Un Monde Perdu

Sam

On étouffe ici. Est-ce dû aux grands bâtiments, à la pollution ou au manque d'espace ? Les Hommes ne se marchent plus dessus, désormais, ils se piétinent, ils se bousculent, ils fusionnent les uns avec les autres. Le respect s'est effacé face à la pression humaine. Cette pression qui veut que l'on soit le premier, le meilleur, le plus efficace, le plus rapide. Sam n'est pas de ceux là. Elle aime les grands lieux où l'on respire, les plages où l'on court, les montagnes où l'on crie. Elle apprécie pourtant les petits espaces aussi, ceux où l'on s'adapte, que l'on découvre dans les détails. Elle aime que tout soit observable, que tout soit contrôlable. Non, ce qui effraie Sam ce sont les Hommes. Ils sont imprévisibles et angoissants. Les Hommes prennent beaucoup de places, même quand il y en a plus, ils en arrivent à en trouver. Sam, elle ne prends pas de place. Elle est menue, petite, discrète. Même sa voix se fait petite, écrasée par le tumulte de la grande ville. Ce n'est pas aisé pour Sam de se faire une place là où il n'y en a plus. Pourtant elle doit se faire violence pour exister. Elle doit sortir des sentiers battus, de son confort si simple, si vaste. Elle doit s'acclimater à la grande foule, prendre le risque de disparaitre au coeur de ce capharnaüm. C'est ainsi que les choses doivent se passer, pour éviter que l'espace ne vienne à nous manquer, à disparaître. C'est sa destinée, ce pourquoi elle est née, ce pourquoi elle est faite, ce pourquoi elle détient ce pouvoir. Celui des 5.