Les étoiles

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Je marchais des va-et-vient le long de mon couloir d'appartement. La grisaille d'une nuit froide de novembre s'était emparée de moi, comme si elle ne m'avait jamais quitté. Qu'allait-elle penser de moi ? Ma menue promenade s'arrêta, puis je me mis à penser plus que jamais. Et si elle ne m'avait jamais aimé, que tout cela n'était qu'un pur jeu, un jeu où tout crime sentimental était permis ? Je n'avais pas quitté mon couloir depuis la tombée de la nuit ; je le répète, j'étais une galaxie, un mélange d'émotions entre le gris et le bleu. C'était comme si elle ne m'avait pas laissé, mais en fait, elle l'avait fait. Je me rappellerai toujours de notre rencontre, cette douce soirée de juillet braisée d'un soleil réconfortant, où nous marchions tous deux dans le parc des Étoiles, et que nous nous mîmes à se parler. Nous passâmes un incroyable moment, qui se termina par un échange de numéro de téléphone et d'un baiser sur la joue. J'étais rentré chez moi, j'avais fait les cent pas avant d'attendre son appel, lorsque cela arriva : « Ce fut une soirée remarquable, Marco. Notre rencontre était écrite dans les étoiles, et il ne nous manquait plus que d'ouvrir le livre de notre histoire. Bises, Josie. » C'était merveilleux. Nous étions en amour. L'amour est une poésie qui est dure à interpréter lorsque nous ne la vivons pas. Mais lors du jour ultime, nous devenons soudainement Victor Hugo.

La vie était belle. Les oiseaux chantaient au petit matin lorsque nous nous vîmes pour la seconde fois, toujours au parc des Étoiles. Je la sentais un peu plus fébrile, plus grise. Elle ne me fit part de ses pensées, mais j'étais en amour. Ses longs cheveux roux, sa paire d'yeux verts perçants me chatouillait le thorax, et jec crois bien que cela prouvait mes sentiments envers elle. Lorsqu'elle parlait, mon cœur s'enjolivait. Elle parlait toujours de son pays natal, où la guerre faisait toujours rage et que la violence était partie du quotidien ; j'étais en compatie pour elle, et je voulais lui démontrer. Je lui dis : « Lorsque les étoiles s'aligneront, nous serons ensemble pour toujours, et je peux t'assurer que tout ce grabuge n'aura plus lieu. »

Elle sourit. À vrai dire, je ne voulais pas qu'elle retourne en terrain de guerre. Elle était trop belle, trop parfaite pour moi. Nous serions ensemble pour toujours.

Les jours, les semaines, les mois passèrent. Elle m'apprenait des faits par rapport à son lieu de naissance, le pourquoi de la guerre. Un jour, elle m'affirma que ses parents étaient toujours là-bas, et qu'elle rêverait de les revoir. Je n'avais pas d'obligation. Je l'aimais tellement, je voulais le meilleur pour elle. Cette journée-là, nous nous laissâmes sur un baiser, un câlin, puis nous quittâmes vers nos logis respectifs, sans savoir que c'était pour la dernière fois.

Le lendemain, je me réveillai tôt, c'était son anniversaire ce jour-ci, et je voulais aller lui offrir des fleurs. Seulement, je reçus un message de ma douce qui m'annonça qu'une bombe avait attaqué la demeure de ses parents, et qu'elle devait se diriger vers chez elle au plus vite. Elle me dit qu'elle reviendrait le plus vite possible. Elle termina son message avec le même Bises, Josie que la première fois.

Les jours passèrent à attendre son retour, sans aucune nouvelle. J'écrivais des lettres, et je les préparais pour son retour. Dans chaque lettre s'inscrivait une date et un souvenir quelconque que nous avions vécu ensemble. À son arrivée, je lui donnerais ces lettres, et j'étais sûre qu'elle en serait ravie. Dans la dernière lettre que j'écrivis, je ramenai la phrase Notre rencontre était écrite dans les étoiles, et il ne nous manquait plus que d'ouvrir le livre de notre histoire, en ajoutant Notre roman est au point d'être achevé, mais je crois qu'il en suivra une trilogie de notre vie ensemble.

Je marchais des va-et-vient le long de mon couloir d'appartement. La grisaille d'une nuit froide de novembre s'était emparée de moi, comme si elle ne m'avait jamais quitté. Qu'allait-elle penser de moi ? Ma menue promenade s'arrêta, puis je me mis à penser plus que jamais. Où pouvait-elle bien être ? Soudainement, je reçus un appel. C'était la police. L'homme au combiné allait m'annoncer quelque chose qui chamboulerait ma vie au grand complet.

Lorsque les étoiles s'alignèrent, j'allai la rejoindre où elle était, afin que l'on soit ensemble pour toujours, pour que tout ce grabuge n'ait plus jamais lieu. Là-haut, ce n'était pas la guerre.

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⏰ Last updated: Oct 26, 2019 ⏰

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Voyage au pays de la nouvelleWhere stories live. Discover now