Un toit rouge

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Je regarde par cette fenêtre. Dehors il fait beau mais pas chaud pourtant le ciel est bleu. On pourrait se croire en été, les saisons nous trompent dites moi?! * insérer des rires de Sitcom *
En regardant ce temps, je sens déjà la brise gelée fouetter mon échine tandis que les rayons du soleil me brûleront, mon visage, comme ma rétine d'ailleurs.
M'imaginer coincée dans ce paradoxe chaud/froid me rappelle le temps où tout était plus grand.

Mes fossettes se montrent histoire d'un instant, le temps de me dire que je ressemble à une folle qui sourit dans le vide.

Ma vision revient l'espace d'une seule et trop longue seconde contre ce mur juste blanc. L'horloge qui y loge m'indique que le temps a décidé de devenir un escargot octogénaire asthmatique. Je reporte donc toute mon attention sur ce qui se passe autre que dans cette salle juste blanche.
Le ciel est encore est toujours bleu, aucun nuage n'a décidé d'apparaître pour faire tache sur cet aplat qui commence à me donner un mal au crâne tellement il est intense. Je baisse mes yeux pour qu'ils sautent de maison en maison, celles qui s'étendent derrière la vitre, là où le bruit ne se résume pas à tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac.

Je suis stoppée dans ma course folle.

Rouge, rouge comme une tomate gorgée de soleil ( ce qui est le cas de cette maison ), c'est la couleur des tuiles de ce toit à deux versants qui m'arrête comme un stop écrit blanc sur rouge sur une route où l'on roule à cent-vingt. Cette teinte contraste d'avantage avec le bleu uniforme du ciel, il ne passe plus inaperçu parmi les tas de béton maintenant que je l'ai capturé dans ce paysage où il se la jouait Charlie avant, avant... Je le regarde de long en large lui laissant tout le plaisir de s'imprimer dans ma tête, d'être gravé sous mes paupières lorsque je les ferme et de prendre le rôle des rayons de soleil en brûlants ma rétine de par l'intensité de sa couleur. Je le mate comme on le ferais avec un beau cul que l'on aperçoit dans la rue, je lui vole littéralement son intimité.

La lumière tapant sur lui chasse le courant d'air du paradoxe d'avant, me donnant juste envie d'aller m'allonger sur ses plaquettes de terre et de sentir les parcelles de ma peaux non couvertes brûlées par ces dernières. Comme brûlées au fer rouge. Et transpirer à en mouiller tout mon débardeur, étouffer dedans n'ayant pas un seul vent frais.

J̶e̶ ̶d̶o̶i̶s̶ ̶v̶r̶a̶i̶m̶e̶n̶t̶ a̶v̶o̶i̶r̶ ̶e̶n̶v̶i̶e̶ ̶d̶e̶ ̶s̶o̶r̶t̶i̶r̶ ̶d̶e̶ ̶c̶e̶t̶t̶e̶ ̶s̶a̶l̶l̶e̶ ̶j̶u̶s̶t̶e̶ ̶b̶l̶a̶n̶c̶h̶e̶ ̶p̶o̶u̶r̶ ̶a̶v̶o̶i̶r̶ ̶u̶n̶ ̶d̶é̶l̶i̶r̶e̶ ̶d̶e̶ ̶m̶a̶s̶o̶.̶.̶.̶

FacinorumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant