𝕻𝖗𝖔𝖑𝖔𝖌𝖚𝖊

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30 Décembre 2006...

J'entendais la porte claquer, faisant trembler les murs de notre modeste appartement.
À partir de ce moment, je savais, je savais qu'il était énervé, qu'il allait encore piquer une crise de folie. La peur montait en moi alors qu'il commençait à scruter le salon.

« Dόnde está tu madre ?! »
  (Elle est où ta mère ?!)

Je ne répondais pas pendant un moment avant de lui indiquer la cuisine, le doigt tremblant, il prit d'un pas décidé la direction de cette dernière.

« Alors comme ça t'es sortie ?!

— C'est l'anniversaire de notre fils, j'ai voulus lui acheter un petit cadeau...

— Ooh, il se léchait les lèvres, dis moi, j'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre ?! Sale pute ! Je suis sur que tu t'es fait baiser par le premier venu, il lui agrippait la gorge, je t'ai dit de rester là. »

Ma mère me regardait, les larmes aux yeux. J'arrivais pas à réagir, je n'avais pas le courage de m'interposer. Mon père était beaucoup trop violent. Une larme roulait sur ma joue alors que mon cœur s'emballait à son ton transcendant.

Sous mon regard de détresse, il sortait un scalpel. Un outil qu'il disait utiliser seulement pour le travail mais aujourd'hui c'était pour nous qu'il l'utilisait.

J'étais paralysé de peur, mes membres étaient figés. Son sourire mesquin, ses yeux reflétait un désir malsain. Un désir que je ne voyais pas pour la première fois et que pourtant j'avais toujours tenté d'ignorer.

Ma mère agrippait ses bras alors que l'air lui manquait. Elle laissait tomber le pendentif à terre alors que mon père cherchait à la traîner au milieu du salon.

« Tu vas voir ce qui arrive à ceux qui me désobéissent Taehyung ! Ta salope de mère va prendre pour ses conneries ! Il souriait sadiquement, elle mérite que de crever. »

J'avais baissé les yeux vers le tapis usé du salon, le pendentif brillait. J'avais seulement eu le temps de l'attraper entre mes doigts que mon père m'avait donné un énorme coup de pied dans le ventre. J'avais mal, mal au ventre mais aussi mal au cœur. Je savais que rien ne serait plus comme avant.

Je m'étais retrouvé au sol, paralysé et essoufflé, j'étais obligé de les regarder. Ma mère était à moitié consciente et elle convulsait.

Il avait brandi le scalpel et lui avait enfoncé dans le ventre sous mon regard vitreux. Je venais de perdre un morceau de ma vie, mon cœur s'était détruit en même temps qu'il avait détruit ma mère. Il avait répété cette action à plusieurs reprises, je n'arrivais même pas à pleurer. Je m'étais contenté de regarder et laisser mon cœur mourir avec elle. C'est là, à ce moment j'ai renié les humains, cette race de pourriture. Oui, j'ai perdu mon humanité.

Le tapis du salon avait prit un ton rougeâtre, la seule chose que je pouvais faire c'était serrer le pendentif qu'elle m'avait laissé. La seule et unique personne que je considérais était morte sous mes yeux.

Il avait continué de la poignarder pendant une éternité en vaillant à ce que je regarde ma mère souffrir, même si la vie l'avait déjà quitté.

Il avait fini par laisser tomber son corps sur le sol, il s'était juste entassé sur lui même, son visage en arrière, les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Morte, elle l'était depuis de longue minutes.

Il en avait fini avec son jouet.

« Ves, Taehyung, nunca debes jugar conmigo, il s'était retourné vers moi et fronçait à présent les sourcils, ¿Por qué esa cara? Dime, ¿no eres feliz?! »
(« Tu vois, Taehyung, il ne faut jamais jouer avec moi {...} Pourquoi cette tête ? Dis moi, tu n'es pas heureux ? »)

Je ne lui avais pas répondu, trop occupé à fixer la dépouille de ma mère. Il s'était approché de moi et avait agrippé mon col.

C'était à mon tour.

« Por qué no sonríes ?
(« Pourquoi tu ne souris pas ? »)

Son sourire était apparu, montrant ses dents pourries par la cigarette.

— Responde hijo de puta ! ¿ Por qué estás tan serio ?!
(« Réponds fils de pute ! Pourquoi cet air si sérieux ?! »)

Les mots étaient bloqués, rien ne sortait.

— Te voy a hacer sonreír ! »
(« Je vais te faire sourire moi ! »)

Son ton était tellement malsain, je n'avais pas compris au début mais quand j'avais vue le scalpel près de mon visage, j'étais heureux. Heureux parce que j'allais rejoindre la seule femme de ma vie.

Mais mon père ne l'entendait pas de cette manière, il m'avait ouvert la bouche et il avait rentré le scalpel à l'intérieur. Je sentais le métal froid sur ma langue. Il voulait que je souffre, que je me vide de mon sang et que ma vie soit un enfer à partir de ce moment.

Tout ce passait vite et pourtant... Il m'avait ouvert les coins de la bouche, tranchant mes joues de chaque côté. Son sourire sadique me prouvait qu'il aimait faire mal, me faire mal.

Le goût du sang avait rempli ma bouche, je n'arrivais pas à souffrir, je n'y arrivais plus. Le sang avait dévalé mon menton et recouvrait ses mains. Je me sentais sourire, même si je n'en avais pas envie. Ce goût de sang omniprésent ne me dégouttait même pas, il me remplissait d'un bonheur intense.

« Bonita sonrisa, ves cuando quieres »
  (« Joli sourire, tu vois quand tu veux. »)

Il n'avait pas cherché plus et m'avait lâché, je m'étais écroulé sur le sol, le regard vide. Je ne sentais plus rien sauf une énorme brûlure au niveau de mes joues. J'étais assis contre le canapé, je n'osais même pas toucher mon visage. Il m'avait détruit et c'était a présent une haine immense que javais envers lui, une haine que la Terre ne pouvait pas porter à elle seule.

Mes yeux s'étaient dirigés vers ma main, mes doigts s'étaient desserrés et j'avais pu découvrir le pendentif couvert de sang.

La chaîne était fine et étincelante, faite en or blanc, pur, au bout pendait un magnifique pendentif, une lettre que j'avais t'en de fois vu et entendu. Mais ce soir, elle n'inspirait que tristesse et désespoir.

Un V pendait de la chaîne décorée d'or blanc.

𝕻𝖘𝖞𝖈𝖍𝖔 {𝖛.𝖒𝖎𝖓}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant