Chapitre 4 : Mon sauveur

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Le bateau est gigantesque face à moi. Malgré mon essoufflement je prends le peu d'énergie qui me reste pour crier à l'aide. Un homme s'approche du bord de son bateau et regarde les horizons. Je suis enfin sauvé ! Je cris une nouvelle fois en agitant mes bras pour être certaine qu'il me voit. Ces yeux se posent dans les miens, et je ne peux m'empêcher de lui sourire tout en criant pour qu'il m'entende « Aidez-moi ! ». Après avoir froncé les sourcils, l'homme semble réaliser la situation et s'éloigne. Merde, que fait-il ? Il ne peut pas me laisser ! Mes inquiétudes cessent assez rapidement quand je le vois revenir avec une corde qu'il me lance. J'attrape celle-ci avec mes dernières forces et je m'accroche à la corde comme si c'était mon unique moyen de survivre. L'homme tire et je me rapproche du bateau. Il glisse une échelle et je monte avec beaucoup de difficulté. Mon corps semble si lourd. Mes bras ont dû mal à effectuer les mouvements, et même mon cerveau semble avoir du mal à suivre le rythme. L'homme m'attrape rapidement le bras pour me tirer sur son bateau et je me laisse tomber sur le plancher sans chercher à bouger.

-Are you okay?

Je fronce les sourcils. Super il n'est pas français. En même temps, ici en Andalousie il ne faut pas que je m'attende à ce que mon sauveur soit français. En revanche, même si je m'en sors correctement en espagnol, mon anglais, lui, est une catastrophe.

Je respire bruyamment et j'hoche simplement la tête de haut en bas.

-J'ai été emporté par le courant... Dis-je entre deux respirations. Je me suis perdu...

-Sorry, me coupe-t-il, but I don't understand

Je me redresse et essaye de parler du mieux possible :

-You speech Spanish? L'homme tourne la tête de gauche à droite. Et merde... Soudain, il se redresse faisant signe d'attendre. Il tourne les talons et s'éloigne. Qu'il ne panique pas, je ne partirais pas. Un instant plus tard, l'homme revient accompagné d'une femme. Celle-ci se penche vers moi et demande :-Vous êtes français ? Malgré un fort accent prouvant qu'elle n'ait pas française, je sourie à pleine dent. J'acquiesce alors vivement en répondant : -Oui, oui ! La mer m'a emporté, je me suis perdu. Expliquais-je le plus calmement possible -Vous voulez du manger ? Essaye-t-elle de s'exprimer-Oui, s'il vous plait. Et de l'eau. La femme se lève, et s'adresse en Anglais à l'homme. Celui tourne les talons et écoute l'ordre donné -Vous voulez une barque ? Je fronce les sourcils, pensant d'abord avoir mal compris. -Une barque ? Répétais-je doucement -Oui pour que vous, rentrer chez vous. L'homme revient avec un morceau de pain et un verre d'eau que j'attrape presque sauvagement sans pour autant oublier de le remercier en anglais. -Pouvez-vous m'aider ? Dis-je après avoir croqué plusieurs bouchés et bu le verre d'une seule traite. Il faut que je retourne sur la côte, en Espagne. La dame secoue la tête négativement -Pas possible madame. Nous allons en Afrique et pouvons pas transporter étrangère. Vous devoir partir, mais possible que nous donnons une barque avec un peu de nourriture pour pouvoir rentrer à votre maison. -Non, je ne peux pas retourner seule dans l'eau. Je vais me perdre et ne jamais me retrouver ! Commençais-je a paniqué -Mon mari n'aime pas les étrangers. Vous devoir partir au plus vite avant qu'il voit présence de vous. Sinon lui s'énerver et jeté à l'eau sans manger ni barque. Je regarde cette femme, de façon ébahi. Elle ne va même pas m'aider ? Elle va vraiment laisser une adolescente en pleine mer ? -La mer est calme aujourd'hui et le jour suivant. Poursuit-elle. Suivre le courant et vous arrivez à côté Espagne en deux jours maximum. -Je... Je ne peux pas Madame, j'ai peur seule ! J'ai seulement 18 ansLa dame hausse les épaules en parlant à l'anglais de tout à l'heure. -On va porter la barque et le manger. 3 Bouteilles d'eau, et plusieurs boites de manger. Vous avez pour au moins 5 jours. -Non, s'il vous plait ! Suppliais-je en pleurant. Ne me laisser pas ! Amener-moi ! Je me ferais discrète, c'est promis ! Un homme de l'équipage hurla quelque chose, et la femme sursauta en se tournant vers moi -Mon mari, vous, monter dans la barque vite ! Bon voyage jeune femme. J'ai à peine le temps de réaliser, que me voilà dans la barque, mon bateau gonflable sous la main, et descendu en pleins dans la mer. Je regarde en bas du bateau cette femme. Comment ose-t-elle ? Comment a-t-elle pu m'abandonner sans le moindre scrupule ? Je lui lance des injures, des grossièretés et même l'anglais qui ne parle pas Français se doute des mots que je hurle. Mon taux de survie est descendu après cette fausse joie. Je la hais. Je hais les humains. Je hais ce monde, et ce destin ! Les humains sont si égoïstes, prétentieux et insouciants ! Un animal lui, m'aurait aidé. Un chien aurait plongé à ma rescousse, et même un chat aurait miaulé pour avertir de ma présence en mer. Les animaux ont bien meilleur morale que nous, et à leurs façons ils sont tellement plus intelligent de nous.Des larmes salées perlent sur mes joues. Comme si la mer n'était pas assez salée... Je ferme les yeux en pleurant dans cette petite barque blanche. Elle n'a même pas eu le temps de me mettre de la nourriture ni même de l'eau. Bercé par les vagues, je me décide d'ouvrir les yeux. Quel ne fut pas ma surprise en me retrouvant dans mon matelas. Où est donc la barque ? Il me fallut une bonne grosse minute pour réaliser : je me suis endormie, et ceci était un rêve. Il n'y a jamais eu de bateau, jamais eu 95% de survie. Par contre moi perdu en mer, c'est bien réel... Puis-je vraiment m'en sortir ou faut-il tout abandonner maintenant ?

XXX

Fausse joie, et oui malheureusement. Un petit commentaire pour me donner vos avis ? ♥

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⏰ Last updated: Feb 20, 2020 ⏰

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Perdu en merWhere stories live. Discover now