Seul (BXB) [ En Pause ]

-Chapitre 7-

Samedi, 9 Novembre.
Le matin.

Le réveil de Petyr accomplit sa mission.
Ils nous avaient tous les deux réveillé.

- Il est quelle heure ?  Dis-je en tentant de sortir du lit de Petyr.

- On est samedi, il n'y a pas d'heure. Répondit mon ami en se replaçant pour mieux dormir.

- J'avais oublié ce détail, marmonnai-je en me levant et commençant à m'habiller encore à moitié assoupi.

Une fois habillé, je pris mon téléphone posé sur la table de chevet de mon ami. J'avais reçu un message de ma mère me demandant à quelle heure je rentrerais. Elle l'avait envoyé tard dans la soirée, et je ne l'avais pas vu. Je devais me dépêcher avant qu'elle ne découvre mon mensonge.

-Merci de m'avoir accueilli en tout cas, déclarai-je à Petyr tout en rassemblant mes dernières affaires pour partir.

- Je vais te jeter dehors si tu continues à pas me laisser dormir, rétorqua mon meilleur ami d'une voix endormie.

- Je vais rentrer chez moi, concluais-je.

Petyr se releva d'un coup de son lit, quittant son apparence de personne endormi. Je le regardais, étonné par ce changement soudain d'énergie.

- Attend, tu viens à la soirée au moins ?! 

- Ouais, répondis-je d'un ton ennuyé.

- Jure ? Je t'attendrai là-bas alors. J'ai un super truc à te dire en plus. 

J'étais soudainement intrigué par l'annonce de Petyr. Néanmoins, ce dernier refusa totalement de me révéler quoique ce soit à ce propos. Je finis par l'accepter, attendant la soirée pour savoir de quoi il s'agissait.

***

J'arrivai chez moi vers  8 heures du matin, il était encore tôt. J'étais parti de chez Petyr sans même déjeuner afin d'arriver au plus vite chez moi et d'ainsi apporter plus de crédibilité à mon mensonge auprès de ma mère. En parlant de ma mère, je ne la trouvais pas dans le salon. Elle devait encore être en train de dormir.

Je me dirigeai vers sa chambre pour vérifier si elle était effectivement encore au lit. J'ouvris la porte doucement, essayant de ne pas faire de bruit, et jetai un coup d'œil à l'intérieur. Elle était là, elle dormait. Mais elle dormait avec un homme.

J'étais troublé, ma mère ne m'avait jamais parlé du fait qu'elle fréquentait quelqu'un d'autre. Pourquoi me le cachait-elle ? Depuis quand cela durait-t-il ? Était-ce la raison pour laquelle elle m'avait envoyé ce message hier soir ?

Déconcerté par ce que je venais de découvrir, je refermai silencieusement la porte de sa chambre et quittai rapidement mon appartement. J'avais besoin de prendre l'air et de laisser mes pensées se calmer. Les révélations concernant ma mère et cet homme inconnu m'avaient bouleversé. Je me sentais trahi et déstabilisé, me demandant depuis combien de temps elle avait caché cette relation.

***

J'entrai dans le café où Alexia et moi avions l'habitude de venir. Je m'installai dans un coin tranquille, souhaitant profiter de quelques moments de solitude après avoir commandé mon déjeuner. Cependant, ma tranquillité fut rapidement interrompue par la présence d'une personne que je reconnus immédiatement. 

- Ander ! Je ne te vois jamais ici, s'exclama une insupportable voix féminine.

C'était Emma,l'ex-meilleure amie d'Alexia, une brune aux cheveux courts et au visage excessivement maquillé. Leur amitié s'était effondrée l'année dernière suite à une dispute. Apparemment, Emma avait des sentiments pour un certain Maxence, mais celui-ci préférait Alexia, c'était par ailleurs son ex. Ma petite amie, respectant les codes de l'amitié, avait mis fin à toute relation avec Maxence. Depuis lors, Maxence me déteste et ceci car je lui ai ''piqué" sa copine et Emma en profite pour m'insulter dans mon dos afin d'avoir les faveurs de ce dernier. Ironiquement, Maxence et Emma étaient maintenant des "sex-friends". Maxence prétendait aimer Emma, mais refusait de s'engager avec elle, l'utilisant simplement pour satisfaire ses besoins sexuels. En somme, c'était un véritable chaos, toutes ces histoires.

- Ok, répondis-je d'un ton neutre ne souhaitant pas m'engager davantage dans la conversation.

- Ça va ? Tu viens à la soirée de Laura, demanda Emma

- Je sais pas.

- Tu veux qu'on y aille ensemble ? Tu pourrais venir me chercher, proposa-t-elle.

- Non, j'accompagne déjà Alexia, mentis-je sans hésitation.

Je remarquai immédiatement le changement d'expression sur le visage d'Emma dès que j'ai mentionné le nom de ma petite amie. Sa jalousie était évidente et difficile à dissimuler. C'était pathétique.

- T'es sûr ? dit-elle en passant sa main par-dessus la mienne.

Je retirai rapidement ma main, j'étais traversé par un sentiment de dégout à l'égard d'Emma. Je pensais qu'elle avait atteint le fond, mais elle semblait toujours prête à descendre encore plus bas. 

- Tu me fais pitié Emma, commençais-je en arborant un sourire méchant, T'as pour objectif de donner ton cul à tout ce qu'Alexia a touché pour te faire valoir comme elle ?  Abandonne Emma, tu ne seras jamais elle, concluais-je.

- T'es qu'un chien, répondit-elle les yeux embués de larmes. 

Elle se leva brusquement et partit, mais avant de s'éloigner complètement, elle revint sur ses pas pour me gifler violemment avant de reprendre son chemin. Je restai perplexe, me demandant si je l'avais vraiment mérité.

Je soupirai en regardant ma nourriture qui commençait à refroidir. C'était sûr maintenant, je détestais Emma et elle me détestait tout autant. Mes mots avaient peut-être été durs ou méchant, mais elle était venue au mauvais endroit au pire moment. J'avais besoin de me défouler sur quelqu'un suite aux événements de ses deux derniers jours et elle s'était docilement présenté devant moi. Je devais avouer que mon but premier en réagissant ainsi n'était pas de défendre Alexia, mais cela m'arrangeait.

J'entamai enfin mon déjeuner après une courte réflexion qui fut interrompue par le bruit d'une notification provenant de mon téléphone. C'était Alexia :

" J'espère que tu viens toujours à la soirée <3"

Je répondis par un simple :

" Oe. "

J'attendis quelques dizaines de secondes devant l'écran de mon portable une réponse qui ne parvint jamais. Quand je relus mon message je me rendis compte que j'avais fait preuve de froideur sans le vouloir. Espérant qu'Alexia n'allait pas me tenir rigueur de ça, j'éteignis mon téléphone et décidai qu'il était temps de rentrer chez moi.