L'enquête de Cthulhu

Chapitre 7

Danny se réveilla sur un matelas quelque peu rigide.
Lentement, il étendit ses membres et se redressa sur le matelas.
Il examina l'endroit où il était installé : c'était une petite pièce matelassée de toute part telle une chambre capitonnée. Le seul objet qui s'y trouvait était le lit où il était assis, un matelas posé sur des lattes de ferrailles. Devant lui se trouvait une grande porte de métal, sûrement très épaisse, avec une trappe (fermée en l'occurrence) qui permettait à d'éventuels médecin de voir leur patient. Seul problème : il n'était pas un patient.
Il se demanda comment il avait atterri ici, dans cette pièce tout droit sortie d'un asile. Mais après ce qu'il venait de voir, plus rien ne pouvait l'étonner.

Sa blessure au flanc avait été à nouveau bandée et soignée, même si la douleur persistait.

Avant toutes choses, Danny voulait avoir les idées claires.
Il avait donc vraisemblablement trouvé cette mystérieuse secte et ces hommes en tunique, pas de la façon dont il l'aurait souhaité mais cela lui fit penser que son enquête avançait à grand pas. Ensuite cette secte pratiquait des sacrifices comme il avait pu le voir avec le meurtre de ce jeune garçon, dans quel but ? Il n'en savait rien.

Cette secte devait sûrement vénérer un dieu imaginaire ou une divinité oubliée. Car ils ne pratiquaient sûrement pas ces sacrifices pour rien.
« Une organisation de fous » se dit-il. Pourtant, ils pouvaient peut-être pratiquer une forme de magie car l'eau noire du bassin ne s'était pas envolée par hasard, défiant toutes les lois connues de la physique.

Cette idée le mit mal à l'aise et il préféra donc se concentrer sur l'endroit où il était.
Cela ressemblait fortement à une chambre d'asile mais il ne voyait pas pourquoi ni comment la secte l'avait transporté jusque dans cette pièce capitonnée.
Alors qu'il réfléchissait, il pensa à Mallon et à Esperanza, à l'heure qu'il était, Mallon devrait être rentré aux États-Unis et Esperanza dans sa famille mais tout deux le croyait sûrement dans un hôtel à mener une petite enquête banal.
Pourtant cette « petite enquête » se transformait en un cauchemar.

À peine avait-il pensé à cela qu'il entendit des voix derrière la porte, l'une était aiguë et sèche, l'autre voix... il la connaissait.

Derrière cette porte, deux hommes, Mallon et un gardien discutaient.

Quand il entendit la voix de Mallon, Danny oublia tout ce à quoi il pensait et se jeta sur la porte en hurlant :
—MALLON ! BERT MALLON ! C'EST DANNY ! OUVREZ-MOI !
Les voix ne s'interrompirent point et Danny écouta, l'oreille collée à la porte de métal .

—Écoutez... il n'y a rien à faire, je dois attendre les ordres du chef pour le sortir. Disait la voix froide du gardien.
—C'est ridicule voyons ! Il n'est plus utilisable et puis ce serait bien trop dangereux. Je le connais mieux que vous Job.

Le dénommé Job soupira. Puis il reprit d'une voix mal à l'aise.
—Je ne sais pas... je préférerais attendre.
—Vous me faites confiance Job ?
Danny appuya son oreille sur la porte avec tant de force qu'il se demanda si il pourrait la décoller. Il ne savait pas de quoi parlait Job et Mallon mais il s'en fichait. Tous ce qui importait en ce moment était de revoir Mallon.
Derrière la porte il y eu un silence. Puis un tintement de clés si fit entendre, suivit d'un déclic.

La porte s'ouvrit et Mallon se tenait devant lui avec un grand sourire.