Chapitre 1

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PDV Mia

Je ne savais pas trop comment, Val avait réussi à me faire sortir de mon "antre" comme elle aimait le dire, pour me rendre à une soirée où je ne connaitrais strictement personne.

Il était vrai que, depuis que je travaillais de chez moi, je ne sortais pratiquement plus. C'était probablement ce qui m'avait convaincue.

Nous nous rendions donc chez son cousin. Je m'étais fait jolie, en lissant mes cheveux châtains coupés au carré, en mettant du mascara et du rouge à lèvres et en portant une petite robe noire.

Mon amie aussi était belle. J'espérais seulement qu'on ne serait pas les seules filles de la soirée.

Il y avait déjà une trentaine de personnes quand nous arrivâmes et il était encore tôt.

Il y avait bien quelques filles, mais surtout beaucoup de mecs. Je craignais qu'on tombe sur un lourdaud.

Je balayai la pièce du regard, par réflexe, ne m'attendant pas à voir un visage familier. Pourtant, un visage attira bien mon attention. J'étais certaine d'avoir déjà vu ce sourire doux.

Inconsciemment, je fis quelques pas vers celui que je venais de repérer, avant de finalement le reconnaître.

J'eus le souffle coupé. Ça faisait bien cinq ans que je n'avais pas pensé à lui. Dix depuis que je l'avais vu la dernière fois.

Il sembla me remarquer à son tour et il se figea.

J'avais envie de pleurer, de lui sauter dans les bras, mais je ne pouvais pas bouger.

« Mia? »

Il était encore trop loin pour que je l'entende, mais j'avais lu mon prénom sur ses lèvres. Je parvins à hocher la tête.

« Putain... »

Il s'avança vers moi et nous nous fixâmes un moment, immobiles, un en face de l'autre, assez longtemps pour que ça devienne gênant.

« J'arrive pas à y croire... dit-il finalement. Ça fait tellement longtemps, putain...

– Oui, c'est... »

Je ne terminai pas ma phrase, il venait de me prendre dans ses bras, me serrant un peu trop fort.

« Sofyan, tu m'empêche de respirer, là...

– Oh, pardon... »

Je souris. Il n'avait pas changé, toujours un peu maladroit.

« Ça fait longtemps que t'es à Paris? me demanda-t-il.

– Non, un mois. Je viens de commencer un nouveau travail et tout...

– Ah oui? Tu fais quoi?

– Je suis scénariste.

– Trop stylé! Mais vu ton amour du ciné, c'est pas trop surprenant. Mais attends, je vais te chercher à boire.

– Euh... ok. »

Il s'éloigna, mais je ne le quittai pas des yeux. Il avait pas trop mal vieillit le petit Sofyan...

Il me ramena une bière et j'en pris aussitôt une gorgée. Je savais déjà que je boirais trop.

« Tu fais encore des vidéos? » demandai-je.

Je ne l'avais pas vraiment suivi, mais je savais que c'était ce qu'il faisait, je l'avais déjà vu passer sur Youtube.

Durant les premières années où on ne se voyait plus, nous avions quand même gardé contact, jusqu'à ce que nos conversations se fassent de plus en plus rares, au point de s'arrêter complètement.

RupturesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant