Chapitre 6

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Après quelques jours, une routine commence à s'installer. Kora se documente sur les terriens en dévorant tous les livres qui lui passent sous la main, tendis que les frères découvrent par lui le mode de vie de ces aliens.

- A vrai dire, nous appeler extraterrestres n'est pas tout à fait juste. Nous venons de la même planète, située dans une autre dimension. De ce fait, nous sommes des terriens tout comme vous.

Kora privilégie toujours l'écriture. Il est conscient de ses problèmes d'élocution -normaux pour quelqu'un habitué à ne se servir que de la télépathie pour s'exprimer-. Il s'entraînait à articuler, jusqu'au moment où Paci l'a surpris à parler tout seul et s'est moqué de lui. A partir de ce moment, il n'a plus émis plus le moindre son en sa présence.

- Pourquoi êtes-vous venus dans celle-ci ?

- Notre planète a été dévastée par l'impact d'une météorite, il y a trente ans de cela. Presque tous les nôtres sont morts pendant ce grand cataclysme, et notre Terre est devenue inhospitalière, j'ai toujours vécu dans une chaleur étouffante et dans des conditions misérables. Depuis, des mesures ont été prises pour que l'on parvienne à survivre, notamment la mise en place de liens artificiels entre les personnes de notre espèce.

Atla attend la suite, il ne comprend pas vraiment l'intérêt d'une telle pratique. L'écriture du garçon est hésitante et gênée.

- Notre espèce n'est pas très portée sur la reproduction. A ce rythme, nous étions condamnés à l'extinction. C'est pourquoi on a implanté un désir de fonder une famille et de se reproduire. Les personnes ressentent le lien vers la fin de l'adolescence, cela se déclenche subitement en eux par une très grande attirance pour la personne de sexe opposé la mieux indiquée pour procréer. Cela laisse cependant peu de place aux sentiments naturels, mais nous devons nous y accommoder...

L'humain reste silencieux, il ne trouvait rien à répondre.

- Comment dit-on ''Terre'' dans votre langue ?

- Gana. C'est aussi le titre de notre souveraine et un symbole de pouvoir qui se transmet dans la même famille depuis des générations.

- On pourrait vous nommer''ganaëns'' qu'en penses-tu ?

Kora trouve cela correct. Il se contente de hocher la tête.


Un soir, Atla frappe à la porte de la chambre de Kora. Il sait que le garçon est plus à l'aise à vivre la nuit et, souffrant d'insomnies, il espère pouvoir faire passer le temps en sa compagnie. Kora entrouvre la porte. Lorsque son regard rencontre celui d'Atla, il l'ouvre complètement. L'humain ne comprend pas pourquoi le ganaën l'apprécie plus que ses frères. Cependant son attitude le lui montre bien, il est toujours plus loquace est de meilleure humeur lorsqu'il est près de lui.

- Bonsoir, j'espère que je ne te dérange pas.

Kora secoue négativement la tête. Il attrape rapidement de quoi écrire.

- Pourquoi es-tu encore éveillé si tard ?

- J'ai des difficultés pour m'endormir en ce moment.

L'estomac de Kora gronde. Il baisse les yeux d'un air embarrassé. Atla rit.

- Moi aussi j'ai un peu faim. On va manger un morceau ?

Kora sourit, enthousiaste. Ils descendent. Atla s'arrête.

- Je te laisse déjà y aller, je dois passer à la salle de bain.

Le ganaën hoche la tête et traverse le couloir. Un cadre poussiéreux attire son attention. Il pose ses doigts sur le verre quand Ind surgit alors, faisant sursauter Kora qui retire vivement sa main.

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