Un Monde Perdu

Léo

Le silence écrase, étouffe, ridiculise le bruit des vagues. Il rend muet la vie. Au loin, une lionne surgit. Les courbes de son corps se devine au zénith de notre étoile. Elle semble portée par l'eau, comme ne faisant qu'un avec cet élément. Doucement, cette ombre se rapproche, ses traits se font plus détaillés. À première vue, on pourrait penser à un mirage tant sa vue est fantastique. Aussi envoûtante que dans les contes de notre enfance, la sirène s'avance, elle effleure du pied le rivage, quitte son habit d'eau, se remplit de lumière. Sa peau brille de mille diamants anodins, de cette poussière dont se servent les enfants pour construire leurs palais éphémères. C'est alors que la vie reprend. Que le bruit revient. Comme si le cœur du monde avait retenu une pulsation, le voilà reparti. Léo est toujours là, au milieu de ce monde si bruyant et pourtant si vide. La chaleur du soleil éclaire sa peau caramélisée, la douceur du vent soulève ses cheveux couleur ébène. Elle semble apaisée, elle paraît en phase avec son environnement. Comme si rien de plus n'existait que cette plage.
Pourtant, Léo sait que le danger la guette. Il est là dans l'ombre du soleil, il la regarde, l'observe depuis longtemps. Il va bientôt venir, tout lui prendre, lui retirer toute parcelle de vie. L'échéance approche, le vent se lève, la température augmente, la terre tremble, et Léo tente de contenir ses larmes, ces précieux cristaux d'eau pour lesquels elle se bat. Parce que Léo a une mission, elle vit et respire au rythme de ce que la nature lui a donné. Ce pouvoir, celui des 5.