CHAPITRE QUARANTE-SEPT :

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Je rentre dans le bureau d'Elodie Chaft juste après que Sahra ait terminé. La styliste me fait signer de nombreux papiers avant de me demander :

- Le week-end prochain je vais sur Paris pour organiser le défilée et j'aurai besoin que tu viennes avec moi. Tu pourras rencontrer la deuxième photographe et je compte demander à quelques mannequins de venir également pour qu'on commence les photos. Tu penses pouvoir te libérer ?

- Je dois en parler avec mes parents mais ça devrait être faisable.

- D'accord tu me tiens au courant. J'en ai également parlé à Sahra mais elle n'avait pas l'air trop partante. Essaie de la faire changer d'avis ça pourrait l'aider de venir.

- J'essaierai mais je ne vous garantis rien. Quand Sahra a une idée en tête il est difficile de la faire changer d'avis.

- Fais de ton mieux. Bon je dois y aller merci d'être venue Camille.

Je lui serre la main et range mon contrat dans mon sac avant de sortir de son bureau. Sahra m'attends assise contre le mur, le regard plongé dans un livre. Je pense que je ne me lasserai jamais de cette vue. Ce petit air concentré qu'elle a quand elle lit et qui lui fais légèrement froncer les sourcils la rends très mignonne. Voyant qu'elle ne m'a pas remarqué, je m'assieds doucement à côté d'elle. Son regard se lève vers moi et un sourire apparaît au coin de ses lèvres. Elle me dit en refermant son livre :

- Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ?

- Mmh... rien. Tu viens on y va ?

- Mais dis moi ! riposte-t-elle en me retenant par le bras, avec son petit sourire d'enfant au coin des lèvres.

- Rien j'ai juste de la chance de t'avoir.

- Oh c'est mignon. Mais c'est moi la plus chanceuse de nous.

- N'importe quoi. Bon allez viens on va dehors faire un tour puis passer prendre à manger, je meurs de faim.

- T'as tout le temps faim de toute façon. Un vrai estomac sur pattes.

Je lui lance un regard noir avant de me lever ce qui la fait rire. Elle vient glisser sa main dans la mienne une fois levée et nous sortons du bâtiment. Heureusement pour moi et surtout pour mon estomac, il y a un centre commercial juste en face.

- T'as de l'argent sur toi au moins ? demande Sahra.

- Toujours pour de la nourriture.

- Tu me fatigues, soupire-t-elle en levant les yeux au ciel.

Nous entrons dans le magasin où je fais sonner le système anti-vol. Le vigile hoche la tête et me fait signe de quand même rentrer. Sahra se met à rire.

- Bah alors y'a un des vêtements que tu portes qui a été volé ?

- Haha très drôle. J'ai juste oublié d'enlever l'étiquette sûrement.

- Ouais ouais c'est ce qu'on dit.

Je lui lance un regard noir et tente de lui faire la tête mais je tiens à peine deux minutes en la voyant se rapprocher de moi avec un grand sourire. Elle a sûrement compris que je suis sur le point de craquer vu qu'elle m'entraîne dans le premier rayon vide qu'elle trouve pour me plaquer entre elle et les étagères.

- Tu sais que tu m'as manqué, chuchote-t-elle.

Je fais exprès de ne pas lui répondre en évitant à tout prix de croiser son regard. Elle se colle un peu plus contre moi.

- J'ai dis que tu m'avais manqué mon coeur, me susurre-t-elle à nouveau.

Je me mords la lèvre inférieure pour ne pas lui répondre. Elle entoure ma taille de ses bras puis m'embrasse doucement dans le cou avant de râler :

- Arrête de me faire la tête.

Je secoue négativement la tête. Elle glisse ses mains froides sous mon haut.

- Tu sais très bien que tu ne peux pas me résister chérie pas besoin d'essayer.

Son souffle chaud dans mon cou a le don de me perturber et ne parlons pas de ses mains posées dans le creux de mon dos. Je tourne la tête, croisant enfin le regard de la jolie blonde et prends son visage entre mes mains avant de l'embrasser fougueusement. Elle sourit contre mes lèvres à ce contact jusqu'à ce que notre échange me fasse rapidement oublier l'endroit où nous sommes. Ses mains remontent dans mon dos pendant que les miennes s'aventurent dans ses cheveux. Le bruit d'une boîte qui tombe nous fait toutes les deux revenir à la réalité et nous ne pouvons pas nous empêcher de rire.

- Toi j'aurai pas pu t'oublier de toute façon, affirme ma petite amie.

- Ça tombe bien t'as pas besoin de le faire, dis-je en lui volant un dernier baiser avant de m'échapper de son emprise.

Je reprends ma recherche de nourriturecet finis par me diriger vers la caisse avec deux paquets de gâteaux, des bonbons et deux canette d'Ice Tea. Sans grande surprise à mon passage à la caisse, je fais une nouvelle fois sonner le système d'anti-vol. Je m'excuse en levant les yeux vers la caissière :

- Je suis désolée c'est la deuxième fois que je sonne. En plus c'est bizarre j'ai rien de spécial sur moi.

- C'est tout simplement vous qui êtes spéciale, il ne faut pas chercher plus loin, répond-t-elle avec un petit sourire en coin.

Je sens Sahra se raidir à côté de moi en entendant la remarque de la jeune caissière. Je fais un rapide sourire à la demoiselle qui ne me lâche pas du regard. Je ne peux m'empêcher de trouver les yeux de cette dernière magnifiques, d'une couleur bleu/gris, ses cheveux blonds sont rassemblés en un chignon ce qui dégage son visage. Elle scanne tous les articles et au moment où elle me passe le ticket de caisse sa main touche la mienne.

- Bonne soirée et à bientôt j'espère, me dit-elle malicieusement.

Sahra l'a sûrement entendue. Je sens son bras passer autour de ma taille et m'entraîner à l'écart. Je ne peux m'empêcher de rire en voyant le regard noir qu'elle lance à la caissière en partant. Elle s'arrête à peine trois mètres plus loin.

- On en parle qu'elle t'as littéralement dragué sous mes yeux ?

- Bébé elle pouvait pas deviner que t'étais ma copine.

- Ouais bah t'es à moi donc va falloir qu'elle se calme celle-là.

- T'es beaucoup trop mignonne quand t'es jalouse, j'adore.

- En attendant je vais lui faire comprendre que t'es prise et qu'elle peut se les garder ses belles paroles.

Elle prend mon menton entre ses doigts et elle m'embrasse tendrement. Comme d'habitude l'échange devient rapidement plus passionné et je sens ses mains descendre jusqu'à ma taille. Je souris contre ses lèvres et lui confie en posant mon front contre le sien :

- N'oublie pas qu'on est dans un lieu public et qu'on est pas toutes seules.

- Ça avait pas l'air de te déranger tant que ça tout à l'heure, rétorque-t-elle.

Je lève les yeux au ciel et l'embrasse rapidement avant de porter mon attention sur le sac où j'ai rangé ce que je venais d'acheter. Mon choix se porte rapidement sur les bonbons et je passe une des canettes à Sahra. Nous sortons du centre commercial puis décidons de nous poser dans un parc juste en face pour le reste de l'après-midi.

Jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant