/En pause!/You are my North Star {Joyxem}

Chapitre 3

POV Jordan

Je sors de mon appartement en prenant le soin de fermer la porte à clef derrière moi, et descend lentement les escaliers de mon immeuble. Tout en descendant, je branche mes écouteurs et les met dans mes oreilles. Je parcours rapidement mes playlists préférées et finit par en choisir une. Une fois au rez-de-chaussé, je me rend compte qu'il s'est mit à pleuvoir et je préfère abandonner l'idée de me rendre à la RedBox à pied. Je me dirige alors vers le parking de mon immeuble en soupirant.

*Encore une journée qui commence bien ça*

Une fois arrivé à l'emplacement où j'ai l'habitude de garer ma voiture, je la déverrouille et monte à la place conducteur. J'enlève ma veste pour ne pas être gêné dans mes mouvements et la lance sur le siège passager. Mon regard est alors attiré par un tissu gris clair que je ne reconnais pas immédiatement. Je soulève ma veste et attrape ce qui semble être un pull. Je le retourne et vois un simple logo blanc. Il s'agit d'un logo YouTube en fait. Je fronce les sourcils en essayant de me souvenir d'où vient ce pull. Après quelques minutes je réalise que je tiens l'un des pulls préférés de Maxime. Nous avions fait une vidéo en extérieur il y a une semaine et pour que ça soit plus simple nous avions décider de ne prendre qu'une voiture: la mienne. Max était monté à l'avant, Vodk, Mastu et Linca étaient à l'arrière.

*Il a sûrement dû l'oublier ici après qu'on soit rentrés...et vu que j'ai pas pris ma voiture depuis j'ai pas remarqué qu'il était là*

Inconsciemment mes doigts se mettent à caresser le tissu et je réprime difficilement une envie ridicule de le presser contre mon nez pour sentir l'odeur de son propriétaire. Avec agacement je jette le pull sur le siège passager. Je ne comprend pas pourquoi ce genre d'envie bizarre me prend parfois. Avant lorsque j'étais amoureux, je n'ai jamais ressenti l'envie de sentir un vêtement, juste pour voir si l'odeur de la personne était encore là...alors pourquoi est-ce-que j'en ai envie maintenant? C'est comme si tout était devenu différent. Comme si j'étais devenu une autre personne.

*C'est tellement pathétique...*

Je soupire longuement et j'appuie mon front sur le volant. Je secoue la tête et me redresse. Ce n'est pas le moment de s'appitoyer ou se poser des questions. Il est l'heure de bosser et bosser ça fait du bien. Je retire mes écouteurs, pose mon téléphone sur le siège passager (en faisant attention à ne pas toucher le pull), met ma ceinture et démarre enfin la voiture.

Après un trajet d'une quinzaine de minutes plutôt monotone, j'arrive enfin devant le portail de la RedBox. Je sors la télécommande qui contrôle son ouverture et appuie sur le bouton mais rien ne se passe. J'appuie une deuxième fois et toujours rien. J'essaye une troisième fois mais le portail reste obstinément fermé. Je comprend qu'il déconne encore et pousse un grognement agacé. A l'extérieur de la voiture la pluie a redoublé d'intensité.

"Mais PUTAIN DE MERDE"dis-je en enlevant ma ceinture avec colère.

J'ouvre la portière de ma voiture et me dirige vers le portail en courant. En quelques secondes je suis complètement trempé de la tête aux pieds. J'utilise ma clef pour déverrouiller le portail manuellement, puis je le pousse suffisamment pour laisser passer ma voiture. Je cours vers cette dernière et me dépêche de la garer sur le parking le plus près de l'entrée. En me garant je remarque une voiture noire plus loin et je pousse un autre grognement.

*Justement celui que je ne voulais pas voir. Vraiment génial comme début de journée*

Je m'attarde quelques secondes, prend mon courage à deux mains et ressort sous la pluie battante pour refermer le portail. Je ne me presse plus car de toute façon je suis déjà complètement trempé. Un peu plus ou un peu moins ça ne changera pas grand chose. Je retourne vers ma voiture pour prendre mes clés, mon téléphone et ma veste. J'hésite quelques secondes mais finit par attraper aussi le pull gris, que je protège de la pluie en mettant ma veste par dessus. Puis je me dirige vers le grand bâtiment rouge. Lorsque j'arrive, quelques monteurs sont déjà au travail. Je les salue tous et fais même quelques blagues sur le temps de merde. Juste pour la forme. J'emprunte le long couloir et alors que j'allais entrer dans mon studio Maxime sors du sien. Lorsqu'il me voit ses yeux s'écarquillent et il ne peut s'empêcher de rire. Son rire provoque des fourmillements dans mon ventre et je fais un effort surhumain pour ne pas penser à des papillons qui battent des ailes. C'est beaucoup trop cliché.