Trésor - Hetalia

TRÉSOR

Note de l'auteure : Il est fortement recommandé d'écouter la chanson mise en annexe pendant votre lecture ! Elle fait partie intégrante de l'ambiance « magie » de l'histoire.
En vous souhaitant un agréable moment ! ;)

P.S.: Si la vidéo ne marche pas, vous pourrez la trouver à ces adresses (version de 2 min 40 et version de 30 min 49) :
Liens YouTube :
- https://m.youtube.com/watch?v=btmSuNcxiIU
- https://m.youtube.com/watch?v=ARSpkaprwwU

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Un ultime coup d'oeil en arrière. Personne ne le suit.

Le capitaine Jones redouble sa cadence. Pas par prudence, mais par envie. Par besoin. Plus son pas sera rapide, plus vite il l'amènera près de lui.

De tous les trésors, il en a la beauté la plus stupéfiante.

Le capitaine aime l'or, vit pour l'or, et c'est de l'or qui scintille dans ses yeux lorsque la pensée d'objets inestimables le prend d'assaut. Il en a la couleur : ce trésor-là a des cheveux d'une blondeur d'or, d'une blondeur solaire, qui apparait comme verte sous l'eau et qui s'illumine à nouveau une fois à l'air libre.

Car il est précieux. Si précieux qu'il irait le récupérer là où la mort l'attendrait au tournant.

Elle est précieuse, cette mystérieuse créature aux cheveux reluisants. Un trésor véritable, que le capitaine n'aurait jamais espéré trouver, et que jamais il n'aurait même l'idée de partager avec son équipage. Un trésor inestimable. Inespéré.

C'est son trésor. Il l'attire tel un aimant, cet amant qui n'a qu'à moitié forme humaine, il l'attire dans les abysses de son existence, là où le bleu roi vire au noir, là où tout l'enchantement du monde se terre entre les rochers pour échapper au danger humain.

Mais lui, prince couvert d'or et d'écailles, cet enchantement-là en particulier ne le craint pas. Il est même mué par un inexorable élan vers ce « danger ».

Depuis qu'ils se sont rencontrés, Alfred Jones ne pense plus qu'à lui.

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L'eau glaciale qui l'engloutit douloureusement, puis deux bras qui l'arrachent à l'inconscience et le soulèvent vers la surface. Alfred n'a conscience que de cela. Alors qu'il crache l'eau salée hors de ses poumons, le capitaine aperçoit celui qui l'a sauvé, étreint dans deux bras protecteurs et rendu à la vie. Il n'a le temps d'apercevoir que l'or qui garnit sa tête d'ange aux traits pourtant sévères, ainsi que son regard émeraude pétillant, avant que le tout ne disparaisse sous l'eau. Alfred veut l'appeler, les mots meurent dans sa gorge lorsque la queue écailleuse d'un immense poisson bat l'eau pour propulser vers le fond de l'océan ce qui n'était, non pas un simple marin, pas même un humain, mais bien l'être le plus gracieux, le plus sublime, le plus obsédant qu'Alfred ait jamais connu.

Il retourna à la plage, son cœur le cherchait désespérément. Il l'appela, encore et encore, à en avoir la voix enrouée. Il plongea, feignit la noyade, cria sous l'eau, ouvrit les paupières pour le voir jusqu'à ce que le blanc de ses yeux virât au rouge sang. Alors, il rentrait, épuisé, blessé, et atrocement seul.

Nuit et jour, jour et nuit, l'expression fugace de l'être mystique lui revenait en mémoire.

La sirène l'avait fui, et pourtant, son regard l'avait, subtilement, irrésistiblement, capturé tout entier. Alfred Jones mourait d'envie de le rejoindre, où qu'il fût. Entendre la voix que les lèvres fines et pâles de la délicieuse créature retenaient prisonnière, plonger son regard azur dans celui couleur des prés de l'autre, admirer l'or pur de sa chevelure tressée, jouer avec les oreilles semblables à des branchies qui en dépassaient, et, oh ! Seigneur, toucher sa peau – Alfred rêvait d'effleurer du bout des doigts cette peau de porcelaine qui paraissait si lisse, si douce, si tendre, si désirable.