Chapitre 16: RIP le chat et l'étrange Alix

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    Étant arrivée en retard, Olive était partie en pause déjeuner un peu plus tard que Sasha, qui devait retrouver son père avant la réouverture à quatorze heures tapantes. Elle se retrouvait donc seule avec son pauvre sandwich et sa petite canette, assise sur l'une des quelques places servant de parking, juste devant la devanture, profitant du soleil. Elle avait toujours trouvé agréables les petits rayons qui venaient chauffer sa peau, la caressant. C'était simple, dans ces cas-là, cette chaleur lui rappelait celle d'un gros câlin réconfortant. Chose dont elle avait bien envie depuis longtemps, elle ne le cachait pas.

Le sandwich avait un goût insipide, il était sec et des morceaux se coinçaient dans sa gorge. Mais ayant l'habitude, Olive le mangea sans même grimacer, se contentant de faire passer le tout en vidant la moitié de sa canette d'une traite.

« Dites madame... » fit alors une voix dans son dos. « Vous rouvrez quand ? »

Olive s'empressa de totalement finir sa bouche et, toujours assise sur la bordure du trottoir, elle se tourna et leva les yeux pour se retrouver face à son interlocuteur, qui se trouvait être un jeune garçon d'une dizaine d'années, peut-être treize ou quatorze, quinze grand maximum.

« On rouvrira à quatorze heures. » répondit-elle. « Ça fait quand-même un sacré bout de temps d'attente, tu devrais rentrer chez toi et repasser plus tard. »

Elle lui sourit gentiment mais sa réponse ne sembla pas satisfaire le jeune garçon, qui murmura un petit « oh » déçu avant de se frotter les yeux. Olive se leva, la mine soudainement soucieuse :

« T'as pleuré ? » demanda-t-elle en le dévisageant.

Le garçon baissa la tête, cachant presque entièrement son nez boutonneux :

« Ou... Ouais. Je plaide coupable. » finit-il par avouer, visiblement mal-à-l'aise.

« Tu viens de rentrer de l'école ? Tu as eu des problèmes là-bas ? » s'inquiéta la jeune femme en posant une main sur son épaule, se penchant légèrement pour se mettre à sa hauteur.

Mais le collégien fit 'non' de la tête :

« Pas aujourd'hui... J'y suis pas allé... En fait je... »

Il se remit à pleurer et Olive, en pleine crise de compassion et parce qu'elle en avait bien envie aussi, le prit contre elle après un instant d'hésitation. Bien évidemment que c'était bizarre. Mais que ce soit l'un ou l'autre, aucun ne se plaignit de l'étreinte, Olive parce qu'elle en rêvait et le garçon parce qu'il la trouvait malgré tout fort jolie et que ce n'était pas tous les jours qu'une 'grande' le câline si spontanément :

« Hé, petit... Pleure pas ! Qu'est-ce qui se passe ? Tu veux que j'appelle quelqu'un ?

_Mon chat est mort ! » sanglota le gamin en s'accrochant à elle, de lourdes larmes coulant le long de ses joues et venant se perdre contre le col de son t-shirt. « C'était mon meilleur ami et il est mort cette nuit ! Papa est en train de creuser un trou dans le jardin pour l'enterrer et je voulais aller lui acheter ses friandises préférées au cas où il aurait faim sur la route le menant au paradis des chats ! »

Il avait de la morve plein le nez et Olive le prit aussitôt en pitié :

« Oh... Je suis désolée pour toi... Je... »

Elle eut un court laps de réflexion avant de le reculer pour le regarder et reprendre :

« J'ai les clefs. Si tu gardes le secret, je peux te donner les friandises qu'aimait ton chat. Comme ça tu pourras les lui donner avant que ton père rebouche le trou. D'acc ? »

Le garçon la regarda avec des yeux brillant de douceur, la bénissant intérieurement, et hocha sa tête aux cheveux sombres, reconnaissant :

« Ce serait très gentil, m'dame.

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