Une célèbre chanson de Renault commence part « Ce n'est pas l'homme qui prend la mer, mais la mer qui prend l'homme » et avant aujourd'hui je ne comprenais pas vraiment le sens de cette phrase. C'est au même moment que j'ai découvert un autre talent de la mer : celui de faire passer le temps sans même qu'on s'en aperçoive. Il suffit d'être allongé confortablement sur un matelas gonflable, et d'oser fermer les yeux que nous nous retrouvons hors du temps. En effet, lorsqu'assoiffée, j'ai redressé la tête j'ai découvert avec stupéfaction et horreur que je me suis retrouvé au milieu de la mer. Que faire dans ces moments ? Où aucune terre n'est visible, et qu'on est seul sur un matelas avec seulement un masque et un tuba ? Dans ce cas il faudrait ne pas paniquer, mais détestant la solitude, je ne peux faire que m'arracher littéralement les cheveux. Dans ma tête, je cherche tous pleins de moyen de me sortir d'ici, des solutions les plus raisonnables, aux plus bizarres. Pourquoi pas se laisser porter par le courant et voir où ça mène ? Cela pourrait être une bonne idée, mais le problème étant que je ne sais pas combien de temps cela peu duré, et j'aimerais bien être sortit de mer avant la tombée de la nuit. C'était une solution raisonnable, mais maintenant que cela doit bien faire 10 bonnes minutes que j'ai conscience, et je viens à espérer qu'un dauphin vienne me sauver et me ramène au bord. On m'a souvent répété que le courant était ce qu'il y avait de plus dangereux dans la mer, que nous étions emportés sans même s'en rendre compte. Et aujourd'hui, j'en ai la preuve. Alors qu'à la plage, je discuté avec un maitre-nageur, celui-ci affirmer qu'il ne faut pas lutter contre le courant et se laisser porter jusqu'à la rive. Sauf que là, moi me retrouvant au milieu de nulle part, je ne sais comment me sortir de là. Attendre qu'un hélicoptère passe au-dessus de moi pour hurler à l'aide ? Attendre que mes dauphins sauveurs arrivent en bande ? Attendre qu'une géante vague me pousse gentiment jusqu'à la plage ou je rentrerais chez moi sans problème ? Non, décidément l'attente dans cette situation n'est pas la bonne solution. Deux choix s'offrent donc à moi : mettre tout de suite fin à mes jours en me noyant, ou bien aller nager vers une direction jusqu'à perdre force. J'abandonne cette première solution, je me laisse quand-même un peu de temps avant de perdre totalement espoirs. Alors comme une évidence, j'opte pour la deuxième solution, sauf qu'une problématique s'impose : vers quelle direction ? En effet, de mon point de vue, aucune terre n'est visible, et je suis incapable de dire où se retrouve la côte. Le pire étant surement, que si je me dirige dans le sens inverse de ma position d'origine, je me retrouve –si je suis encore vivante- en Afrique ! En effet, entre mon lieux de vacance –Andalousie- et les côtes de l'Afrique il y a seulement 882 kilomètres ! Je n'ai rien contre l'Afrique, mais je préfèrerais retourner dans ma location de vacances.
Alors je tourne mon doigt un peu au pif, essayant tant bien que mal de me redresser dans l'espoir d'apercevoir une terre, ou quelqu'un. Mais, assise sur mon petit matelas gonflable j'arrive à rien. Alors profitant que la mer soit calme, je m'apprête à effectuer une figure. Les jambes assez écartés pour être un minimum stable, je tente de me mettre debout. J'essaye tant bien que mal de cesser de trembler, mais l'angoisse présent en moi me fait perdre l'équilibre et me voilà plongé dans l'eau la tête la première. La première sensation fut le froid qui vint me faire courber complètement et ouvrir les yeux surprise. Encore la tête sous l'eau, les yeux ouverts, la deuxième sensation qui est arrivé fut la surprise de l'éclaircit de l'eau. En effet je pus tout apercevoir, même une bande de poisson juste à côté de moi qui fuit à toute vitesse surement en ayant eu peur de ma soudaine apparition sous l'eau. Un dernier ressentit arriva bien vite, lorsque mes pieds tendaient vers une profondeur inexplicable. Impossible de voir le fond. Ces trois sensations sont arrivées si vite, et en moins de 5 secondes je suis remonté à la surface en me maintenant à mon matelas. C'est le souffle saccadé, que je battais des pieds en m'appuyant sur la surface glissante de mon seul support. Alors, puisque déjà mouiller, je décide de ne pas rester sans rien faire et d'enfiler mon masque et de bien positionné mon tuba. Une fois cela fait, je passe une ficelle attaché au matelas sous mon bras pour ne pas prendre le risque de perdre mon matelas. Avec appréhension, ma tête plonge doucement sous l'eau pendant que ma bouche inspire l'air nécessaire. Je suis prête à découvrir un monde inconnu, un monde à l'opposé du notre, où règne calme et harmonie. Je regarde autour de moi, je crois rêver. Ce monde aquatique semble infini et j'ai comme l'impression qu'il est impossible de s'en sortir. Après être resté sur place le temps d'admirer les alentours, je me décide de nager, la tête sous l'eau, vers l'inconnu.
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Perdu en mer
AdventureQuoi de plus beau que le sable fin brillant sous tes pieds avec un doux soleil faisant de ta peau une couleur plus foncée ? Que les palmiers s'étendant à perte de vue devant un ciel bleu clair sans le moindre nuage gris ? Et cette mer bleu turquoise...