chicago. Mais j'ai bien des origines coréennes. Et toi ? Je ne crois pas que tu sois d'ici non plus ?

- Non t'as raison, je viens de Thaïlande. Tu veux entrer quelques minutes ?

- Oh non, je ne voudrais pas déranger.

- Il n'y a personne Lisa et Bambam sont à l'école, face à la tête aussi surprise qu'interloqué de Johnny il continua. C'est mes frères et sœurs, rit-il en ouvrant la porte de l'appartement. Tu pensais quoi ? Je ne suis pas encore assez irresponsable pour avoir des enfants à 23 ans surtout avec une situation financière aussi pétée que la mienne.

- Je vois, souffla le plus grand en se souvenant du <<métier>> de son cadet.

- Assis toi ! Reste pas debout comme ça, s'exclama Ten en partant vers la cuisine. Tu veux du thé ?

- Pourquoi pas."

Ten s'empressa de mettre l'eau à bouillir et se mit à fouiller ses placards à la recherche d'éventuelles gâteaux.

"Sinon, comment ça se passe depuis que tu as rompu ?

- Je m'en sors. Il faut dire que mon esprit était bien trop occupé par autre chose pour penser à lui.

- Ah oui ? Ça a dû surprendre que tu t'en remettes aussi vite ? Oh merde, jura t-il en faisant tomber un verre.

- Tout vas bien ?

- Oui oui, ne t'inquiète pas, assura le plus petit en ramassant rapidement les bouts de verres. Aïe."

Ten grimaça en voyant la coupure sur son doigt. Il soupira et continua de ramasser ce qui restait du récipient et le jeta. En se retournant il eut envie de se frapper la tête contre le mur. Le sol était plein de sang, il ne trouvait pas de gâteau et l'eau avait sûrement eu le temps de refroidir dans le bouilloire.

"Johnny, je crois que je m'en sors pas du tout finalement."

L'appelé fit son entré dans la pièce et fit les gros yeux à la vue de l'hémoglobine. Il prit la main de son cadet et s'empressa de la mettre sous l'eau.

"Tu me fais perdre tout mes moyens et je fais n'importe quoi, soupira le thaïlandais en laissant sa tête retomber contre l'épaule du brun.

- Toi qui a l'air si confiant, souffla t-il avec un sourire amusé. Tu caches bien ton jeux, continua t-il sans quitter la blessure des yeux. Tu as des pansements ?

- Dans la salle de bain, oui."

Johnny éteignit le jet d'eau et Ten partit de la cuisine pour la salle de bain. Une fois dans celle-ci, il soupira fortement. Johnny avait raison, il se cachait constamment derrière un masque de confiance alors qu'au fond, il n'était qu'un jeune homme maladroit. Il ouvrit la trousse de secours poser sur un étagère et en ressortit un pansement qu'il utilisa pour recouvrir sa coupure. Il referme la trousse, prit une grande inspiration puis quitta la salle de bain pour retourner dans la cuisine où Johnny avait visiblement remis l'eau à chauffer et sortit deux tasses.

"Désolé, je t'invite à la maison, je fais n'importe quoi et tu te retrouves à tout faire.

- Ça va, ne t'inquiète pas."

Johnny lui sourit gentiment et Ten put alors sentir son cœur battre plus vite, plus fort dans sa poitrine. Il lui rendit son sourire plus timidement. Il en profita alors pour ranger ses courses dans les placards et retrouva alors justement des gâteaux à la fraise qu'il mit de côté pour les manger avec le thé. Et une fois que tout était prêt, ils emportèrent le tout dans le salon où il dégustèrent silencieusement.

"Tu fais quoi dans la vie, finit par demander le plus petit.

- C'est pas trop intéressant, répondit le brun gêné en passant une main dans ses cheveux.

- Ce sera sûrement plus intéressant que moi."

Ten sourit amèrement et Johnny sentit son cœur se serrer. Il détourna le regard et soupira.

"J'étais designer de mode au départ, je travaillais pour une marque de vêtement de luxe au Etats-Unis, puis comme je suis coréen on m'a envoyé travaillé dans la branche qui se trouve à Séoul. C'est là-bas que j'ai rencontré Taeil. Puis, l'année dernière après un défilé que j'étais chargé d'organisé de A à Z et qui a été une totale réussite, j'ai décidé que quitter l'entreprise pour fonder ma propre marque. Elle n'est pas encore très connu mais pour l'instant, elle s'étend plutôt bien ici et en Amérique.

- Bordel, mais c'est trop bien ! Pas intéressant, t'es taré toi ! Quand j'étais petit je voulais faire de la mode moi aussi, mes parents me disaient toujours que je serais parfait en tant que mannequin, dit-il d'un sourire nostalgique. Mon père a été muté à Séoul alors que j'allais entrer au lycée et je pensais à abandonner pour commencer une carrière de mannequin. Mais bon, comme tu peux le voir j'ai échoué.

- Comment ?

- "Pas assez de grâce", "trop gros", "si tu veux avoir un centième de chance commence par faire comme tout le monde" c'est comme ça que j'ai fini, il ne put finit sa phrase qu'une grimace déforma ses traits et qu'il posa sa main sur ses yeux en soufflant.

- Je suis désolé, je suis trop curieux.

- Non, il renifla puis se se mordit les lèvres. Tu travailles dans la mode, est-ce que tu sais comment sont choisis les mannequins qui vont défilés ?

C'est moi qui choisit les mannequins selon la collection que je présente. Mais dans mon ancienne agence c'était les assistants stylistes, il était rare de voir le directeur modéliste. 

- Défilera qui sera le meilleur coup, comme disait mon agent. Ensuite on a eu un accident de voiture. Mes parents y ont perdu la vie. Et j'ai changé de carrière. Je suis indépendant et j'ai toujours évité l'autorité des proxénète. On peut dire que je m'en sors pas mal, j'arrive à faire vivre mes frères et sœurs, c'est le plus important pour moi.

- Ten...

- Je suis en train de me demander pourquoi je te déballe tout ça aussi vite et si facilement. J'ai l'impression que je peux te faire confiance. Donne moi raison Johnny, souffla t-il en posant ses mains sur celle du plus grand. Est-ce que tu crois au coup de foudre ?

- Depuis que je te connais, je n'en doute plus, sourit-il alors que le visage du cadet n'était qu'à quelques millimètre du sien."

Ils se fixaient de leurs yeux brumeux cherchant à savoir qui serait le premier à effacer cette distance entre leurs deux lèvres. Johnny céda, il était faible face à Ten, faible de son amour naissant, leur amour naissant.

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Voilà, c'est la fin, mais comme je suis faible moi aussi face à leur amour je vous prépare un bonus :)



Light My Cigarette | johntenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant