Chapitre 1

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Je ne sais pas si c'est cette soif, immense, ou ce mal de crane olympien qui me tire de mon lourd sommeil. Mais quand j'ouvre enfin les yeux, c'est un soleil brûlant qui m'accueil jovialement, m'obligeant à refermer mes paupières tout aussi rapidement que je les avais ouvertes. Douloureuse, je roula sur le ventre en grognant. La joue plaquée dans la poussière, j'observa quelques secondes mon souffle soulever des morceaux de Nzey. Des morceaux de ma terre.

Enfin... Je me redressa brutalement.



Je ne sais pas ce qui est plus important dans la vie. La vie elle-même, soit l'instant présent. Ou la somme cumulée des souvenirs de notre passage dans celui-ci. J'espère ne pas confondre mon identité avec mon moi de maintenant et celui d'hier. Ou d'avant-hier.

Je suis obligée d'en arriver à ce type de réflexion. Obligée car je fixe mon horizon avec les yeux vides de celle qui a perdu quelque chose. Quelque chose de très précieux, sans aucun doute.

Après, ce qui est bien avec une mémoire perdue. Un troue gigantesque dans mon passé. Dans mon identité profonde. C'est que l'oublis m'empêche furieusement d'être triste de l'avoir égaré. Puisque je n'en m'en souviens pas. Ça me laisse juste sur le palet un goûts stressant d'inconnus et un tas de question sans réponse.

Ma main vient frotter mon front, délicatement, y récupérant un sang qui avait dû un jour être vermeille. Mais il n'est plus qu'un sillon noir séché. Dévalant mon cuir chevelu et ma joue de sa marque suspecte. Je pense que j'ai dû prendre un coup à la tête. Un très gros coup. Si gros qu'il ait pris avec lui mes souvenirs de ce que j'ai été.

Alors... Que-ce que je fais là, derrière cette petite bute, perdus au cœur de la savane même ? Sous l'ombre protectrice de cette acacia certainement centenaire. Quelque chose, un vil instinct bien présent, me dit que je suis très... très loin de chez moi.

Mais qui suis-je au juste ? Si c'est n'est cette jeune femme debout et droite qui regarde au loin. Nue, les pieds dans le sable. Avec ce regard vert et ses longue dreads blonde dardées de breloques et de feuilles séchées. Qui suis-je d'autre que cette peau jeune mais déjà tannée par le soleil et parsemée de petites cicatrices blanches, semblables à des griffures.

Que m'est-il arrivée ?

Juste une seule chose subsiste....

Je m'appelle Chinaka et tout en mon cœur me pousse à marcher sur l'Est. Comme une voix enfouis au fond de moi.

Je suis une feuille vierge, où tout a été effacée et où tout reste à écrire.... 



NZEYWhere stories live. Discover now