𝐶𝐻𝐴𝑃𝐼𝑇𝑅𝐸 𝑇𝑅𝑂𝐼𝑆

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Meduza - Piece of your Heart (Alok Remix) 🎶

     Après avoir tourné en rond durant dix minutes pour trouver une place de stationnement, nous descendîmes enfin de la voiture

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Après avoir tourné en rond durant dix minutes pour trouver une place de stationnement, nous descendîmes enfin de la voiture. Je n'avais pas parlé de ce qui venait de se passer à Anaïs. Je n'en voyais pas l'utilité mise à par gâcher la soirée qu'elle attendait tant. Impossible d'y faire impasse d'ailleurs. La musique se faisait entendre à une centaine de mètres. Des jeunes, capable de remplir un amphithéâtre d'au moins 100 places, se trouvaient un peu partout autour et à l'intérieur de cette immense maison.

J'inspirais.

Nous traversions le grand jardin, je baissais mes yeux sur mes pieds. Je n'avais jamais vu un gazon aussi beau. Digne d'un parc nationale et je pesais mes mots. Les décorations étaient en totale adéquation avec cette nuit dédiée au mort. Des énormes citrouilles sculptées par des sourires disgracieux, la légère brume glaciale naturelle qui frôlaient le sol comme un tapis, des têtes de zombies en latex piquées dans la terre. Le côté épouvante était sans aucun doute réussi.

Je reconnus quelques étudiants de notre fac, dansant avec insouciance sous l'afflux de l'alcool. Ce monde m'était totalement inconnu. Je ne disais pas qu'elle était ma première soirée, mais tous ces gens... Cela dépassait tout entendement.

     — C'est énorme ! S'écria Anaïs tout excitée.

     — Tu l'as dit...

Immobiles dans le jardin nous finîmes par entrer dans la grande baraque sans savoir une seule seconde ce que cette soirée nous réservait.

Je suivis Anaïs à travers cette cohue de jeunes déguisés. La musique électronique que diffusaient d'énormes enceintes dans la pièce principale, risquait de me rendre sourde à la fin de la soirée. Sans parler de cette étrange fumée rejetée par deux machines suspendues au plafond qui avait un goût de barbe à papa.

Le froid qui m'avait glacé jusqu'à l'os n'était plus un problème. Une chaleur des plus insupportables était sur le point de me faire suffoquer. La mort me guettait je ne voyais aucune autre explication.

Anaïs saluait quelques amis de la fac qu'elle parvenus à reconnaître derrière leur masque. Quand à moi, je restais à l'écart soudainement mise à nu avec cette robe.

Par endroits le sol collait sous mes semelles, sûrement à cause de ces jeunes qui s'amusaient à s'en verser sur la gueule. J'aurais tout vu. Avec cette fête je n'étais pas au bout de mes surprises.

Anaïs me tendit un gobelet fluo.

     — Est-il nécessaire que je te demande ce que contient ce verre ? Lui demandai-je en m'arrachant la voix tellement la musique était forte.

     — De la bière. Arrête de stresser Vick ! Tu crois sincèrement que je veux te droguer ?

Je posais mon verre sur une table.

     — Pas toi. Mais je ne connais personne dans cette maison et je préfère être lucide parce que je suis le chauffeur. Et je ne crois pas que ton père ou ma mère serait très heureux de découvrir notre mort sur leur journal demain matin.

Elle leva les yeux aux ciels et souris.

     — D'accord. Tu m'as convaincu mais moi j'échappe à la règle.

     — Fait attention quand même, je suppose que tu veux garder des souvenirs de cette soirée alors doucement.

     — Aller fini les bavardages. La piste nous attend.

Anaïs reposa son verre et agrippa mon bras pour m'emmener au centre de la piste. Inutile de préciser que je n'étais pas à l'aise. Des jeunes dansaient et se collaient à nous sans aucune gène. Mais après un certains temps, je commençai à m'habituer à la musique, le rythme s'immisçait dans ma peau et je me risquais à bouger sous le sourire victorieux d'Anais.

Après une trentaine de minutes une main apparut sur sa taille et une tête de vampire se glissa dans son cou. Je reconnus aussitôt son petit copain Travis. Il formait un très beau couple je ne pouvais le nier même s'il avait la réputation d'être un bourreau des cœurs. C'était un mec bien et Anaïs était heureuse.

J'offris un clin d'œil à ma meilleure amie avant de me retourner pour aller chercher de quoi me désaltérer.

Au même moment quelqu'un me bouscula et un liquide froid m'éclaboussa.

      — Eh ! Tu peux pas faire attention !

La tête de zombie m'ignora complément et continua sa route sans même s'excuser.

Quel salaud....

Heureusement pour moi, la robe n'était pas très endommagée mais je devais absolument enlever ce liquide qui me collait de la base de mon cou jusqu'à mon buste.

Sans plus attendre, je me dirigeais vers l'escalier que j'avais repéré plus tôt à l'entrée de la maison. Je ne savais pas si nous avions le droit de monter. Mais je ne comptais pas rester poisseuse toute la soirée. Je montais les marches doucement tout en faisant attention de soulever ma robe.

Arrivée à la dernière marche, je fus soulagée de constater que l'étage était désert. Il ne me manquait plus qu'à trouver cette salle de bain mais vu toutes les portes qui se trouvaient face à moi la tâche se révélait plus compliqué.

Je commençais à avancer, lorsque le bruit d'une chasse d'eau se fit entendre sur la gauche. Et avant que je puisse faire un quelconque mouvement un mec en sortit la main sur son ventre titubant jusqu'à l'escalier. Voilà ce qui résultait de boire excessivement. Au moins je n'allais pas chercher bien longtemps.

Je m'engouffrai dans la salle de bain et fermai la porte derrière moi. Ma mâchoire faillit se décrocher à la vue de cette magique salle d'eau tout en marbre. Je m'approchai du lavabo et attrapai une serviette de main qui se trouvait sur le rebord. J'ouvris l'eau et plongeais le tissu avant de le porter à mon cou. Dans la glace je m'aperçus que ma coupe ne ressemblait plus à ce qu'elle était avant d'arriver ici. Mon magnifique chignon ne tenait presque plus et retombait maladroitement derrière ma tête. J'extirpai les pinces à chignons qui le maintenait jusqu'à présent et laissai mes cheveux retomber en cascade dans mon dos. Ce n'était pas si mal.

Je sortis de la salle de bain après avoir terminé de me rafraîchir. Je n'avais pas très envie de retourner avec les autres et préférais m'isoler encore un peu.

Je m'avançais dans le couloir sans trop savoir ce que je cherchais exactement. Je finis par atterrir sur un grand balcon qui donnait une vue magnifique sur la ville illuminée mais aussi sur le jardin bondé d'étudiants.

— On veut éviter la foule ?

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DAR(K)NIGHT | ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant