Chapitre 35

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Kylie scrutait de ses yeux, les nombreuses tenues que la propriétaire de la boutique Elsa Gary, spécialiste dans la confection sur mesure de robes de mariée de la cinquième avenue des Champ Elysées lui presentait. Kylie se sentit vivre. Se marier avait toujours été son rêve d'enfant. Devenue adolescante, son aspiration n'avait jamais changé. Maintenant que son union avec Adams Muller avait été rendue publique, elle se rendait vraiment compte que son rêve devenait réalité. Elle porta la coupe de champagne remplie à ras bord à ses lèvres et savoura le goût pétillant du liquide sur sa langue. Elle devia son regard vers la montre garnie de pierres précieuses qui ornait délicatement son poignet, pour prendre connaissance de l'heure qu'il faisait. Neuf heures, constata-t-elle. Kylie regarda à travers la vitrine de la boutique, distraite par le passage intempestif des moyens de transports. Elle trouva beau le spectacle. Elle était venue à Paris afin de dégoter la robe qui lui donnerait le charme dont elle avait besoin pour céder sa main à son futur mari. Elle voulait être la reine ne serait-ce que pendant une journée et pour cela, le choix se devait d'être judicieux.

Adams avait préféré rester en Louisianne pour quelques affaires, la rassurant qu'il s'occuperait des préparatifs. En le quittant, Kylie avait lu dans ses yeux tout l'amour qu'il lui portait, mais surtout de la déception. Il était déçu de la voir partir même s'ils en avaient discuté la veille. En effet, sur proposition du milliardaire de faire venir jusqu'à elle les plus grands couturiers qui soient, la jeune femme s'était opposée. Pour tout dire, Kylie se sentait oppressée. Pas que son fiancé lui rendait la vie dure ou qu'il l'asphixiait, mais qu'elle suffocait. Elle avait besoin de prendre de l'air et la période n'avait pas été mieux choisie. Elle avait senti son coeur fondre d'amertume dès lors. Peut-être ses sentiments ne lui appartenait pas encore, mais cela ne saurait tarder.

Elle trépigna des pieds, jettant des fréquents coups d'oeil à sa montre. Elle avait demandé à la propriétaire de marquer une pause dans ses propositions, car elle attendait son amie Bria. La jeune femme était à Paris depuis peu et Kylie ne désirait pas faire un choix solitaire qui risquait d'être erroné. Qui désirait se faire huer par la presse à cause de sa robe, dans les journaux au lendemain de son mariage? Kylie n'avait donc pas lésé sur ses choix. Elle avait fait appel à sa meilleure amie et comme toujours, elle avait répondue positivement. Bria lui avait promis venir lui tenir compagnie. Elle attendait donc, buvant à petit coups son breuvage.

Au moment où Kylie se décidait à essayer l'une des robes qui lui avaient été proposées, Bria fit son apparition. Vêtue d'un simple trench kaki ceinturé à la taille, ses bottines en jean à talons hautes martelaient le sol. Son tissage noir descendant jusqu'à son avant bras, dissimulait par intermittences, le sac à main Channel qu'elle portait et faisait attirer irrémédiablement, tous les regards vers elle. Elle était belle. Son éternel sourire collé aux lèvres, elle n'hesita pas à se précipiter pour embrasser son amie de longue date.

- Joyeux Noël, Kylie!

- Joyeux Noël, Bria! Comment te portes-tu?

- Très bien, ma chère. Félicitations pour tes fiançailles.

- Merci. Tu es radieuse dis donc!

Bria sourit de plus belle. Elle avait l'habitude de tels compliments. Pour une jeune femme noire comme elle, ce n'était pas vraiment évident. Elle se mit à son aise et prit place tandis qu'on lui servit du champagne. Bien vite, Kylie s'empressa de la rejoindre sur le siège moelleux, impatiente d'écouter les nouvelles. Depuis les incidents qui avaient bouleversé sa vie, elle n'avait pas eue le coeur à prendre des nouvelles. Bref, elle s'était écartée du monde. Maintenant qu'elle avait saisi l'occasion, elle ne la laisserait plus s'échapper.

- Quelles sont donc les nouvelles?, demanda Kylie.

- Rien de particulier, répondit son interlocutrice. Tes fiançailles font la une des journaux . Je suis en congés et j'ai un peu de temps à te consacrer. J'aurai appris que tu t'es fiancée au lendemain du réveillon chez ta soeur. Comment était-ce?

Troublantes retrouvailles.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant