CHAPITRE 1
Khadija n’a jamais douté de sa capacité à séduire la gente masculine. Elle était grande de taille avec un teint bien clair, un grand postérieur avec des hanches rebondies. Elle représentait le fantasme de plusieurs hommes de son pays. Elle n’avait pas toujours été cette fille sur qui on se tourne sur son passage, cette fille qui avait gravi les échelons de la société en moins de quatre ans. Aujourd’hui, elle vit dans son appartement avec… Bref, famille, elle n’en avait plus, il l’avait rejeté depuis des années déjà à cause d’une imprudence.
Elle montait les escaliers avant d’entrer dans un bureau sans toquer.
—Vous m’avez appelé ? Demande-t-elle à celui qui se trouvait face à elle.
—Oui, ferme la porte baby.
Hum, oui depuis deux ans déjà qu’elle entretient une liaison avec son Dg, non pas liaison proprement dite, mais qu’il lui courait après et ça va faire un mois qu’elle a jugé bon de lui donner une chance.
—Tu me veux quoi ? Crache-t-elle à son habitude.
—Je veux juste discuter avec toi ma chérie, répondit-il d’une voix douce.
—Ici, on est au bureau, les “ma chérie” et autres ne marchent pas.
—Mais…
Elle se trouvait déjà dehors avant qu’il ait fini sa phrase. Parfois, elle se demandait si les hommes avaient vraiment des cerveaux, parce qu’il faut être fou pour tromper sa femme. Bon, déjà que le DRH ne le portait pas dans son cœur, ce qui la laissait de marbre mais en plus aucunes de ses collègues n’étaient de gaieté de cœur à lui laisser une chance. Mais elle s’en fichait royalement. C’est vrai que ce n’est pas par niveau de compétences, qu’elle se trouvait admis dans ses lieux, mais bien sûr par relation.
Khadija traverse les couloirs sous les yeux admiratifs des hommes et sous le gloussement des femmes.
—Tu ne cesseras de m’épater toi, lui dit sa seule amie et collègue Fatima.
—J’ai fait quoi encore ? Lui répond —elle en s’asseyant devant son bureau.
—Tout le monde chuchote ici que le Dg est sous tes charmes.
—Pff, comme si ça datait d’aujourd’hui, balance-t—elle des mains.
—Non mais et si ça tombe dans les oreilles de sa femme ?
—Je m’en fous, c’est avec son mari qu’elle va le régler mais pas moi.
—Bref, et mon filleul ? Demande Fatima pour passer à autre chose.
—Oh, toujours aussi turbulent. Parfois j’ai juste envie de le mettre en internat, mais à chaque fois il me fait sa victime.
—lol, il n’est pas ton fils pour rien. Sinon il a arrêté de demander après son père ?
Khadija la fixa avec véhémence, c’est un sujet qu’il ne faut surtout pas aborder et Fatima le savait très bien.
—Oh excuse, le sujet qui fâche, calma celle—ci.
—Bref, retourne dans ton bureau, je n’ai pas envie que monsieur grognon passe ici et nous voit en pleine palabre.
—Oh, tu dis vrai, à plus tard alors. Dit celle—ci en sortant de son bureau.
Elle sourit en pensant à la tête de monsieur grognon, leur Directeur des ressources humaines (DRH). Ce mec était tellement sérieux qu’elle se demandait parfois s’il lui arrivait de sourire. Toujours le visage bien fermé, mais elle s’est donnée pour mission de briser ce glace et tant qu’elle s’appellera Khadija, elle allait y arriver. Ce n’était qu’une question de temps.