Ce que je suis

Chapitre 5

Le jour se lève, je suis dans les vapes, mais d'un coup je regarde mon tél et remarque que j'ai raté mon réveil et que mon bus est dans 20 minutes, je pars donc à la hâte prendre une douche et me préparer afin de partir en cours. Je prends un gâteau au passage et me dirige avec hâte à l'arrêt de bus. Une fois dans le bus, je cherche du regard s'il n'y a pas un visage familier et je remarque que Ambroise est au fond du bus, mais il est endormi, d'ailleurs il est hyper mignon comme ça. Ce n'est pas possible, je crois que je suis en train de réellement craquer pour lui. Il se réveille et vois que je le fixe et me fait signe de le rejoindre au fond du bus. Je le rejoins donc, et il me dit :

-Bah alors comme ça on me fixe quand je dors.

-En même temps tu aurais vu ta tête, tu aurais rigolé, lui dis-je en me retenant déclater de rire.

-Mais en plus tu te moques de moi, non mais je rêve, me dit Ambroise avec un sourire en coin, quel sourire magnifique.

Nous atteignîmes l'arrêt de bus du lycée, et nous fûmes rejoint par Lucas, qui arrivait vers nous, enjoué. D'un pas assuré, Lucas nous rejoint et dit :

-Salut les gars, ça va ?

-Oui ça va et toi ? répondit Ambroise.

-Très bien, merci, dit Lucas. Et toi Antoine ?

-Ça va bien frérot, lui répondis-je.

Nous fûmes bientôt rejoints par Houssem, Alexis, Carla et Emma. En voyant Emma arriver, Lucas afficha un très grand sourire et couru vers elle afin de l'embrasser. Je ne l'avais jamais vu ainsi jusqu'à maintenant.

-Eh ben, j'en connais deux qui étaient pressés de se retrouver, fît remarquer Alexis.

-Oui, en effet, ils sont trop mignons, lui répondit Houssem.

-Eh ben au moins eux ils sont normaux, ce n'est pas comme ces deux filles là-bas qui s'embrassent comme ça, devant tout le monde, c'est vraiment ignoble, c'est contre-nature, dit Alexis en pointant du doigt un couple de filles un peu plus loin sur un banc.

-Je suis totalement d'accord avec toi, je ne comprends pas comment on peut être comme ça, enchaîna Houssem.

Je me sentis vraiment mal à l'aise et je remarquai également que Lucas n'était pas totalement à l'aise avec ce type de sujet. Cependant il enchaîna :

-Ce n'est pas si gênant que cela, ils ne font de mal à personne, mais bon c'est vrai quand même que ce n'est pas agréable à regarder, je préfère quand c'est un mec avec une meuf qui s'embrassent.

-C'est clair que c'est plus agréable de voir un mec et une meuf qui s'embrassent, je trouve ça dégueulasse deux meufs ou deux mecs qui s'embrassent, réagit Houssem.

Je me sentais vraiment mal d'entendre de tels propos et je me sentais visé par ces derniers.

-Je suis totalement daccord avec toi, je ne comprends pas comment on peut faire de telles choses, réagit Carla.

Je remarquais qu'Ambroise était également assez gêné et énervé par ce sujet de discussion. Nos regards se croisèrent, peinés, et il s'éloigna du groupe. En le voyant s'éloigner, je parti également avec lui, ne voulant plus être confronté à ces discussions épuisantes et énervantes. Au moment où je m'apprêtais à aller lui parler, Lucas vint me rattraper pour aller en cours. Je vois alors Ambroise s'éloigner.

-Désolé pour ça, tu sais que je ne partage pas du tout leur point de vue, mais ça m'énerve tellement que je préfère ne pas rentrer dans la confrontation avec Carla, Alexis et surtout Houssem, me dit Lucas.

-Ne t'inquiète pas, je comprends bien que ce n'est pas non plus ton point de vue, et moi aussi ça m'énerve tellement que j'ai préféré m'éloigner, lui répondis-je.

-Oui j'ai vu ça frérot, ça semblait être le cas d'Ambroise aussi, je me trompe ? me demanda Lucas.

-Il semblerait oui, mais je n'en suis pas certain, il s'est assez rapidement éloigné et on n'a pas pu se parler, dis-je à Lucas.

La sonnerie retentit et nous partîmes en cours de maths, cours qui s'annonçait vraiment passionnant Pendant le cours je ne fis que « sonder » du regard Ambroise, qui semblait dans son monde, très ennuyé par le cours. En voyant que je regardais dans sa direction, il me sourit. A ce sourire, je répondis par un grand sourire. Il est tellement craquant quand il sourit, et soudain je me souviens de sa réaction de tout à l'heure lors de la discussion, peut-être signifie-t-elle qu'Ambroise est gay ou qu'il est ouvert d'esprit. Cette pensée me donne encore plus le sourire. C'est à ce moment que je croise le regard de Mme Berthum qui me fait signe de passer au tableau corriger l'exercice. Elle est toujours là pour m'embêter celle-ci, et en me levant au tableau je vois Ambroise m'encourager avec son plus beau sourire, tandis que Lucas pouffe de rire du fait que la prof de maths me demande de corriger un exercice que je n'ai pas fait.

-Alors Lucas, ça vous fait rire ? demanda Mme Berthum.

-Non madame, lui répondit Lucas qui interrompit brutalement son rire.

-Tant mieux, comme ça vous pourrez corriger l'autre exercice, lui dit la professeure de maths avec un sourire narquois.

Je regardais alors Lucas avec désolation, mais en croisant nos regards, nous avons manqué de peu d'éclater de rire. Cette correction d'exercices s'avéra être un échec pour nous deux, ce qui ne manqua pas d'agacer notre professeure de maths. Au moment où nous retournions nous assoir, Ambroise m'interpella :

-Il faudra que je te parle à la fin des cours si ça ne te dérange pas.

-Avec grand plaisir Ambroise, lui répondis-je avec un grand sourire.

-Ok, à tout à l'heure Antoine, déclara Ambroise.

Je me replongeais alors dans ce cours tellement ennuyant. Mon esprit était ailleurs, occupé à penser à ce que m'avait dit Ambroise et à me demander ce qu'il pouvait bien avoir à me dire. Le cours passa lentement, mais une fois le cours terminé, je sortis de la salle de cours et attendis Ambroise. Quand je l'aperçus sortir de la salle et s'approcher de moi, je sentis l'angoisse m'atteindre rapidement, un sentiment de peur, de stress, que je ne peux contrôler. Une fois arrivé à mon niveau, il dit, avec un air gêné :

-Je suis désolé pour tout à l'heure, d'être parti aussi précipitamment.

-Ne t'inquiète pas Ambroise, tu n'as pas à t'excuser pour ça, lui répondis-je afin de tenter de le rassurer.

-Tu sais ce n'est pas contre toi que je suis parti tout à l'heure, mais ce type de sujet m'énerve, ça m'exaspère les personnes qui ont de telles pensées, dit Ambroise.

-Oui j'ai cru comprendre cela en voyant ta réaction, ne t'inquiète pas ça m'énerve aussi ce type de sujet, lui dis-je conciliant.

-Moi c'est un sujet qui me touche particulièrement, j'ai un ami qui a été harcelé il y a quelques années parce qu'il était gay, et il en a énormément souffert, et ça me révolte de telles attitudes, et c'est pour cela que j'ai réagis comme ça ce matin quand Alexis, Houssem et Carla ont discuté de ce sujet, ça m'a énervé et j'ai préféré m'éclipser parce que ça m'a rappelé de mauvais souvenirs avec mon ami, m'informa-t-il avec beaucoup d'émotion dans sa voix.

-Je te comprends totalement, ça me révolte aussi de telles attitudes même si je n'ai pas les mêmes raisons que toi, lui répondis-je, compatissant.

-Désolé Antoine, mais je vais devoir y aller, à plus, me dit-il avant de partir rejoindre une voiture sur le parking du lycée.

Après cette discussion qui m'a remué, je partis rejoindre Lucas à l'arrêt de bus et au moment où j'atteignis l'arrêt de bus, mon bus arriva. Je dis au revoir à Lucas et pris mon bus pour rentrer chez moi.