Une première lettre.

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Hey !
Que le temps passe vite n'est ce pas ?
De notre première bise où on rigolait de ton prénom à notre ultime séparation, il s'en est passé des choses. Des pires aux meilleurs moments de cette vie, partagés à deux, nous avons vu toute nuance de couleurs possibles. Aujourd'hui, ni remords ni regrets m'habitent car certaines histoires aussi belles soient-elles trouvent leur fin dans une sombre toxicité qui pour nous, a fait l'effet d'un poison. T'as sûrement dû refaire ta vie. Moi, je pétri encore la mienne. Je n'ai pas été le meilleur gentleman bien au contraire, je le reconnais aujourd'hui : un piètre manipulateur pervers narcissique comme tu m'accusais souvent. Ni gloire ni reconnaissance en ton égard m'intéressait. Disons que je suis une espèce dépourvue de ce vice. Mon point d'accroche fut sûrement ta fibre fragile et je m'en excuse. Prisonnière d'un homme à forte emprise tu as dû vivre des moments de profondes tristesse sans que ni tes proches ni tes amies puissent te comprendre. J'en suis conscient mais il y a quelques subtilités à retenir: je t'ai fait du mal effectivement, je le reconnais mais je peux te promettre que cela n'a jamais été mon intention. Un homme, dans un processus de séduction brute, peut adopter inconsciemment un comportement à la pointe de la perfection. Facile d'être parfait encore faut-il le rester. Dangereux masque que voilà dis donc, le cas classique de l'homme parfait aux yeux de l'humanité pitoyable aux yeux de sa dulcinée. Coincée t'as dû te débattre encore et encore pour qu'on puisse te comprendre. En étais-tu accro ? On était deux à l'être je te rassure. Nous nous aimions et nous nous détestions. Impossible de vivre l'un loin de l'autre, impossible de vivre l'un à coté de l'autre. Tous les deux piégés au centre de ce cercle vicieux, on pouvait voir s'enchaîner ruptures et réconciliations. Au même titre que la pire des drogues, plus nous avancions et plus cela devenait néfaste et accentué pour nos santés mentales et sociales.  Cette relation a succombé d'une overdose. Nous sommes sains loin de l'autre apprenant à vivre l'un sans l'autre. Il me reste un soucis, parmis un bon nombre de relations, celle là fut de loin une des plus belles. J'ai malheureusement pas la possibilité de me venter d'avoir rencontré des femmes avec qui j'étais en si belle symbiose. J'en souffre un peu car c'est difficile de se retrouver, de retrouver cette alchimie. Plongé dans l'envie de revivre une relation aussi perfectible sans les aléas qui en découlent je me retrouve à vivre des jeux de rôle où je suis tout sauf moi. Je ne sais plus trop qui je suis ou en quoi je crois. Perdu, j'espère et prie pour me retrouver un jour ou au moins redécouvrir cette personne dépourvue de paranoïa que j'étais.

Quel bavard une fois lancé j'ai du mal à m'arrêter. J'ai trouvé ces mots sur une reprise de "Shot for me" t'en souviens tu ?
Je dois te laisser, je vais bientôt décoller.
A bientôt...

Repentis d'un manipulateur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant