Chapitre 11

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Les vacances étaient passées très rapidement, c'était déjà le moment de reprendre la direction de Clermont-Ferrand. Pour me rendre à Clermont, au retour je prenais le bus, plus de cinq heures de route, c'est assez long, mais ça me permit de réfléchir à beaucoup de choses, comme par exemple sur ma situation vis-à-vis d'Ambroise, je pense qu'il faut que soit fixé sur la relation possible avec lui, si cette dernière sera simplement amicale ou un peu plus « avancée ». J'atteignis ma destination à une heure assez tardive, et je parti rapidement me coucher, ayant cours tôt le lendemain matin.

On est lundi matin, il est 6h et je me lève afin de me préparer à aller en cours, les vacances ont vraiment été trop courtes. Une fois prêt, je parti en direction de l'arrêt de bus et pris le bus en direction de l'université. Aujourd'hui, c'était un cours intéressant sur le monde ouvrier au XIXe siècle. Après ce cours magistral, je sortis de l'amphithéâtre et me dirigea vers le restaurant universitaire le plus proche. Sur le chemin, je remarquais une personne qui était dans mon groupe de travaux dirigés, un certain Léo. Il était dans une situation assez compliquée, il était face à une autre personne que je ne connaissais pas, le ton montait entre eux. Je m'approchais, allant dans la direction du restaurant. J'entendis alors des propos visant Léo : « petit pédé », « sale tarlouze, tu fais honte à tout le monde », « tu ne devrais même pas exister, tu es une sale vermine ». Ce gars commençait à s'en prendre physiquement, je décidais alors d'intervenir. Je le vis décocher un coup de poing dans le ventre de Léo. Je poussais donc l'agresseur de Léo, qui fut surpris de mon arrivée. Le gars me fixa et me jeta un regard hautain puis fit de même avec Léo et ensuite il partit. Après le départ de ce gars, Léo éclata en sanglots. Je le pris alors dans mes bras pour essayer de le réconforter, bien que nous ne soyons pas proches. Il cessa de pleurer et nous nous dirigeâmes vers le restaurant, une fois assis à table, ses sanglots recommencèrent à tomber, et je le repris de nouveau dans mes bras. Une fois dans mes bras, je le sentis tout tremblant et il se mis à pleurer encore plus fort.  C'est à ce moment qu'il balbutia quelques mots :

-Merci beaucoup de m'avoir aidé, je suis vraiment désolé que tu ais eu à intervenir et je suis désolé de pleurer comme ça

Je tentais alors de le réconforter tant bien que mal :

-Ne t'inquiète pas pour ça, tout ce qui m'importe est de savoir si tu vas bien.

-Oui merci de m'avoir aidé, ça va un peu mieux maintenant qu'il n'est plus devant moi, mais j'en ai marre de tout ça, je n'en peux plus

-Tu sais que tu peux me parler librement si tu as besoin, tout ce que tu me diras restera entre nous, tu peux me faire confiance là-dessus, lui dis-je en le regardant droit dans les yeux.

-En fait ça fait un moment que ça dure, ça a commencé au début de l'année, une rumeur lancée par certaines personnes qui étaient dans mon lycée disait que je suis gay, et des personnes sont venues me poser la question au début d'année ici. Or, je n'ai pas cherché à me cacher, je ne voyais pas l'intérêt de cacher le fait que j'étais homosexuel, de plus ces personnes semblaient plutôt dignes de confiance, sauf qu'au final ces personnes étaient loin d'être dignes de confiances et surtout l'une d'entre elles, le gars que tu as vu tout à l'heure, qui ne fait que m'insulter depuis ce jour-là, de me suivre partout, de me menacer, de mettre des inscriptions obscènes sur mes affaires, de m'agresser physiquement aussi. Je n'en peux plus, je ne sais pas comment faire pour arrêter tout cela, je n'en peux plus des moqueries, des insultes, des coups, me confiait Léo, alors que ses sanglots redoublaient en intensité.

-Ah oui en effet je vois, et il n'y a jamais personne qui intervient quand il vient t'insulter ou te frapper ?

-Non, tu es le tout premier à intervenir, ça m'a dailleurs étonné que quelqu'un intervienne. D'ailleurs pourquoi tu es intervenu ?

-Je suis intervenu car j'ai entendu ce qu'il te disait mais aussi le fait qu'il commençait à frapper et j'ai déjà connu une situation plutôt similaire, du coup je ne pouvais pas faire autre chose qu'intervenir.

-Comment-ça tu as connu une situation similaire ?

-L'année dernière, au lycée, je me suis fais insulter et frapper parce que des personnes ont entendu que j'étais gay.

-Et c'était vrai le fait que tu sois homo ?

-Oui c'est vrai, et mon meilleur est intervenu pour me sortir de la situation, ils étaient deux à me frapper et personnes n'intervenait. Et tout ça a eu lieu quelques jours avant le bac Le proviseur nous avait tous convoqué dans son bureau, et il a appelé nos parents, ma mère à assez mal réagit, m'a en quelques sortes mis dehors parce qu'elle a appris que j'aimais les mecs, du coup après mon bac, je suis parti vivre chez mon père.

-Ah mince, je suis désolé que ta mère l'ait mal pris, me dit-il avec un regard compatissant. Mais tu vois tu es bien la première personne avec qui je me sens libre de parler de ce type de sujet. Moi aussi je me suis fais virer de chez moi quand mes parents ont appris que j'étais gay, mais je pense que la situation va évoluer, actuellement je suis chez mon oncle, mais mes parents ont des attitudes envers moi qui évoluent, ils font des pas vers moi. Enfin bref ils semblent avoir une attitude qui évolue envers moi et mon homosexualité.

-Ah j'espère vraiment pour toi que ça va évoluer, que ça ira mieux avec tes parents. Mais en tout cas n'hésite pas si tu as besoin d'aide, de parler, tu peux compter sur moi.

-Merci beaucoup Antoine. Bon je crois qu'il va falloir que l'on retourne en cours

-Oui on va y aller.

Nous repartîmes en cours et ayant les mêmes cours, Léo et moi restâmes ensemble jusqu'à la fin des cours, ce qu'avait dû remarquer la personne qui s'en était pris à Léo à midi. A la sortie des cours, j'entendis une personne me dire :

-Bah alors comme ça on défend une petite tapette, ah mais j'ai compris pourquoi, tu es une petite tafiole toi aussi ! Tu aimes bien t'en prendre c'est ça ? Ça me dégoute vraiment des vermines comme toi.

Je ne répondis pas à cette provocation et continua mon chemin jusqu'à l'arrêt de bus.

Ce que je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant