Août 2019 - 2

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Quelques jours plus tôt

« Putain ! Pourquoi faut-il toujours que tu retombes dans tes travers? Hein? » cria-t-elle, le faisant alors sursauter.
« Réponds-moi! » Il croisa les bras contre son torse et s'adossa au mur. Elle s'approcha alors de lui, de manière à lui faire complètement face.
« Regarde moi bordel! » il leva lentement la tête. Ses iris se dilatèrent quand leurs regards se croisèrent. Il arborait sa moue favorite. Un petit regard qui voulait dire « ne m'en veut pas, je ne suis pas mauvais au fond ». Il esquissa un sourire. Son regard à elle se referma un peu plus. Il fit glisser son doigt le long de l'arrête de son nez, descendit vers sa bouche, fit le tour de ses lèvres, glissa lentement dans son cou, ne la quittant pas du regard. Son doigt approchait dangereusement son décolleté mal boutonné.
« Ne me touche pas! » sa main frappa brutalement la sienne, il recula alors son visage. Les yeux de cocker laissèrent place à de la colère.
« C'est quoi ton problème ? T'es jamais contente de toutes façons! Quoi que je fasse tu es toujours sur mon dos, toujours à me dire quoi faire! » lui lança-t-il.
« Tu te fous de moi ? » elle  lui tourna alors le dos.
Quelques interminables minutes s'écoulèrent. Le silence était plus pesant depuis qu'on entendait leurs respirations saccadées s'entremêler. Un orage éclata dehors.
Elle se tenait toujours là. Elle ne bougeait pas. Elle en était incapable. Elle le senti alors s'agiter derrière elle. Lui non plus n'avait pas bougé.
Elle ferma les yeux et inspira. Il en profita pour passer délicatement ses bras autour de sa taille. Son menton se posa sur son épaule. Elle sentait à présent sa respiration contre son cou.
« Tu sais que je t'aime? » dit-il.
La question resta en suspend. Il renforça un peu plus son étreinte pour l'inciter à répondre.
« - Pourquoi? Pourquoi tu joues avec moi?
- Je ne joues pas avec toi.
- Ne me prends pas pour une idiote. Tu trouves ça normal de te barrer sans rien dire et de réapparaitre deux semaines plus tard, comme une fleur ?
- Essaie de me comprendre... elle le coupa net :
- Non, je suis désolée. Tu m'avais promis que tu n'y retournerais pas.
- Que veux-tu que je te dise?
- Que tu ne mettra plus ta vie en danger ! Aussi simple que ça! » elle se retourna vivement. Il crocheta ses mains de façon à ce qu'il ait toujours une emprise sur elle. Il l'approcha de lui et déposa son front contre le sien.

Les heures passèrent sans que l'un des deux ne fasse un pas vers l'autre. Ils allèrent se coucher aux alentours de minuit. Alors que lui s'endormit très rapidement, elle, trop de choses occupaient son esprit. Les images, les souvenirs, tout semblait ressurgir pour l'empêcher de se reposer. Elle réussi néanmoins à s'assoupir sans s'en rendre compte.

Elle se retourna dans le lit. Son bras s'étala de tout son long. Elle ouvrit légèrement les yeux, même dans la pénombre de la nuit, elle comprit qu'il s'était levé. Elle se tourna vers sa table de nuit et alluma son téléphone. Celui-ci lui afficha 4:53. Elle reposa sa tête contre l'oreiller quand elle entendit des bruits provenir de la cuisine. Elle se redressa légèrement, fronça les sourcils et tendit l'oreille. Il était en train d'avoir une discussion assez mouvementée avec quelqu'un. Il tentait tant bien que mal de chuchoter, mais son timbre de voix lui permit quand même de comprendre quelques brides de ce qu'ils se disaient.
« Arrêtes de crier! Je te dis que je vais le faire! ... non, tout sera fait comme prévu dans les délais, si je te le dis... oui... ok, rendez-vous mardi au port, quelle heure ? ... ça marche.»
la conversation se termina. Ses pas lourds se dirigèrent vers la chambre. Elle colla alors sa tête sur l'oreiller, remis la couverture sur ses épaules, ferma les yeux et tourna le dos à la place encore vide. Il se glissa dans le lit tant bien que mal est essayant de le faire grincer le moins possible. Il s'approcha d'elle et fit glisser sa main le long de son ventre, de manière à être en cuiller parfaite. Elle sentait son souffle dans son cou. Mais compte tenu des circonstances, cela ne lui plaisait pas. Il avait encore osé lui mentir. Il replongeait.
Elle se remémora la première fois qu'elle avait été confrontée à ses vices. C'était il y a un an. Ils se fréquentaient depuis quelques mois. Tout se passait à merveille, jusqu'a ce qu'il ne rentre pas un soir. Ni les soirs suivants. Elle l'attendit dans la peur et le chagrin pendant 6 jours. Au bout du 6ème jour, le téléphone sonna.
« - Allô...?
- chérie ...?
- Oh mon dieu c'est toi ! Mais où est tu bon sang? Tu sais à quel point je suis morte de trouille ?
- Je suis au poste de police...
- QUOI ? Explosa-t-elle,
- Écoute moi ! Il faut que tu viennes me chercher
- Le monde s'écroule, mais mon dieu qu'est ce que tu fais là bas enfin?? Elle glissa le long du mur pour s'asseoir, elle essuya les premières larmes qui avaient fait surface.
- Je t'expliquerais, viens, s'il te plait. Il raccrocha. »

Elle se rendit alors au poste de police.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 18, 2019 ⏰

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