𝙳𝙸𝚂𝙾𝚁𝙳𝙴𝚁𝚂. +vmin

𝙳𝙸𝚂𝙾𝚁𝙳𝙴𝚁 𝙾𝙽𝙴

Jimin n'était qu'un passager dans la vie de ses clients, et il le savait pertinemment.
Il se délectait des sensations que provoquaient chaque corps qui entraient en contact avec le sien, que ce soit celui d'un jeune homme ou d'un inconnu passant le cap de la cinquantaine.

Le rosé était ce qu'on appelait un prostitué, ou comme les personnes aimaient tant dire, une pute. Mais l'image que la société donnait de ce travail, — car être prostitué est un métier, bien qu'il ne soit pas reconnu à sa juste valeur car cela touche tout les tabous que nous avons par rapport au sexe. — n'était que dégradante et surtout, rabaissante.

Énormément de personnes croyaient que chaque prostitué était obligé de donner son corps le temps de quelques heures contre une somme importante de liquide. Ce n'était pas totalement faux, mais pas que vrai non plus. En effet, beaucoup d'entre eux étaient juste là pour apprécier les touchers des hommes ou des femmes sur leurs épidermes brûlantes, ils adoraient se sentir remplis ou ne plus ressentir une lourde solitude à chaque minute de leur vie. Jimin en faisant parti, et être prostitué l'aidait vraiment à s'épanouir, autant dans sa vie sexuelle que dans son quotidien de tout les jours.

Il pouvait tester de nouvelles choses, des fantasmes auxquels il n'aurait jamais pu pouvoir en connaître la forme. Le rosé aimait tellement sentir le regard fiévreux de ses amants sur son enveloppe charnelle aux courbes envieuses, ressentir ces fameuses frictions qui coloraient ses joues rebondies, et pouvoir gémir à sa guise, sans craindre que quelqu'un n'interrompe ce moment.

Dans ses songes, Jimin en avait presque oublié ses pilules blanches.

— Hé, Jimin. Y'a un client pour toi au premier étage. Dépêche-toi, il a l'air plutôt impatient. l'informa son collègue, un dénommé Yugyeom, en désignant du menton, l'extérieur de la pièce.

Au plus grand bonheur du rosâtre, son ami s'éclipsa de la chambre, qui n'en était pas vraiment une, finalement.

Prenant rapidement ses pilules en buvant par la suite un grand verre d'eau, il sortit en trombe de la pièce qui était baignée dans une lumière tamisée.

Ses frêles jambes se dirigeant d'un pas assurée vers l'escalier, il énumérait tout les noms de ses clients pour devenir lequel ça pouvait être aujourd'hui.

Sautant les marches deux par deux, il arriva à bon port et se dirigea vers la salle aux éclairages rouges, Jimin peinant à percevoir le visage de l'homme qui devait le rencontrer pour une partie de — bien sûr — jambes en l'air.

— Park Jimin... quel plaisir de te revoir. annonça cette voix grave et suave.

Voix qui lui fit directement penser à cette personne, cet homme qui lui avait volé sa première fois avec douceur dans une des chambres de la maison close. A vrai dire, il n'avait jamais autant aimé se faire prendre par quelqu'un que par lui. Peut-être parce que c'était sa première fois et que les sensations avait été multiplié par mille ? Sûrement, pensa le rosé. Mais savoir que l'homme qui avait obtenu sa virginité se trouvait actuellement devant lui, l'homme qui lui avait gémir son nom dans des positions qu'il aurait pu qualifier de gênantes auparavant, lui donnait des rougeurs peu apparentes sous le coloris de la luminosité. Il sentit une agréable vague de chaleur parcourir tout son corps, couinant faiblement de plaisir en voyant son cadet se lécher la lèvre inférieure pour s'approcher dangereusement de sa proie. Oui, il était devenu dépendant de son amant d'une nuit, et il ne s'en privait pas pour le lui montrer avec des gestes, et même, parfois, avec des paroles.

Ce coup d'un soir — en particulier —était le seul à savoir pour sa maladie. A vrai dire, il n'avait jamais commenté le fait que Jimin ait des troubles psychologiques, et n'avait encore moins propagé ce qu'il avait vu par rapport aux médicaments de son Hyung, à des proches ou aux collègues du rosé. Et ce dernier remerciait intérieurement le noiraud, heureux qu'il accepte sa différence malgré qu'ils n'en aient jamais vraiment discutés.

— Tu n'as pas changé... toujours aussi séducteur et ravissant... commenta l'inconnu à la chevelure corbeau, détaillant minutieusement le visage de son aîné.

Ce dernier le remercia timidement, serrant la boîte de médicament qui se trouvait dans ses deux mains, ses phalanges devenant de plus en plus blanches, au fur et à mesure que la pression qu'il exerçait sur la boîte se faisait forte. Son regard paniqué trahissait son angoisse, et le noiraud dû se mettre devant Jimin et forcer le passage avec ses doigts fins pour attraper ce qu'avait l'air de cacher le rosé.

— Encore des médicaments, pas vrai ? Je t'avais pourtant dis d'arrêter ces conneries, ça ne fait que t'affaiblir.

— Tu sais bien que je suis obligé de les prendre, Taehyung. Ça ne m'enchante pas le moins du monde, mais je doute que tu veuilles rencontrer mon autre personnalité. lui répondit son amant, les yeux embués de larmes.

— Elle est si terrible que ça ? osa demander Taehyung en se mordillant la lèvre inférieure.

— Non, mais... disons qu'elle est assez spéciale, et vulnérable. répondit le prostitué, peu sûr d'utiliser le bon vocabulaire.

— Un gamin, donc ?

— Oui. Un gosse. répéta le jeune hommes aux cheveux roses.

— Quelqu'un d'autre le sait ?

— Pas encore, je suppose. J'essaie de dissimuler toutes les preuves qui peuvent permettre au personnel ou aux clients d'en amener à la conclusion que je suis taré.

— Tu n'es pas fou, Jimin. le rassura le noiraud en arborant une mine attristée.

— Évitons de parler de ça, tu veux bien ? Ce n'est pas maintenant que nous allons décider d'en discuter. Viens, Taehyung.

Ledit Taehyung le suivit, savant exactement où aller son meneur. A vrai dire, il connaissait le chemin pour se diriger jusqu'à la chambre par cœur, étant donné que le rosé et lui se rencontraient assez souvent.

— Qu'a-tu prévus, aujourd'hui ? l'interrogea t'il en affichant une moue perplexe.

— De nouvelles choses... des fantasmes dont tu ne connais même pas le nom.

— Oh... j'ai hâte de découvrir ce que tu m'as préparé, alors. avoua le rosé en sentant déjà son épiderme chauffer sous le regard transperçant de son client.

— Tu as bien raison, chaton... et tu n'es pas prêt pour ce qui va t'arriver.