Un an s'était écoulée mais elle était toujours là. Ce n'était pas le cas de tout le monde malheureusement. Elle avait changé. Peut-être à cause de tous ses morts qui hantaient ses cauchemars. Ses amis étaient pour la plupart morts dans l'explosion d'un pont en même temps que des soldats de l'armée allemande. Elle n'arrivait pas à s'en remettre rien qu'en regardant son visage. Une longue balafre barrait son visage. Elle avait mal chaque fois qu'elle se voyait. Elle était là le jour là où le massacre avait éclaté. Quelqu'un avait déclencher la bombe trop tôt. Un massacre. Son ami Anglais du nom de John est mort en la protégeant d'une branche de bois mort. Il l'avait sauvé de sa vie parce qu'il croyait que cela en valait la peine. Mais bon sang ! Elle ne valait rien ! Rien ! Pourquoi tout le monde s'entêtait à penser l'inverse ? Si elle pouvait mourir elle aurait été heureuse. Son ami Italien touché aussi par la bombe avait un bout de brique dans la jambe bien enfoncé. Du sang coulait de partout. Loin de perdre son sang-froid, elle essaya telle une chirurgienne de lui enlever et de faire des points de suture. Grave erreur. La blessure était déjà infectée. Il mourra quelques heures plus tard tenant fermement sa main dans la sienne. Elle ne l'aurait pas quitté pour rien au monde. C'était son ami et encore plus un frère qu'elle n'avait jamais eu et qu'elle n'aurait jamais. Il mourra dans d'atroce souffrance on pouvait bien le dire. Il ne restait plus qu'elle et lui. Son ami Serbe. Il avait fait comme elle allant voir tous les blesser. Mais bientôt d'autres soldats allemands arrivèrent. Alerté, il regarda dans tous les sens et vit son amie pleurer sur la dépouille de leur ami. Il courra dans sa direction. Ils s'enfuirent, les soldats sur les talons et la jeune femme qui sanglotait. Et maintenant, elle était là. Chez elle. Deux semaines après l'attaque. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu'il lutte pour une cause perdue ? La guerre était là depuis si longtemps qu'elle ne se rappelait plus ce qu'était un monde de paix. Autour de son cou, elle avait toujours le pendentif que son père lui avait offert pour son dix-septième anniversaire. Le dernier. Il lui avait offert et à l'intérieur elle avait une photo de ses parents et elle reprit espoir. Essuya ses larmes rageusement. Elle ne pouvait pas les décevoir. Pas eux, pas lui. Elle en oubliera de vivre s'il le fallait. Elle ne se laissera pas aller. Son ami était là. Au loin. Poursuivi de tout évidence. Elle prit l'arme à ses pieds et visa. Elle ne loupait jamais une cible même mouvante. C'était de nombreuses heures passées avec ses amis qui avaient patiemment appris à la jeune femme à se servir d'une arme. Maintenant elle regarda la mort en face. Elle n'avait pas peur de mourir, toutes les personnes à qui elle tenait étaient déjà mortes. Il savait pertinemment qu'elle allait tirer et continua de courir dans sa direction. Il n'avait plus de balle pour le protéger. Elle l'aida jusqu'à ce qu'il prit le volant d'une voiture volée pour les emmener loin. Malheureusement pour lui, il avait mal. Une balle logée dans sa hanche. Ils ne purent aller bien loin. La jeune femme aida le blesser à marcher jisqu'à une grange ou d'autre résistants étaient regroupés. Ils les accueillirent bien volontiers et soignèrent le jeune Serbe. La jeune femme ne quitta pas son chevet. Priant pour que lui ne l'abandonne pas aussi. Elle n'avait plus que lui et il devait vivre. C'était son seul pilier encore existant. Elle prit sa main tendrement et pleura doucement. Il caressa la main fine et froide de son amie. Il s'était fait une promesse tous les trois. Si quelqu'un advenait à mourir, les survivants devaient la protéger. Et il allait la tenir aujourd'hui.
VOUS LISEZ
Résiste !
Historia CortaVoici une nouvelle sur la guerre que je me suis mise à écrire. En espérant que cela vous plaîra. Je vais présenter cet oeuvre en concours d'écriture... Au concours de l'AMOPA plus particulièrement.