Chapitre 11

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PDV DE NATHANIEL 

Je monte les escaliers aussi vite qu'il m'ait donné de le faire, avant qu'il ne me jette les éclats de ce vase sur le visage. Maman est assise au bout et se lève à ma vue. Elle s'approche de moi et caresse mon visage en pleurant. Je la pousse et me dirige vers ma chambre. 

-"Nathaniel, je t'aime ! Je suis désolée, sincèrement."

-"Si tu m'aimais, il ne m'aurait pas frappé pour une cuillère. On n'en serait tout simplement pas là."

J'ouvre la porte et la ferme en laissant mon front reposer sur la porte, fatigué et exaspéré par ma vie. J'entends un étouffement derrière moi et me retourne, terrifié et surpris. Lyana me regarde les yeux terrifiés, les mains sur la bouche et le visage baigné de larmes.

-"Il a...il a vraiment..."

-"Lyana !"

Je m'assois au sol et la prends dans mes bras.

-"Ce n'est rien, je ne sens plus rien."

-"C'est en sang Nathaniel...Tu dois...je dois...c'est comme..."

Je la sers un peu plus contre moi en grimaçant. C'est la première fois qu'il va aussi loin. Elle se lève et attrape ma main en me tirant légèrement pour la suivre. Elle marche jusqu'aux toilettes, ouvre la porte et me fait signe de m'assoir dos à elle sur les toilettes. Elle ouvre le miroir et en sort du coton et de l'alcool. 

-"Depuis quand ça dure ?"

Sa voix est ferme, violente. Accusatrice même. Je sens l'alcool piqué mes plaies, je grimace.

-"Je ne sais plus. Son entreprise a fait faillite, je pense ça a commencé à ce moment là. Il était toujours à bout de nerfs, il ne me laissait plus sortir, je ne pouvais plus jouer avec mes amis, regarder la télé et lire des romans autres que philosophique était presque interdit. Et puis ça a commencé avec ma révolte."

-"Ta mère ? Ambre ?"

-"Ambre, elle est trop idiote pour s'en rendre compte. Peut-être qu'elle se voila la face aussi, qu'elle fait la sourde oreille en croyant qu'elle est juste la chouchoutée. Maman...je ne sais pas pourquoi elle ne dit rien. Peut-être qu'elle ne veut pas le blesser, après tout elle l'aime aussi. Peut-être aussi pour nous nourrir, elle n'a pas de diplôme, aucune manière de prendre soin de nous. Personne ne m'aime vraiment dans cette maison."

Je dis tout ça, mais elle pourrait travailler dans le jardinage, demander de l'aide financière et encore plein de choses. Il y a des solutions, mais lapsus simple pour tout le monde, c'est de me laisser souffrir.

-"Ce n'est jamais allée aussi loin, la dernière fois qu'il m'a fait très mal c'était quand je lui ai dit que je veux travailler dans la police. Une heure entière, sans s'arrêter une seule fois. Il ne m'a même pas adressé un mot tout le reste de la semaine. Il veut que je fasse de la finance et rien d'autre."

Je repense à ce que ma mère m'a dit. Lyana applique de la bétadine en silence. L'air est lourd, j'ai l'impression qu'il l'a été toute la nuit.

-"Et je peux savoir pourquoi tu ne l'as pas dit toi ?"

Elle enroule le bandage à travers mon torse et je soupire. 

-"Ce n'est que passager, il est stressé c'est tout. Dès qu'il remontera la pente, tout redeviendra normale. Et puis il le fait pour que j'atteigne l'excellence, pour que je n'échoue pas comme lui. C'est pour mon bien."

Elle tape mon épaule pour que je me retourne et je vois qu'elle pleure toujours. Silencieusement, sans que le moindre signe dans sa voix.

-"Rien ne reviendra jamais à la normale. Au fond, tu le sais."

Les jumelles - TOME 1 (Amour sucré - Lysandre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant